Un poisson volant de Méditerranée (certainement Cheilopogon heterurus), encore appelé exocet, a été observé nageant à la surface des eaux troubles du port de Saint-Mandrier village. Sans doute a-t-il été attiré par les lumières des lampadaires le long des quais ? En effet, ces poissons sont attirés par la lumière et se font attraper lorsqu’ils sautent dans les bateaux bien éclairés.
Les poissons volants sont présents dans tous les océans, principalement dans les eaux chaudes tropicales ou subtropicales mais aussi en Méditerranée. Il vit dans les eaux de surface et en pleine mer, rarement près des côtes. Grace à ses nageoires pectorales très développées il effectue des "vols planés" de plus de 100 m, à environ 1 m au-dessus de l'eau (Photographie et vidéo du 30 septembre 2024 à 23h45).
Ce matin, sous 50 cm d’eau à la plage de la Coudoulière, une seiche juvénile de 5 cm jouait dans le ressac essayant de se camoufler entre les galets en évitant les pieds des très rares baigneurs matinaux (Photographies du 1 octobre 2024 à 11h15).
Le mulet, également appelé muge est un poisson très commun dans les eaux baignant nos côtes mais très cosmopolite. Ce sont plus d’une centaine d’espèces différentes qui ont été décomptées par les scientifiques dans la famille des mugilidés représentée dans toutes les zones côtières tropicales, subtropicales et tempérées. Il lui a également été donné plus de 20 noms vernaculaires comme mujou testu et varidou en provençal, mujou pensard et carida en niçois.
Sur nos côtes, ce sont les mulets à grosses lèvres (Mugil cephalus) et les mulets lippus (Chelon labrosus) qui sont très souvent observés. Rarement solitaires, en banc d’une centaine d’individus de taille identique, ils se nourrissent durant la journée pour atteindre une taille de 80 cm et un poids de 4 kg à l’âge adulte.
Inévitablement, au niveau des différentes plages de la presqu’île, vous verrez des mulets en mettant la tête sous l’eau. Par exemple à la Coudoulière, lorsque vous verrez un cœur, nagez en suivant la direction indiquée par sa pointe et vous rencontrerez des mulets nageant en pleine eau ou à proximité du fond de sable.
Les adultes consomment des micro-algues, des détritus organiques et de petits invertébrés trouvés sur le sable, sur les algues et les feuilles des herbiers de Posidonie. Leur tractus gastro-intestinal de plus de 2 m de long possède une portion stomacale, comme un gésier, leur permettant de digérer les détritus organiques absorbés. Les mulets peuvent aussi aspirer les bio-films d'algues qui se développent à la surface de l’eau et dans l'écume.
En entrant et sortant de l’eau, vous observerez les mulets à proximité du bord, se nourrissant des algues se développant sur les cailloux et rochers. Ils se déplacent avec aisance dans les rouleaux des vagues. Au petit matin, lorsque la mer est calme les mulets se laissent bercer par le va et vient des ondes près de la surface et, si vous évitez tout mouvement brusque, ils acceptent de partager ce plaisir avec eux. Ils sont souvent observés avec des bancs de saupes qui se nourrissent dans les mêmes zones.
Pour voir un mulet sans se mouiller : facile ! Ils sont nombreux à écumer la surface des eaux des ports comme ceux de Saint-Mandrier. Malheureusement, les films en surface des ports sont souvent des films d’huile de moteur de bateaux…
En Méditerranée, le mulet à grosse tête pénètre dans les étangs et les lagunes littoraux à la fin de l'automne pour repartir se reproduire en mer au début de l'été, c’est une espèce dite catadrome. C'est à ce moment-là qu'il est pêché pour ses œufs dont on fait la poutargue. Une spécialité de la ville voisine de Martigues. Le mulet lippu et le mulet-porc regagnent quant à eux les étangs au printemps pour les quitter au début de l'hiver.
Pour en savoir plus :
Sur les mulets à grosses lèvres et sur la poutarge.
L'acétabulaire, vous la reconnaitrez facilement grâce à son look très particulier d’ombrelle en miniature d’environ 5 cm de haut d’un vert pâle à blanc. C’est une algue, classée dans les algues vertes (Chlorophycées) qui est bien visible ce moment en grand nombre sur le haut des rochers exposés au soleil par petits fonds, 1 à 2 m de profondeur, comme ceux de la plage de la Coudoulière.
Au printemps, en compétition avec les autres algues pour occuper la surface des rochers, les acétabulaires se développent rapidement et en grand nombre sur les rochers qu’elles recouvrent parfois presqu’entièrement. Les thalles des acétabulaires sont calcifiés.
Chaque individu correspond à une seule cellule « géante » dont le noyau est localisé à sa base dans un repli des rhizoïdes ! De nombreux chloroplastes pariétaux, discoïdes, vert gazon, sans pyrénoïdes, circulent dans le cytoplasme périphérique qui entoure une grande vacuole centrale. Dans les années cinquante, l’acétabulaire a été étudiée par les généticiens pour comprendre le fonctionnement cellulaire, en particulier le rôle du noyau, ses liens avec le cytoplasme, etc…
En ce moment, les acétabulaires ont atteint leur taille maximale, cette « ombrelle » est un thalle constitué d’une tige cylindrique de 1 mm de diamètre qui mesure environ 5 cm de haut. Elle se termine par un chapeau en forme de disque concave d'environ 1 cm de diamètre composé de 30 à 75 rayons allongés, libres ou joints, effilés ou arrondis. Ces rayons contiennent une centaine de sacs appelés gamétocystes contenant chacun de 20 à 50 gamètes biflagellées. Le thalle est fixé sur les substrats rocheux par des rhizoïdes qui lui servent de crampons.
