Alors que le monde entier espérait un tournant décisif dans la lutte contre la pollution plastique, la cinquième session du Comité intergouvernemental de négociation des Nations Unies (INC-5.2), qui s'est tenue à Genève du 5 au 15 août 2025, s'est soldée par un échec retentissant. Malgré des mois de négociations intenses, aucun traité contraignant n'a été adopté. Les pays ambitieux, comme ceux soutenant des mesures fortes sur la réduction de la production de plastiques et la gestion des substances chimiques toxiques, ont rejeté un texte jugé trop faible, trop influencé par les lobbies pétroliers et les nations productrices de plastique. Résultat : les discussions ont été ajournées sans calendrier clair, laissant la planète face à un océan, c’est le cas de le dire, de déchets qui continue de croître de manière incontrôlée.
Cet échec n'est pas qu'une nouvelle abstraite venue des couloirs de l'ONU. Il résonne cruellement ici, sur le littoral de Saint-Mandrier-sur-Mer, où nos plages sont quotidiennement envahies par des débris plastiques échoués en quantité alarmante. Du microplastique aux bouteilles et sacs abandonnés, la pollution marine frappe de plein fouet le littoral de notre commune, menaçant la biodiversité locale, la santé de nos enfants qui jouent sur le sable, et l'économie touristique qui fait vivre tant de familles.
Un littoral sous assaut : les plastiques s'échouent et s’accumulent
À Saint-Mandrier, le phénomène n'est plus sporadique ; il est chronique sur l’ensemble des plages.
Nos plages sont systématiquement polluées par des débris de déchets plastique de toutes sortes et de toutes tailles, comme ces disques de biomédias issus des stations d'épuration des eaux usées (Plage de La Vieille, 5 au 17 avril 2025).
Prenez la plage de La Vieille, par exemple : en février dernier, une vidéo partagée par notre association révélait des amas de déchets plastiques de toutes sortes, venus des courants méditerranéens ou charriés par les tempêtes (N’hésitez pas à faire des arrêts sur image, c’est édifiant).
Plus récemment, lors de l'orage violent du 21 septembre 2025, les eaux de ruissellement ont emporté vers la mer une véritable marée de débris plastiques, mélangés à des bactéries fécales, polluant irrémédiablement nos côtes.
Ces événements ne sont pas isolés : des opérations comme "Rade Propre" en juin 2025, menées par les plongeurs de la Marine nationale, ont permis de ramasser des pneus et déchets plastiques des fonds marins face à nos plages, soulignant l'ampleur du problème sous-marin qui remonte inévitablement à la surface.
La Méditerranée, est l'une des mers les plus polluées au monde par le plastique : chaque année, des tonnes de déchets issus de l'ensemble du bassin versant s'échouent sur ses rivages. À Saint-Mandrier, cela se traduit par des plages jonchées de bouteilles, barquettes, fils de pêche, biomédia issus de stations d’épuration, bouchons et de fragments indégradables qui sont enfoui dans le sable rajouté.
Les eaux de baignade de nos plages sont également directement polluées par des débris de déchets plastique de toutes sortes qui flottent à leur surface (Photographie du 20 aout 2025) qu’elles transportent avant qu’ils ne sédiment en quantité sur le fond. Ils y rejoignent le sable et les algues mortes auxquels ils se mélangent et où ils continuent à se dégrader. Ces déchets seront repris par les vagues lors des prochaines tempêtes pour s’ajouter à ceux jonchant les plages (Florilège non exhaustif de déchets photographiés ce 1er octobre 2025 à 9h30).
Deux apnées sont résumées dans cette vidéo prise aujourd’hui 1er octobre 2025 à 9h30 qui montre les déchets jonchant le fond de la plage où la vie résiste encore sous la forme d’un spirographe déployant son panache dans les eaux turbides.
Nos observations sur le terrain, menées depuis 2018, confirment que cette pollution n'est pas seulement visuelle : elle contamine l'eau, les coquillages et les poissons que nous consommons.
L'échec du traité mondial à se concrétiser aggrave ce désastre local, car sans régulation internationale sur la production et l'exportation de plastiques, les déchets continueront d'affluer via les fleuves et les vents, droit sur nos plages en particulier celles du côté de la rade de Toulon.
