Le festival des croisiéristes dans la rade continue. On nous l’avait promis et ils tiennent promesse.
Et toutes fumées dehors, le Mega Express de la compagnie Corsica ferries est allé rejoindre le Mega Smeralda arrivé plus tôt ce matin à Toulon, les deux navires battant pavillon italien. Le Mega Andrea s'en est allé à Brégaillon pour laisser la place au navire MS Europa. Le MS Europa a été livré à Hapag-Lloyd Cruises le 9 septembre 1999, il y a donc 25 ans… Aujourd’hui, battant pavillon Maltais, il peut transporter jusqu’à 685 personnes. Apparemment l’Europa en pleine nuit puis au petit matin faisant des ronds dans l’eau a hésité à venir accoster au quai de Toulon dont il est reparti en fin d’après-midi pour Bastia (Photographies prises entre 9h30 et 18h00).
Un article sur Figaronautisme.com du 19 avril 2025 nous apprenait que « selon Luigi Stefanelli, vice-président des ventes Monde de la compagnie (Costa Croisières), Toulon était une "étape significative" … dans une volonté assumée de proposer quelque chose de nouveau aux clients fidèles, les fameux repeaters, (passagers effectuant plusieurs croisières sur le même navire/compagnie) qui constituent l’essentiel de la clientèle Costa. ».
Puis rajoute, et ne riez pas, sous le sous titre « Une bouffée d’oxygène pour l’économie locale » (gag, voir les photos de ce jour et des jours précédents !), l’article précisait que « Toulon espère générer 750 emplois directs et jusqu’à 1 500 indirects, comme l’a souligné Magali Turbatte, vice-présidente de Provence Tourisme ». Nous n’hésiterons pas à vérifier… D’autant plus que visiblement ce n’est pas acquis. En effet, l’article conclut que « tout est mis en œuvre pour que Toulon devienne une escale incontournable. Alors, ça marche ? Luigi Stefanelli, prudent mais confiant, conclut avec le sourire : "Ça, je vous le dirai demain." »
Le Costa Pacifica battant pavillon italien de la compagnie Costa Croisières transporte 4 880 personnes dont 3 780 passagers, dont des fameux repeaters… a quitté le quai de la Seyne pour rejoindre Après avoir quitté la rade, son panache rabattu vers la surface de la mer à proximité des plaisanciers en voilier, aspirant surement à l’air pur du large, a participé à l’acidification des eaux de surface, impactant le plancton sur sa route pour Valencia (Photographies prises entre 15h10 et 16h00)..
L’article du Figaronautisme précise également que « Avec 3 700 passagers à bord à chaque départ, le potentiel touristique est énorme ». Christine Rosso présidente des ports de commerce de la rade de TouIon a donc encore raté sa cible aujourd’hui, elle qui déclarait récemment à Var-Matin « je maintiens qu'il faut qu'on soit dans une démarche de développement raisonné. Aujourd'hui, plus de 60 % du trafic croisière, c'est du premium et du luxe. Des navires qui sont de taille tout à fait acceptable — moins de 2 000 passagers à bord. C'est notre cible ». En revanche, concernant la cible pour la pollution de l’air, il est urgent d’attendre comme dirait le maire de Saint-Mandrier en charge de la protection de l’environnement et tutti quanti…
Le Mega Andrea de la compagnie Corsica Ferries battant pavillon italien a finalement quitté le port de Toulon en fin d’après-midi, toute fumée dehors, lui aussi en route pour Bastia (Photographies prises entre 18h10 et 19h00).
Les navires de croisière ont commencé leurs valses entre les ports méditerranéens italiens, espagnols et français laissant à chaque passage et traversées dans leurs sillages les polluants associés aux gaz de combustion rejetés par leurs moteurs démesurés….
De démesure en démesure : Le 12 avril 2025 le Marella Explorer 2 lancé en 1995 battant pavillon maltais susceptible de transporter 2 693 passagers et membres d’équipage a quitté vers 18h00 les quais à destination de Barcelone, Valence et Palma. Il a été suivi le 13 avril par le Spirit of adventure battant pavillon britannique lancé en 2021 susceptible de transporter 1 540 passagers et membres d’équipage qui a quitté lui aussi la rade vers 18h00 pour Barcelone, Valence et Palma. Il a été suivi le 14 avril par le Majestic Princess lancé en 2017 susceptible de transporter 4 906 passagers et membres d’équipage à destination d’Alicante puis Gibraltar…
Dans un article de Var-Matin de l’édition du 8 avril 2025, Christine Rosso présidente des ports de commerce de la rade de TouIon gérés par la CCI du Var déclarait « je maintiens qu'il faut qu'on soit dans une démarche de développement raisonné. Aujourd'hui, plus de 60 % du trafic croisière, c'est du premium et du luxe. Des navires qui sont de taille tout à fait acceptable — moins de 2 000 passagers à bord. C'est notre cible ». En revanche, en termes de cible pour la pollution de l’air, on restera sur notre interrogation… Interrogation à laquelle les politiciens locaux ne répondent pas plus.
