Le 11 mars 2019, l’APE avait demandé à la Municipalité de ne pas réensabler les plages de la commune en lui communiquant la fiche justifiant cette demande. En effet, cette pratique de ré-ensablement est désastreuse du point de vue écologique, en particulier pour les espèces protégées, comme l’herbier de posidonie et les espèces qu’il abrite, coûteuse pour les deniers municipaux (plus de 20 000€) et complètement anachronique : qui peut encore croire de nos jours que l’on va arrêter la montée du niveau de la mer avec du sable ?

La Municipalité nous a succinctement répondu que la méthode de ré-ensablement retenue était conforme à la réglementation ! La préfecture, responsable du domaine public maritime de la plage de Sainte Asile, également contactée à la même date, ne nous a jamais répondu quant à l’autorisation qu’elle aurait donnée à la Municipalité sur la base d’une étude d’impact, conformément à ce qui est prévu dans la concession de plage. Et bien ce 13 juin dernier, sans aucun affichage d’un arrêté municipal autorisant une opération de réensablement, sans balisage de protection interdisant la zone de Sainte Asile, au milieu des personnes se promenant ou étendues sur la plage, les engins de chantier ont buldorizé les banquettes de posidonie de la plage naturelle de Sainte Asile qui a donc été ré-ensablée.

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Pour ceux qui veulent en savoir plus sur les conséquences désastreuses de cette pratique, nous recommandons la lecture de l’excellent article sur la valeur patrimoniale des plages de sable de Méditerranée, attirant l’attention sur les banquettes de Posidonia oceanica (Boudouresque et al., 2017) article rédigé par un groupe de scientifiques experts des posidonies travaillant à l’institut Méditerranéen d’océanographie de l’université d’Aix-Marseille et de l’université de Toulon, à l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale du Technopole de l’environnement Arbois-Méditerranée, du Groupe d’intérêt scientifique Posidonie du Campus de Luminy ainsi qu’au Parc national de Port-Cros. Dans cet article, ces scientifiques concluent que « dans les années 1980s, après un siècle de tourisme posidonies-compatible et des millénaires de plages dévolues aux banquettes de posidonies, les opérateurs du tourisme et certains maires de communes littorales ont « vendu » le concept de plages artificiellement « propres », c’est-à-dire libres de posidonies, et ont accoutumé les touristes à les revendiquer. Le « nettoyage » des plages, qui fait souvent appel à des engins lourds, constitue la première étape d’un dramatique « cercle vicieux ». Les plages, désormais non-protégées, sont emportées lors des tempêtes ; il s’ensuit de coûteuses opérations de ré-ensablement ; ce sable, emporté à son tour, ensevelit et détruit les herbiers adjacents de Posidonia oceanica ; or ces herbiers protègent également les plages contre l’érosion ; leur régression accélère donc le recul des plages ».

L’opération à Sainte Asile, comme celle menée les années précédentes et sur les autres plages de la commune, relève d’une approche anachronique de la gestion du domaine littoral et irresponsable quant à la protection de l’environnement marin.

Où sont les barrières de sécurité ?

 Ce 13 juin, en début de matinée les banquettes de posidonies de la plage de Sainte Asile ont été détruites, raclées jusqu’au niveau des galets pour être regroupées en tas.

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Les tas de feuilles de posidonies ont ensuite été ensevelis sous une épaisse couche de sable rapporté, surement de carrière.

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L’absence de toute information et de tout balisage interdisant l’accès à la zone de travaux, les promeneurs, coincés entre la mer et le parapet, circulent entre les engins de chantier en action.

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D’autres promeneurs et leur chien jouent sur la plage entre les engins de chantier…

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Les camions se succèdent pour déverser leur chargement de sable à proximité des personnes qui profitent de la plage.

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L’ensablement des banquettes de posidonies du côté de la pinède de la plage de Sainte Asile.

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Voici la plage dans son état naturel avant l’intervention de réensablement de la Municipalité.

Coût environnemental :

  • Extraction d’un sable de carrière,
  • transport en camion aggravant la circulation routière et la pollution atmosphérique,
  • destruction d’une plage naturelle,
  • ensablement de l’herbier de posidonies …