Les élus locaux : des actions symboliques face à un urgence criante
Face à cette marée de déchets, que font nos responsables politiques ? Des initiatives existent, certes, pour sensibiliser les habitants à réduire les déchets à la source ou encore l'adhésion à la charte régionale contre les déchets plastiques sur les plages. À l'échelle de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur, des efforts sont déployés pour viser le "zéro déchet plastique", avec des campagnes de collecte et d'éducation depuis 2016.
Mais ces mesures, bien qu'appréciables, restent cosmétiques et insuffisantes. Où sont les investissements massifs dans des bassins de rétention des eaux pluviales pour éliminer les plastiques avant qu'ils ne rejoignent la mer ? Pourquoi aucune politique locale contraignante n'impose-t-elle aux plaisanciers – nombreux dans notre rade – de respecter des normes strictes sur les déchets ? Et que dire des réensablages des plages, comme celui contesté en mai 2025, qui se font sans évaluation environnementale approfondie, risquant d'aggraver l’accumulation des microplastiques ?
L'APE alerte depuis des années sur ces lacunes : plages de Sainte-Asile, Grave-Cavalas, La Vieille déjà touchées par des contaminations fécales récurrentes, voient leurs problèmes s'amplifier par l'ajout de plastiques non gérés. Les élus de Saint-Mandrier et de la Métropole TPM doivent passer de la parole aux actes : audits réguliers des rejets, partenariats renforcés avec les associations comme la nôtre, et une mobilisation pour pousser la France à adopter des mesures nationales plus ambitieuses en attendant un traité mondial.
Vers un avenir propre : l'heure de l'engagement citoyen
L'échec de l'INC-5.2 nous rappelle que la protection de notre environnement ne peut attendre les sommets internationaux. À Saint-Mandrier, c'est ici et maintenant que nous devons agir. L'APE appelle les parents, les habitants et les vacanciers à se mobiliser : rejoignez nos ramassages de déchets sur les plages, signez nos pétitions pour une politique locale zéro plastique, et exigez des comptes à nos élus lors des prochains conseils municipaux.
Nos enfants méritent des plages propres, une mer saine et un avenir sans plastique. Ne laissons pas l'inaction globale devenir notre réalité locale. Ensemble, transformons la colère en action !
Pour en savoir plus ou participer :
L'APE vient de réaliser une étude qui confirme la contamination fécale de la plage de Grave-Cavalas. Ce problème est dû à un ruisseau issu de l’enceinte militaire du Pôle des écoles de la Méditerranée qui se jette dans la mer à l'est de la plage.
Des signes de pollution organique chronique, comme la prolifération d'algues, ont été observés par l’APE dès 2018 au niveau du débouché du ruisseau en mer de cette plage. Cet été encore des pollutions bactériologiques importantes de l’eau de mer ont été détectées lors des contrôles réglementaires de l’Autorité régionale de santé qui ont conduit à l’interdiction de la baignade.
Algues indicatrices de pollution organique se développant dans l’eau et sur les galets dans le lit du ruisseau côtier débouchant dans la partie Est de la plage de Grave-Cavalas (Photographies du haut à gauche prise le 7 juin 2025 et en bas à droite le 12 juillet 2025)
Résultats des analyses et risques pour la santé
Le panneau d’information de la plage ne mentionne aucune source de pollution pour expliquer ces contaminations récurrentes. Aussi, nous courriers étant restés sans réponse, l'APE a prélevé un échantillon d'eau du ruisseau le 29 août 2025 pour des analyses bactériologiques afin de confirmer la source de cette contamination bactériologique.
Point de prélèvement de l’échantillon APE d’eau du ruisseau débouchant à l’est de la plage de Grave-Cavalas (Flèche blanche) et du point de prélèvement des échantillons de contrôle de l’ARS-Var (Flèche noire).
Les résultats ont révélé des niveaux de contamination fécale significatifs :
1 200 entérocoques/100 mL et 2 400 Escherichia coli/100 mL.
Ces valeurs sont bien au-delà des seuils de qualité de l'eau des eaux de baignade. Les concentrations dépassant les valeurs guides de 370 entérocoques/100 mL ou de 1 000 E. coli/100 mL justifient des interdictions de la baignade. Ces résultats confirment que le ruisseau est une source de pollution bactériologique d’origine fécale, même par temps sec.
Pour mémoire, une eau de boisson doit être exempte de toute présence d’Escherichia coli. La détection d’un seul germe impose alors une action immédiate.
