21 septembre 2023 : Dragage en rade de Toulon, l’omerta
En mars dernier, des opérations de dragage des boues du port de Toulon étaient menées sans qu’aucun affichage explicitant ces travaux ne soit visible à proximité, ni information sur le site de la CCIV ou de la préfecture. Les boues étaient déplacées d’une zone à l’autre des quais avec des remises en suspension conséquentes et sans que les pêcheurs ne soient informés des risques sanitaires de pêcher éventuellement des poissons souillés par les contaminants de ces boues.
(Photographies prises le 28 mars 2023)
Des opérations de dragage d'entretien de l'embarcadère des Sablettes de la Seyne sur mer ont également été réalisées du 9 mai au 30 juin 2023 sur la base d’une simple déclaration de la Métropole Toulon Provence Méditerranée (mTPM) qui n’a fait l’objet d’aucune opposition du préfet.
Pourtant la zone de dragage est caractérisée par :
- la présence avérée d’espèces végétales marines protégées Cymodocea nodosa, Zostera marina linnaeus et Zostera noltei Hornemann (Med.) ;
- des concentrations potentiellement conséquentes en contaminants chimiques dans les sédiments.
Aussi, les trois associations France Nature Environnement-PACA, FNE-Var et l’APE préoccupées par l’impact de ces dragages sur cet environnement déjà dégradé et les activités aquacoles de la rade ont demandé par deux courriers adressés au préfet du Var en mai 2023 que leur soient transmises les informations associées à la déclaration de mTPM.
Aucun document n’a été transmis aux associations et les opérations de dragage ont été réalisées. En décembre 2010, FNE titrait un communiqué de presse « Boues de dragage : la grande omerta », près de 15 ans plus tard, l’omerta continue ! Y aurait-il un loup quant au flou sur l’impact de ces dragages ?
En quoi ces informations sont-elles confidentielles pour qu’elles ne puissent être transmises aux associations, aux citoyennes et cytoyens ? Une omerta d’un autre temps !
Aussi, le 11 septembre les associations ont transmis au préfet un rapport sur les données scientifiques disponibles sur la zone de dragage et le suivi des opérations qui montrent que leurs préoccupations étaient totalement justifiées et réitèrent leur demande d’informations.
Quelques photographies extraites du rapport…
Localisation de la zone des opérations de dragage 1 et de la zone d’entreposage 2 des sédiments-vases au niveau du port du Lazaret (Photo de gauche). Absence d’affichage concernant la nature des travaux et de la référence à un dossier de déclaration (Photo de droite).
Les herbiers de Zostera sont répertoriés de part et d’autre du ponton du débarcadère des Sablettes et sont bien visibles sur les photographies prises en début des dragages (Photographie du 10 mai 2023 à gauche). Des feuilles mortes de Zostera noltei sont observées régulièrement en épave sous la forme de banquette sur la berge de part et d’autre du ponton des Sablettes ainsi qu’au niveau des différentes cales locales (Photographie de droite).
Les coupes franches de l’herbier de Zostera noltei au niveau du ponton du débarcadère des Sablettes avec une forte turbidité des eaux sont encore visibles sur les photographies prises après le dragage de cette zone à proximité du ponton (Photographies du 16 juin 2023)
Sédiments retombant en dehors du « rideau anti-MES » et du conteneur disposé directement sur le pont de la barge sans géotextile (Photo de gauche) et lavage à grande eau du godet et des dépôts de sédiments-vases souillant le ponton de la barge (Photo de droite).
La société immobilière LA PRESQU’ILE déboutée dans son procès bâillon contre l’APE et son Président
Communiqué du 20 septembre 2023
Le 25 janvier 2021, sur le prétexte d'abus du droit d'ester en justice, la Société SCCV LA PRESQU'ILE a déposé une action indemnitaire en assignant l’Association pour la Protection de l’Environnement et pour I’Amélioration du cadre de vie de la presqu'île de Saint Mandrier (APE) et son président M. Dominique CALMET devant le tribunal judiciaire de Toulon.
