La mer monte sous l’effet du réchauffement climatique, eh oui c’est un fait. Les zones du littoral de la rade et de Saint-Mandrier en particulier soumises à une submersion marine prochaine et inéluctable sont bien identifiées et même identifiables en fonction de la hauteur de la montée des eaux. Nous en avons des preuves quotidiennes.
A côté des grilles des bouches du réseau pluvial évacuant les pluies, des avertissements ont fleuri depuis quelques temps qui précisent « Ici commence la mer ». Ce week-end, une fois de plus, c’était plus que vrai puisque la mer a « débordé » inondant la route du quai Aristide Briand qui a été déviée (photographie du 10 février 2024 à 11h00). Dans quelques années, cette route sera donc impraticable par les véhicules et l’accès à ce quartier du village devra être repensé. Œuvre de Banksy_Regent’s Canal_Camden à Londres 2009 (https://www.theguardian.com/artanddesign/2009/dec/21/banksy-copenhagen-regents-canal).
Evidemment pour certains, comme vous le savez, il est urgent d’attendre mais par contre il est évidemment urgent de signer des permis de construire dans des zones de submersion, laissant le soin aux générations futures de se débrouiller des conséquences de cette submersion marine pourtant prévisible.
Heureusement, certains s’en préoccupent déjà et imaginent les conséquences de la montée du niveau de la mer sur l’urbanisation littorale. Concernant la presqu’ile, l’une des zones les plus touchées par la submersion sera avec le quai Séverine, le quartier de la mairie limitrophe à la place des Résistants. Qu’imaginent-ils donc ?
A certaines occasions le niveau de la mer déborde au-dessus du quai de la place des Résistants. Demain la place sera submergée de plus en plus régulièrement et de plus en plus haut...
Eh bien, les étudiants de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille (ENSA Marseille) y ont vu l’occasion d’implanter un village lacustre dans et autour du port. Leur vision pour “Habiter demain le littoral” de la presqu’ile est pleine d’imagination.
Dans ce travail les architectes de l’ENSA ont cartographié les zones en fonction de la hauteur de la submersion marine à venir progressivement au cours du temps, 0,5 m (2030), 1 m (2060), etc. en particulier au niveau du port puisqu’ils ont imaginé une évolution de l’urbanisme avec des habitations flottantes coulissant sur des pilotis afin de s’élever avec le niveau de la mer.
Evidemment, nos bétonneurs en chef ne sont pas dans cette logique, à leurs yeux ces prévisions scientifiques ne sont en réalité que des inepties d’écolos bobos et ils s’apprêtent donc à donner de nouveaux permis de construire au village en zone de submersion future.
La meilleure de nos bétonneurs est quand même de refaire la mairie au frais des contribuables mandréens (864 500 € de travaux budgétés pour 2024) puisque les toilettes ne seraient pas dignes du premier élu alors que ce bâtiment est déjà aux premières loges pour constater l’évolution de la submersion marine. Des fenêtres de leurs bureaux tout neufs ils pourront admirer les éléments en furie ou les nouvelles constructions les pieds dans l’eau…
A lire ou à relire, à voir ou à revoir :
- Cnrs Climat : le défi du siècle - Climatosceptiques : sur Twitter, enquête sur les mercenaires de l’intox. « Le regain de climato-dénialisme que l’on observe depuis l’été 2022 semble avoir, pour une large part, une origine géopolitique».
- Un très intéressant reportage dédié au Var diffusé le 5 février dernier sur la 5 du magazine « Gros temps pour la planète, Var l’eau et le feu » décrypte tranquillement le double langage de certains des élus de notre région de charme…