Risque pour la santé
Cette contamination chronique en germes potentiellement pathogènes expose les usagers de la plage à des risques sanitaires, notamment des infections gastro-intestinales, cutanées, etc.
La zone Est de la plage, très fréquentée par les propriétaires de chiens, est particulièrement touchée. En effet, les eaux du ruisseau percolent dans le sable, qui retient les bactéries, et peut également être une source de contamination. Les chiens peuvent boire cette eau ou s’y baigner se contaminant et devenir une source de contamination pour leur entourage.
Lien vers le Rapport transmis aux autorités et au responsable du site.
Recommandations de l'APE
Face à ce constat alarmant, le rapport sur cette contamination a été transmis aux autorités et au responsable du site avec plusieurs recommandations urgentes :
- Interdiction temporaire de la zone Est de la plage et installation de panneaux d'information pour sensibiliser les usagers aux risques sanitaires.
- Inspection immédiate du réseau d'assainissement du site militaire pour identifier et éliminer la source de la contamination.
- Renforcement des contrôles sanitaires, avec l'ajout d'un point de prélèvement au niveau du ruisseau et une augmentation de la fréquence d'échantillonnage.
- Affichage transparent de l’ensemble des résultats d’analyse dès connaissance par l’autorité.
- Réalisation d'études complémentaires pour analyser le sable et modéliser l'impact des pluies.
Ce document a pour but d'alerter sur un risque persistant et de proposer des solutions concrètes pour restaurer la qualité des eaux de la plage de Grave-Cavalas.
Cette étude indépendante, cruciale pour révéler la vérité sur la contamination de nos plages, a été entièrement financée par l’APE, grâce à la générosité de ses adhérents et donateurs.
Le cout des analyses bactériologiques pèse sur nos ressources, ces analyses sont pourtant essentielles pour défendre notre environnement et notre santé. Pour continuer à financer des analyses indépendantes, alerter les autorités et protéger notre littoral, nous avons besoin de vous.
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Comme à de nombreuses occasions, hier matin, ce matin nous avons eu le privilège d’assister à un véritable spectacle « écologique » dans la rade de Toulon. Le ferry Pascal Lota de la Corsica Ferries, dans toute sa splendeur, a gratifié les riverains d’un panache de particules noires digne d’un tableau expressionniste… mais beaucoup moins artistique. Ce nuage de pollution, s’étendant sur une distance impressionnante derrière le navire, a laissé une empreinte aussi visible que gênante dans notre belle Méditerranée.
Ironie de la situation : pendant que les armateurs, la main sur le cœur, jurent sur tous les ponts qu’ils « font de leur mieux » pour préserver l’environnement, leurs navires semblent avoir une tout autre idée de la propreté marine. Corsica Ferries, nous offre ici une démonstration éclatante de ce que « préserver la mer » signifie dans leur dictionnaire : rejeter des particules polluantes à faire pâlir les cheminées d’usine d’antan ! Cette crédibilité qui s’envole au rythme des fumées noires est presque poétique, si elle n’était pas si désastreuse pour nos eaux et notre air.
Ces rejets, probablement issus d’un carburant lourd et/ou d’une combustion mal optimisée, ne sont pas un incident isolé. Ils rappellent cruellement que les promesses environnementales des compagnies maritimes doivent être scrutées avec la même méfiance qu’un horizon voilé par leurs panaches.
À l’APE, nous exigeons des explications claires de Corsica Ferries sur ces émissions et des mesures concrètes pour les réduire : filtres à particules, carburants moins polluants, ou encore contrôles rigoureux des moteurs. La Méditerranée n’est pas une décharge, et nous méritons mieux qu’un décor de carte postale souillé par des pratiques indignes de 2025.
Rejoignez-nous pour soutenir nos actions et exiger un avenir où les ferries naviguent vraiment propre.
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Une étude récente publiée dans Communications Earth & Environment révèle un phénomène alarmant et jusqu’ici sous-estimé : les navires déclenchent des émissions massives de méthane (CH₄) dans les zones côtières et portuaires. Voici ce qu’il faut retenir.
Un phénomène méconnu et préoccupant
Les zones côtières et estuariennes sont des sources importantes de méthane, un gaz à effet de serre 28 fois plus puissant que le CO₂ sur un siècle. Les chercheurs ont découvert que le passage des navires dans ces zones peut provoquer des émissions brutales de méthane, en raison des changements de pression et du brassage de l’eau qu’ils engendrent.