Le 19 janvier 2023, le tribunal a débouté la SCCV LA PRESQU’ILE de la totalité de ses demandes financières (138 810€) envers l’APE et son Président. La SCCV a renoncé à une procédure d'appel et vient enfin aujourd’hui, après de multiples relances, de se conformer aux termes indemnitaires du jugement.
Ce jugement confirme donc qu’il n’y a eu aucun abus de droit de la part de l’APE, ni aucune faute de son Président. L’APE et son président n’ont fait que respecter la loi conformément à la raison d’être et aux objectifs de l’Association, à savoir Protéger l’environnement et Améliorer le cadre de vie des habitants de la presqu'île.
Le jugement est sans aucune ambiguïté sur la motivation de cette procédure : intimider l’Association, en particulier par le biais de son président. D’ailleurs, dès l’annonce de cette assignation, les membres et soutiens de l’Association n’ont pas été dupes, ils ont compris que cette procédure était destinée à nous faire taire et ont été nombreux à nous soutenir. C’est une belle occasion aujourd’hui pour les remercier de leur confiance indéfectible.
Plus encore, ce jugement reconnait le rôle de notre Association en des termes sans aucune équivoque « il est clair que la société LA PRESQU'ILE est à l'origine d'une présente instance non seulement infondée mais totalement prématurée, qui peut être légitiment qualifiée de tentative de pression à l'égard d'une association d'utilité publique en charge de la lutte pour le respect de l’environnement ». Concernant son président, le juge indique que « … la responsabilité du dirigeant associatif est engagée sans même prendre la peine de tenter de caractériser une faute personnelle à son encontre détachable de son office associatif, ce qui donne la mesure d'une intimidation personnelle ».
Pour autant, des frais ont été engagés pour défendre l’Association qui ne sont pas totalement couverts par le jugement. En effet, ces procédures-baillons qui ont pour but de réduire les associations au silence ont aussi pour objectif de les empêcher de poursuivre leurs actions en asséchant leur finance.
Aussi, dans le contexte de la politique archaïque de sur-urbanisation de la presqu’ile, plus que jamais nous avons besoin de votre soutien pour limiter les conséquences sur l’environnement et notre qualité de vie de l’application du nouveau plan local d’urbanisation voté en 2017 par la commune.
Rejoignez l’APE et/ou si vous en avez les moyens, faites un don (défiscalisé à 66 %) pour permettre à l’APE de continuer ses actions pour la sauvegarde de notre environnement et de la qualité de vie de la presqu’ile.
Dossier de presse
17 septembre 2023: Forum des associations
Programmé le samedi 16 septembre au lieu du 9 septembre, date nationale pour la journée des associations 2023, puis reporté au dimanche 17 pour des raisons météo.
Plusieurs familles se sont renseignées sur l'action "Marchons vers l'école". Ce fut l'occasion de discussions enrichissantes avec les anciens et nouveaux adhérents, de se rappeler 40 ans d'actions en justice pour préserver les espaces naturels de la presqu'île.
13 septembre 2023 : début d’incendie dans le massif forestier au Fort du Baou
Un début d’incendie a été rapidement maitrisé en fin d’après-midi dans une zone difficile d’accès à proximité du Fort Du Baou. Quatre camions de pompier et un hélicoptère bombardier d’eau du SDIS-83 sont intervenus pour maitriser l’incendie.
L’hélicoptère bombardier d’eau avec sa citerne de 1 200 litres au-dessus du massif forestier aujourd’hui. Il n’a pas eu besoin de procéder à un largage les équipes à terre ayant circonscrit l’incendie (Photographie du 13 septembre, 17h20).
En attendant les pluies qui tardent, les températures restant élevées, la sécheresse continue. La forêt reste donc particulièrement vulnérable aux incendies. Heureusement, il n’y avait pas de vent pour attiser ce début d’incendie.
Aujourd’hui, comme demain, la journée est classée jaune. L’accès au massif forestier est donc autorisé, les travaux y sont autorisés également mais avec des dispositifs de prévention et d’extinction approprié sous la responsabilité du chef de chantier.
Vous trouverez ici l’information quotidienne délivrée par la préfecture du var pour l'accès aux massifs forestiers exposés aux risques feux de forêts.