Pourtant, à Nice qui nous envoie les navires les plus polluants, Christian Estrosi s’emporte contre ces « monstres des mers » qui accostent chaque année à Villefranche-sur-Mer et assure que « ces croisières qui polluent n’ont pas leur place chez nous » en se référant à une étude d’impact qui montre que le secteur maritime est le principal émetteur d’oxydes d’azote dans la commune de Nice. Il dénonce ce « tourisme de masse » qui « détruit tout », et se prononce en faveur de l’interdiction pure et simple des grands bateaux de croisière de plus de 900 passagers !
Cette situation nous rappelle la citation de Blaise Pascal « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ».
Les navires de la Corsica Ferries contrairement à ce qu’on nous raconte dans les journaux locaux n’apparaissent pas accros aux bornes électriques du port. En revanche, question rejet de de particules et autres polluants bien mis en évidence par les panaches des navires, ils sont experts !
Toujours pas de branchement des navires visibles sur les bornes électriques des quais d’ailleurs peu utiles lors des arrivées et départs des vieux bateaux battant pavillon italien de la Corsica Ferries qui, parait-il, aurait bénéficié des subsides des contribuables français pour moderniser sa flotte afin précisément de réduire les rejets atmosphériques de polluants de ses navires. Le Pascal Lota flottant au milieu des immondices du port de Toulon est resté à quai toute la journée. Ce matin un jet sortait du navire à quelques mètres des navettes maritimes et de leur quai d’embarquement. Si c’était de l’eau du port qui était rejetée, merci pour les aérosols qu’on respiré les passagers des navettes et les badauds sur les quais du port de Toulon. En soirée, le Pascal Lota a appareillé pour Bastia, laissant derrière lui un panache bien noir dès son passage devant Saint-Mandrier, panache qui s’est rabattu sur la surface de la mer lorsque le navire a pris son cap pour la Corse (Photographies du Pascal Lota prises le 3 avril 2025 entre 9h30 et 10h30 à quai au port de Toulon puis devant Saint-Mandrier vers 19h00).
Ce matin, en provenance de Livourne, un nouveau : le navire de croisière Ambience est entré en rade tout panache dehors pour aller accoster au quai Fournel du port de Toulon ! Nous avons été informé qu'une centaine d’escales de navires de croisière avaient été programmées pour l'année 2025 « annoncée comme un bon millésime pour la croisière à Toulon ! ». Pas pour nos poumons.
D’une longueur de 245m pour une largeur de 36m, naviguant sous le pavillon des Bahamas il a été autodéclaré amiral de sa flotte par la récente compagnie Ambassador Cruise Line navire créée en 2021. L’Ambience héberge jusqu’à 1 400 passagers et 650 membres d’équipage dans ses 798 cabines.
Même si nous ne devrions pas le revoir dans la rade cette année, le nuage de pollution de ce vieux navire, construit en 1991 et restauré en 2017 n’est pas le bien venu.
Et en effet, la 2ème édition du Forum citoyen de l'air organisé avec la Région à Marseille par France Nature Environnement-PACA et Atmosud hier a permis de dresser le bilan des mesures de Capt'air, le réseau de capteurs citoyens s’appuyant sur des associations locales. Les résultats des mesures de particules ont mis en évidence des niveaux très élevés de pollution en particules fines (PM 2.5) dans l'atmosphère toulonnaise. Chercher les sources locales de pollution !
Ce jeudi soir, la Conférence-débat sur les liens entre les pollutions de l’air et les maladies qu’elles provoquent était organisée par les associations Comptoir de idées et Zéro fossile Toulon. Cette conférence était animée par le Dr Pierre Souvet, cardiologue, président de l’Association Santé Environnement France (AESF)(AESF). Pierre Souvet, spécialiste du sujet, a évidemment passionné les participants en passant en revue les différents types de pollutions atmosphériques et leurs conséquences mortifères sur notre santé.
Reconnue d’intérêt général, l’ASEF publie de petits guides pour aider chacun à mieux se protéger qui sont disponibles sur son site www.asef-asso.fr
Nous habitants de la métropole toulonnaise, nous sommes tous concernés par les polluants émis par les moteurs des véhicules, navires, chauffage... Les navires à quai ou dans la rade en sont un triste exemple quotidien (Photographies du Mega Express de la compagnie Corsica Ferries battant pavillon italien prises le 27 février 2025 à 17h15 et 20h07).
Toulon by night (Photographies de Toulon prises de la rade le 27 février 2025 vers 20h15).