Les variations de pression sous-marines induites par les navires (30 à 60 mbar) entraînent des émissions de méthane à partir des sédiments comparables à celles dues aux variations de pression des marées. Les émissions de méthane induites par les navires correspondent à une augmentation de 22 % des équivalents dioxyde de carbone émis, par rapport aux émissions liées à la combustion. (Souce : Communications Earth & Environment volume 6, Article number: 380 (2025).)
Dans la baie de Neva (Russie), une zone très fréquentée par les navires, les émissions de méthane mesurées atteignent 11,1 mmol/m²/jour, un niveau 10 à 1 000 fois supérieur aux flux moyens observés dans d’autres zones côtières. Ces émissions sont comparables à celles des "points chauds" de méthane.
Comment les navires déclenchent-ils ces émissions ?
Plusieurs mécanismes sont en jeu :
- Les changements de pression : Le passage d’un navire crée une baisse de pression sur le fond marin, ce qui libère des bulles de méthane piégées dans les sédiments.
- Le brassage de l’eau : Les hélices et le sillage des navires mélangent la colonne d’eau, favorisant la remontée du méthane dissous vers la surface.
- La taille et la vitesse des navires : Les grands navires (porte-conteneurs, ferries, croisiéristes) et ceux naviguant à haute vitesse provoquent les émissions les plus importantes.
Ces résultats démontrent la nécessité d'inclure les voies de navigation dans l'évaluation des émissions de méthane estuariennes et côtières lors des calculs d’impact de ces activités (Photographie du Mega Smeralda de la Corsica ferries prise le 31 aout 2025 à 9h00 en sortie de la petite rade de Toulon).
Les chercheurs ont observé que 28 % des passages de navires dans la baie de Neva déclenchaient des émissions significatives de méthane. Les porte-conteneurs et les navires de croisière étaient les plus concernés, avec des émissions jusqu’à 10 fois supérieures à la moyenne.
Un impact climatique sous-estimé
Les émissions de méthane déclenchées par les navires ne sont pas prises en compte dans les inventaires actuels des gaz à effet de serre. Pourtant, elles pourraient représenter jusqu’à 22 % des émissions équivalentes de CO₂ liées au trafic maritime, en plus des émissions directes des moteurs.
Cette découverte souligne l’urgence d’intégrer ces sources indirectes d’émissions dans les bilans carbone et les stratégies de réduction des gaz à effet de serre. Les zones portuaires comme La Seyne et Toulon, souvent situées dans des estuaires riches en méthane, pourraient être des points chauds d’émissions bien plus importants qu’estimé jusqu’ici.
Quelles solutions ?
Les auteurs de l’étude proposent plusieurs pistes pour limiter ces émissions :
- Réduire la taille et la vitesse des navires dans les zones sensibles, ce qui diminuerait à la fois les émissions de méthane et le bruit sous-marin.
- Éviter les zones côtières riches en méthane lors du tracé des routes maritimes.
- Intégrer ces émissions dans les réglementations internationales, comme celles de l’Organisation Maritime Internationale (OMI).
- Étudier davantage ce phénomène pour mieux comprendre son ampleur et ses impacts, notamment dans des zones comme la Méditerranée, où le trafic maritime est intense et les écosystèmes côtiers vulnérables.
Un enjeu pour la rade de Toulon et la Méditerranée
Cette étude rappelle que les activités humaines, même indirectement, peuvent aggraver les déséquilibres écologiques et climatiques. Pour la rade de Toulon, comme dans d’autres communes littorales, la régulation du trafic maritime, l’aménagement des ports et la gestion des sédiments doivent prendre en compte ces nouveaux risques.
L’APE83430 appelle à une vigilance accrue sur les projets d’aménagement côtier et portuaire. La prise en compte des émissions indirectes de gaz à effet de serre dans les études d’impact qui devraient être intégrées dans les débats publics transparents sur les choix d’urbanisme et de transport maritime, pour préserver notre environnement et notre santé.
Pour aller plus loin :
Protéger notre littoral, c’est aussi comprendre et agir sur les impacts invisibles de nos activités. Ensemble, exigeons la transparence et l’action !
Adhérez, partagez, soutenez nos actions pour un littoral sain et vraiment protégé.