Attention donc à être vigilant pour éviter tout départ de feu et ne pas fumer dans les massifs forestiers.
Si vous constatez un départ de feu, contacter immédiatement les services d’urgence en composant le 18 ou le 112.
11 septembre 2023 : Le bal des méduses à Saint-Mandrier
Cet été les méduses ont proliférées en Méditerranée et ont été régulièrement observées dans nos eaux littorales à faibles profondeurs et échouées sur les plages.
Mais pas de panique, à la différence de la méduse Pélagie (Pelagia noctiluca) qui est apparue en grand nombre après les coups de mistral de cet été, les espèces de méduse observées hier ne sont pas très urticantes.
Par exemple les méduses œuf au plat (Cotylorhiza tuberculatanus) étaient en grand nombre sous la surface de l’eau. Vu du dessus, leur ombrelle jaunâtre et bombée ressemble à un œuf cuit sur le plat. Elles étaient nombreuses hier amenées par les courants dans les eaux de nos plages. Cette espèce est considérés comme endémique de la Méditerranée. Elle est très peu urticante et sans danger pour l'Homme bien qu’elle puisse provoquer des réactions inattendues chez les personnes allergiques.
De différentes tailles, elles peuvent mesurer jusqu'à 40 centimètres de diamètre. Par petits fonds, elles font des yoyos entre la surface et l’herbier de Posidonie (Photographie du 11 septembre 2023).
Une autre méduse était présente hier, en plus petit nombre, la méduse Chou-fleur ou Poumon de mer (Rhizostoma pulmo). Elle vit en Méditerranée et en mer Noire. Facilement reconnaissable grâce à son ombrelle de la couleur blanche avec des reflets bleus à rose et un liseré bleu. Elle n'est pas dangereuse pour l’Homme bien que légèrement urticante.
La méduse Chou-fleur est une grande méduse dont l'ombrelle peut mesurer jusqu'à 1 mètre de diamètre (Photographie du 11 septembre 2023).
Voir la suite de cet article avec d'autres magnifiques photos sur le site des gardiens de la rade.
Permis de construire Fliche-Bergis: Clôture de l'instruction le 31 octobre
Le tribunal administratif de Toulon a fixé la clôture de l’instruction le 31 octobre prochain à 12 heures.
A la date du 10 septembre, la commune n'a toujours pas répliqué au mémoire introductif de l'APE déposé le 6 juillet 2023 et communiqué à la partie adverse le lendemain.
A suivre ...
Environnement et santé
Les pandémies comme celle de la Covid19, la pollution globale de notre environnement (air, sol, eau), le dérèglement climatique, l’effondrement de la biodiversité menacent aujourd’hui directement notre santé. La liste est malheureusement déjà longue, trop longue : maladies infectieuses émergentes, maladies chroniques (cardiovasculaires, pulmonaires...), cancers, troubles psychiques, surmortalité liée aux vagues de chaleur, insécurité alimentaire, menaces sur les ressources en eau potable, risques de conflits, etc. avec des conséquences sociales inévitables puisque les populations les plus vulnérables sont les plus touchées…
Le concept de « santé planétaire » est né de ces constats et des interrogations qui en découlent. Pour y répondre, la Planetary Health Alliance a été créée en 2015 avec le lancement de la revue The Lancet Planetary Health en 2017. Aujourd’hui, des professionnel•les de santé du monde entier rejoignent ce mouvement.
Illustration 1 : La protection de la santé de l’Homme passe par celle de l’animal et de leurs interactions avec l’environnement (source inrae).
La santé planétaire relève donc aussi du domaine médical fondé sur les preuves, centré sur la caractérisation des liens entre les modifications des écosystèmes dues aux activités humaines et leurs conséquences sur la santé. Son objectif est de développer et d’évaluer des solutions pour contribuer à un monde équitable, durable, et sain. Prendre soin des êtres humains c’est aussi agir en faveur de modes de vie plus adaptés à l’équilibre des milieux sans lesquels nous ne pourrions exister.