En ce moment, les acétabulaires sont arrivées à maturité. Pour nombre d’entre elles, les rayons du disque se sont déchirés pour libérer les gamétocystes desquels sont sortis les gamètes par un ostiole dans l'eau libre. Ces dernières fusionnent ainsi que leur noyau pour former un « zygote ». Le zygote va rester invisible à nos yeux jusqu’au printemps où fixé par ses rhizoïdes sur un rocher il va développer une hampe verticale qui va évoluer en ombrelle. Le cycle est bouclé.
Aujourd’hui, les acétabulaires qui se sont reproduites commencent à perdre disques et hampes qui rejoignent les fonds pour se mélanger aux débris d’algues et autres, se fragmenter et finalement s’incorporer aux sédiments.
Le cycle, de la germination du zygote à la libération des gamètes, dure environ 1 an. La reproduction asexuée est également possible par fragmentation, régénération ou développement à partir de rhizoïdes basaux.
Les acétabulaires sont la nourriture de choix d'une minuscule limace herbivore l’Elysie timide (Elysia timida) d’un centimètre environ. Elle broute les acétabulaires et conserve intact les chloroplastes des algues consommées dans des diverticules de sa glande digestive pendant plus d’un mois après leur ingestion ! Ils donnent la coloration verte de l'élysie qui profite également des sucres synthétisés grâce à la photosynthèse réalisée par les chloroplastes directement dans son système digestif.
Pour en savoir plus
Pour voir un cladocore il vous faudra un masque et mettre la tête sous l’eau baignant le littoral de la presqu’ile. Lorsque vous verrez un premier cairn, nagez à gauche, alors vous le verrez accroché à un rocher, le cladocore en touffe (Cladocora caespitosa).
Le cladocore est une espèce visible par petits fonds et jusqu’à 50m de profondeur, dans toute la Méditerranée. C’est un madrépore de forme hémisphérique ressemblant aux coraux tropicaux. De couleur brune cette colonie est constituée d’une multitude de polypes de 4 à 5 mm de diamètre appelés polypiérites. Chaque polypiérite est formé d’une structure calcaire tubulaire sous la forme d'une muraille cylindrique renforcée par des lames calcaires rayonnantes, les septes, avec au centre une colonne, la columelle.
La colonie de cladocore composée de nombreux polypiérites agglutinés peut atteindre plus de 50 cm de diamètre dans de bonnes conditions de développement. Une fois fixé sur son support, le premier polype commence à se diviser et à construire un squelette en calcaire. Sa forme évoluera en fonction de la profondeur, de la luminosité et des courants. (Dessin du squelette calcaire modifié d’après Was lebt im Meer, Werner de Haas and Fredy Knorr).
La bouche de chaque polype est entourée de tentacules qui peuvent se rétracter et qui capturent des organismes planctoniques. Les tissus des polypes accueillent des algues unicellulaires symbiotiques, les zooxanthelles de la famille des dinophycées qui diffusent en retour des substances nutritives.
La bouche des polypes est entourée de tentacules pour attraper de la nourriture sous la forme de particules, de planctontes. Le cladocore vit en symbiose avec une espèce d’algue microscopique qui lui donne sa coloration brune. L'algue apporte de l'oxygène et des nutriments au corail qui en retour la protège et lui fournit des nutriments. La hausse des températures des eaux de mer menace également les cladocores en touffe dont certaines colonies sont atteintes d’un blanchiment caractéristique des coraux en train de mourir.
Si vous avez la chance de découvrir un cladocore lors de vos balades sous-marines, observer le mais ne le touchez pas. Sachez qu’il est inscrit depuis 2015 dans la Liste Rouge des espèces en danger de disparition de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature.
Pour en savoir plus :
La température de l’eau de mer se maintient toujours à 27°C et les prévisions météorologiques annonce quelques jours caniculaires avec des pointes à 35°C : une bonne raison de profiter des baignades en l’absence de méduse.
L’évolution de la température journalière des eaux de surface calculée sous la forme d’une moyenne au niveau mondial montre que l’année 2024 (tracé en noir) sera très certainement une année caractérisée par une moyenne annuelle des plus élevée. La valeur moyenne le 7 aout était de 21°C proche de celle de 2023 à la même date. (Source des données NOAA).
Pour la Méditerranée et dans notre région les températures restent élevées, et atteignent maintenant 29°C dans le golf de Gènes (Source des données). Après l'Arctique, la Méditerranée serait la région du monde la plus touchée par le réchauffement climatique (Source MedECC).
L’occasion de prendre le temps pour une balade matinale, douce, en apnée pour croiser les bancs de Castagnoles (chromis chromis) en train de se nourrir. Leur robe sombre contraste avec les éclats d’argent des bancs d’anchois qui se nourrissent également dans les mêmes eaux.
Une vive est en éveil semi enfouie dans le sable, difficile à distinguer grâce à sa robe mimétique, véritable cape d'invisibilité, effrayée par le flash, elle déguerpie en faisant un petit nuage de sable d’un coup de queue pour dérouter l’éventuel prédateur. Pas très loin, posé sur le fond un rombou (Bothus podas) lui aussi à la robe très mimétique, immobile, il espère sans doute échapper à l’œil du promeneur sous-marin.
Un ilot de Posidonie se distingue au milieu du sable, tel une palmeraie au milieu du désert. Les rhizomes se sont bien ancrés sur les cailloux affleurant mais l’ensablement limitera leur croissance. D’ailleurs un peu plus loin, les rhizomes de Posidonie en limite de l’herbier sont ensablés et meurent comme le montrent les feuilles rabotées et décolorées.
Le poulpe est toujours la créature sous-marine la plus attachante, dans moins de 50 cm d’eau, un très jeune poulpe observe les entrées-sorties des humains de son univers marin…