Petit bilan des résultats des analyses microbiologiques réalisées dans le cadre de la surveillance des eaux de baignade entre mai et le 14 août 2025 dans la rade de Toulon. Verdict : la plage de La Vieille décroche un triste record le 14 août, avec 1 200 bactéries Escherichia coli pour 100 ml d’eau de mer.
Record absolu pour toutes les stations de la rade cet été !
Une valeur qui interpelle, surtout quand certains pointent du doigt la responsabilité des bateaux au mouillage au large de la plage qui, « sans vergogne », rejetteraient leurs eaux usées directement en mer…
La règlementation ne fixe pas de seuils ou de références pour qualifier la qualité microbiologique d'un échantillon d'eau prélevé sur la zone de baignade.
Toutefois, la qualité microbiologique d'un échantillon d'eau de baignade sera qualifiée de « bon », « moyen » ou « mauvais » selon les modalités proposées par l'AFSSET (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail) ci-dessus.
Derniers résultats des mesures d’Escherichia coli (E. coli) dans 100 ml d’eau de mer, disponibles au 18 août 2025 sur le site du Ministère du travail, de la santé et de la solidarité pour les différentes plages de la Rade de Toulon. La carte de gauche montre les dernières données d’E. coli pour la dernière quinzaine d’août 2025, tandis que la carte de droite présente les valeurs maximales pour la saison estivale 2025. Ces cartes illustrent la pollution record à la plage de La Vieille, toutes stations confondues.
Que mesurent ces analyses ?
Elles portent principalement sur deux types de bactéries :
- Escherichia coli, indicateur d’une pollution fécale récente,
- Entérocoques intestinaux, indicateurs d’une pollution plus ancienne.
Plus la concentration est élevée, plus le risque sanitaire augmente. Ces germes traduisent non seulement la présence d’eaux usées, mais aussi la possible contamination par d’autres agents pathogènes. Ces derniers peuvent être amenés par les eaux et autres débris s’échouant sur la plage, comme les biomédias issus des stations d’épuration des eaux usées.
Résultats contrastés
Si les eaux de baignade de La Vieille explosent les compteurs en E. coli, les valeurs d’entérocoques intestinaux y sont restées faibles (moins de 15 bactéries pour 100 ml) pour les données du ministère de la Santé mais grimperaient à 130 bactéries/100ml le 16 août d’après le résultat des mesures de MTPM ! Rien de rassurant donc pour cette plage et la variabilité des contaminations observées.
D’autres plages de la rade, notamment dans la zone du Mourillon, ont affiché des concentrations également préoccupantes.
Derniers résultats des mesures d’entérocoques intestinaux dans 100 ml d’eau de mer, disponibles au 18 août 2025 sur le site du Ministère du travail, de la santé et de la solidarité pour les différentes plages de la Rade de Toulon. La carte de gauche montre les dernières données d’entérocoques intestinaux pour la dernière quinzaine d’août. La carte de droite présente les valeurs maximales en entérocoques intestinaux pour la saison estivale 2025, avec un pic atteint début août à l’anse Tabarly (base nautique).
Et ailleurs ?
Aux États-Unis, l’Agence de protection de l’environnement (EPA) recommande une valeur d’action de 130 entérocoques/100 ml. Au-delà, la baignade doit être interdite pour protéger la santé publique. Chez nous ? On attend que ça passe, dépasse les 370 pour annoncer que c’est mauvais… ou que ça se dilue.
Question bateaux transitant dans la rade qui polluent « sans vergogne » visibles depuis nos plages, nous accumulons les exemples (Photographies du Mega Express Three et Pascal Lota de la Corsica Ferries prises de la plage de La Vieille le 17 août 2025 à 18h35 et 19h55). Question pollution des eaux en surface les exemples ne manquent pas non plus… (Photographie prise des eaux de baignade de la plage de la Vieille le 17 août à 20h15). Dans tous ces cas, inutile d’attendre des résultats d’analyses… qui n’ont pas été faites faute de prélèvement !
Au sein de notre association l’APE Saint-Mandrier, nous le rappelons : protéger nos plages, c’est protéger notre santé.
Et tant que certains continueront à polluer « sans vergogne », nous continuerons à dénoncer et à agir. Adhérez, partagez, soutenez nos actions pour un littoral sain et vraiment protégé.