21 août 2023 : Déchets, toujours les déchets…
Les déchets en mer proviennent majoritairement à plus de 80% de sources terrestres. Ils se dégradent ensuite très lentement dans le milieu marin, constituant autant de pollutions persistantes en mer. Ils se dispersent dans tous les écosystèmes marins, des plages jusque dans les canyons sous-marins les plus profonds.
Parmi les déchets, sans parler des épaves de bateaux, ceux d’origine terrestre en plastique représentent 78% des déchets répertoriés en mer, devant les engins de pêche, les céramiques et verres, les métaux ou encore les textiles. Le milieu côtier en particulier paye un lourd tribut aux activités et négligences humaines…
Soyez vigilants et mettez vos déchets dans les poubelles de tri.
Voir la suite de cet article sur le site des gardiens de la rade.
12 août 2023 INFOX INTOX DE M. VINCENT : DESTRUCTION DES POSIDONIES, DECRYPTAGE
L’APE conjointement avec France Nature Environnement du Var et de PACA ont porté plainte pour destruction d’espèce protégées végétales marines, en particulier des herbiers de Posidonies, due aux recharges en sable qui ont été réalisés cette année sans aucune autorisation, hors celle de M. le Maire.
Dans un article de Var-Matin (édition du 12 août 2023), comme à son habitude M. Vincent manie le vrai et le faux dans une stratégie de confusion. Ainsi, cet article indique que « le maire de Saint-Mandrier n'est pas inquiet ». C’est surement malheureusement vrai. Pourtant, la surface des herbiers de Posidonie a régressé de 30% ces dernières années sur les côtes françaises et alors qu’elle ne représente que 1,5% de l’ensemble de la surface de la mer Méditerranée.
Les herbiers ont quasiment disparu de la rade et la périphérie des herbiers en face des plages de la presqu’ile montrent des plantes mortes dont il ne reste que des rhizomes ensablés. Encore une démonstration du slogan favori de M. le Maire « il est urgent d’attendre », alors que pour les scientifiques, les autorités, nombre d’associations et de particuliers, la presse il est urgent d’agir pour sauvegarder ces herbiers en régression !
L’article poursuit par « Il rappelle que la technique employée depuis années sur la commune est celle dite du millefeuille. Une couche sable, une couche d'herbier, et ainsi de suite, que l'on répartie sur l'ensemble de la plage. Ce que l'on fait, chaque printemps… » C’est encore vrai, enfin presque. En réalité le sable est rajouté tel quel en surface pour remplacer le sable dispersé en mer lors des tempêtes et ce directement sur les gravats qui réapparaissent sur les plages de la Vieille, du Touring et du Canon. Mais sur ces plages il n’y a aucune banquette de Posidonie ! En revanche le sable rajouté se disperse en mer pour s’accumuler dans les vestiges des herbiers survivant à proximité, les étouffant progressivement pour finir par les détruire. C’est en se sens que la Posidonie, espèce protégée est atteinte par les recharges inutiles en sable et qui est l’objet de la plainte des associations. Intox, confusion entre banquette et herbier !
Plage de la Vieille. L’érosion des recharges de 2022 par les eaux de pluies et les vagues laisse apparaître les galets (photographie du 19 juin 2023). Le sable de la recharge effectuée la semaine suivante est bien visible du fait de sa couleur plus clair (photographie du 29 juin 2023) et qui sera progressivement dispersé en mer dans l’herbier encore présent dans cette zone.
L’article continue par « ce que l’on fait … est parfaitement conforme à l'autorisation de la DREAL, ainsi qu’aux recommandations du ministère de l'Environnement ». C’est faux puisqu’il n’y a aucune autorisation de la DREAL concernant les plages de la Vieille, du Touring et du Canon permettant une recharge en sable. La seule autorisation de la DREAL concerne celle de Sainte-Asile et elle n’avait pas été donnée pour 2023 avant que la plage ne soit rechargée en sable dans l’attente d’un document concernant précisément « Un retour d’expérience de l’efficacité du millefeuille de Posidonies mis en œuvre la même année ». Infox, intox, ce n’est pas de la confusion, nous vous laissons le soin de qualifier cette déclaration.