Ils sont de retour ! Nous vous avions signalé le passage des Guêpiers d'Europe (Merops apiaster) , à la fin de l'été. Ils s’arrêtent dans leur migration automnale sur la presqu’ile avant d’entamer une longue et périlleuse traversée de la Méditerranée pour aller hiverner en Afrique du Sud.
Vous les verrez dans le secteur de la renardière en train d’admirer les deux frères tranquillement posés sur les câbles électriques. Les Guêpiers d’Europe sont facilement reconnaissables à leur couleur vives : la gorge est jaune bordé de noir, le dos, la calotte et le haut des ailes sont brun-roux, le bec noir est légèrement incurvé. Vous les reconnaitrez aussi grâce à leur cri très caractéristique : ici
Depuis une quinzaine de jours ils sont de retour dans les cieux de la presqu’ile mais cette fois-ci dans leur migration printanière pour rejoindre leurs zones de reproduction dans le nord de l’Europe. Les scientifiques ont observé qu’ils migrent au printemps à une vitesse de déplacement plus élevée et sur une durée de voyage plus courte par rapport à l’automne. Alors, vite à vos jumelles !
Vous connaissez la Mésange charbonnière (Parus major) facilement identifiable grâce à son plumage où le jaune dominesa calotte et à sa cravate noires. C’est un petit passereau de 12–15 cm qui fréquente la forêt et les jardins de la presqu’île. Elles adaptant leur régime de mixte insectivore au printemps-été et granivore en automne-hiver. Cette espèce essentiellement sédentaire est commune et est classée « préoccupation mineure » par l’UICN.
Depuis une quinzaine de jours, les Mésanges charbonnières nichent, principalement dans des cavités (arbres, murs, nichoirs ou autres objets humains), accessibles via un trou d’à peine 26 mm de diamètre, ce qui protège sa couvée des prédateurs. Pour leurs nids, elles mêlent fibres d’écorce, mousses et brindilles à des herbes aromatiques (lavande, menthe, immortelles…), dont les composés terpéniques ont des vertus antiseptiques et insecticides.
Les entrées et sorties du nids sont nombreuses tout au long de la journée. Une belle occasion d’admirer les couleurs des Mésanges, leur dextérité à s’engouffrer à toute vitesse par le minuscule trou des nichoirs ou des interstices des rochers.
Malgré ces précautions, les nids sont souvent infestés par la puce Ceratophyllus gallinae, affectant parfois le succès reproductif. Les Mésanges détectent ces plantes grâce à leur odorat, capacité longtemps sous-estimée chez ces oiseaux.
Quelques jours après l’accouplement, la femelle pond entre 7 et 18 œufs, souvent donc en avril-mai avec parfois une seconde ponte en juin-juillet. La couvaison, exclusivement assurée par la femelle, dure 12–14 jours ; les jeunes restent dans le nid pendant 18 jours avant d’effectuer leurs premiers vols.
Les envolées des nichoirs sont d’une rapidité étonnante et pleine de grâce.
Chaque oisillon reçoit en moyenne 50 becquées par jour pendant deux semaines, nécessitant aux parents la capture de 6 000 à 9 000 chenilles par nichée. La femelle peut ajuster le sex-ratio des oisillons en fonction de l’attractivité du mâle (décelée grâce aux UV de sa calotte).
Les oisillons rejettent leurs déjections dans un sac fécal qui est une poche muqueuse résistante blanchâtre. Les adultes récupèrent les sacs fécaux et les abandonnent à distance du nid pour assurer l’hygiène du nid et éviter que les déjections ne révèlent la présence du nid aux prédateurs.
Les premiers envols des oisillons s’effectuent par bonds progressifs, puis par courtes envolées, et les jeunes gagnent leur indépendance quatre semaines après avoir quitté le nid.
Ce cycle de nidification et couvaison, exigeant en ressources et en efforts, est crucial pour la survie et la dispersion des Mésanges. Mais attention, la LPO déconseille le nourrissage en période de reproduction, du fait de l’absence d’une évaluation scientifique claire des risques associés à celui-ci à savoir le risque de transmission de maladies, l'effet sur les taux de prédation, les perturbations physiologiques et l'altération de la composition de la communauté aviaire. Beaucoup d’oiseaux deviennent insectivores à cette saison et cela peut créer une relation de dépendance vis-à-vis des jeunes nés dans l’année qui doivent apprendre à se nourrir par eux-mêmes.
Le Pinson des arbres (Fringilla coelebs) est un passereau commun et facile à reconnaître. Ces pinsons sont sédentaires sur la presqu’ile et y sont visibles toute l'année. Au sol, le Pinson des arbres se déplace en sautillant à la recherche sa nourriture. Le régime alimentaire omnivore du pinson contribue certainement à son abondance. En période inter-nuptiale, les graines dominent largement dans son régime. D’ailleurs, ce sont les graines qui fournissent l'énergie nécessaire aux individus qui décident de migrer. Si vous disposez des graines dans votre jardin, ils viendront se restaurer rapidement. A la belle saison le pinson est plutôt insectivore. Il consomme également les fleurs et les bourgeons des plantes riches en protéines et glucides.
Les adultes mâles du pinson des arbres sont d'un brun-marron chaud avec la tête d'un gris-ardoise bleuté, excepté le front qui est noir, le bec est gris bleuté. Deux larges barres blanches séparées de noir sur les couvertures alaires sont bien visibles. Les rémiges sombres sont ourlées de jaune. Le croupion et les sus-caudales sont olive. La queue sombre montre du blanc aux deux paires de rectrices externes. En cette période hivernale, les couleurs sont atténuées et c'est l'usure du plumage qui fera apparaître les belles couleurs.
Un trait de comportement original de cette espèce, c'est la ségrégation qui se produit en période inter-nuptiale. En Suède, seuls les femelles et les juvéniles migrent en hiver tandis que les mâles restent sur place. C’est ce qui a conduit Linné a préciser cette observation dans le nom de l’espèce, à savoir coelebs, qui veut dire célibataire.
Le pinson des arbres a une plasticité écologique extrême qui en fait l’un des oiseaux les plus communs, en particulier dans les forêts. Les migrateurs fréquentent également les milieux ouverts, particulièrement les cultures, lors des haltes migratoires, à la recherche des graines dont ils tirent leur énergie.
Cette espèce n’est pas considérée comme menacée alors que le déclin actuel que les scientifiques observent pour les populations de passereaux et qui concerne surtout les espèces vivant en milieux ouverts et tout particulièrement ceux des milieux agricoles. Les oiseaux forestiers seraient moins touchés.
Pour en savoir plus :
Le Martin-pêcheur est très facilement reconnaissable grâce à la couleur bleu turquoise des plumes de son dos qui tranche avec le roux-orangé des plumes de ses parties inférieures. Le bleu métallique de son plumage varie de l’azur au cobalt. Ces reflets ne sont pas dus à un pigment, mais dus à la diffraction de la lumière par la structure de ses plumes.
Un martin pécheur était visible ces derniers jours voletant d’un lampadaire à l’autre au niveau du quai maritime du parc de la navale de la Seyne sur mer. Essentiellement piscivore, il est « équipé » d’un bec pointu en forme de dague très efficace pour capturer ses proies.
Habituellement, le martin-pêcheur est observé sur les berges des lacs, rivières, fleuves, étangs en particulier lorsque la zone est poissonneuse où il s’installe sur des postes d’observation lui permettant de repérer ses proies. Localement, il est visible dans les anciens salins d’Hyères.
Le Martin-pêcheur est inscrit dans la liste des espèces protégées en Europe donc en France de la "Directive oiseaux". La destruction, la capture et la détention d'un Martin-pêcheur, comme celle de ses œufs ou de son nid, constituent des délits.
Un Harle huppé avec sa tête noire, son collier blanc et sa huppe font qu’il est facilement identifiable, même s’il est rarement de passage dans notre secteur. C’est une espèce d'oiseaux palmipèdes classée dans la famille des Anatidae, un canard donc…
Un individu était visible ces derniers jours dans la petite rade au niveau de l’embarcadère de Tamaris de la baie du Lazaret à La Seyne-sur-Mer. Piscivore, il est taillé pour la nage et la plongée. Lorsqu’il s’envole, une large zone blanche est visible au niveau du bras des ailes. Le vol est rapide et rectiligne, le plus souvent au ras de l'eau, cou et corps allongés.
Le Harle huppé a une distribution holarctique et se reproduit dans toutes les régions boréales. En Europe, il niche essentiellement au delà du 55° Nord. Depuis 1993, l'espèce se reproduit occasionnellement en France sur les îles Chausey. En hiver, l'aire de distribution hivernale s'étend surtout de l'estuaire de la Seine à l'Ile de Ré avec un petit nombre d'oiseaux hivernant plus au sud (Ile d'Oléron et Arcachon) et sur le littoral méditerranéen.
Comme toutes les espèces d'anatidés hivernant sur les côtes, le Harle huppé est exposé à la menace permanente de la pollution par les hydrocarbures et par l'eutrophisation des eaux littorales.
Ne trainez pas, à vos jumelles !
Pour en savoir plus :
En promenade sur les versants de la Renardière vous pourrez apercevoir en ce moment un petit groupe d’une dizaine d’individus de Capucin bec-de-plomb (Lonchura malabarica). C’est une espèce de passereaux classé dans la famille des Estrildidae.
Ces petits oiseaux ne sont pas farouches et sont visibles en petits groupes dans les buissons et sur les fils électriques. Ils ont une taille de 10 à 13 cm, les deux sexes ont un plumage identique et vivent de 6 à 8 ans.
Ce Capucin vit depuis le Sultanat d'Oman et l'Iran jusqu'en Inde et au Sri Lanka et dans le sud-est de la France, sur la côte d’Azur, où des individus se sont échappés et se sont finalement bien acclimatés à notre région. Une petite population est localement installée à la Seyne et à Saint-Mandrier.
Pour en savoir plus Atlas Biodiv’PACA