Ce matin, la légère brise qui rafraichissait l’air de la rade dispersait les nuages de particules et autres polluants émis par les navires à quai dans l’atmosphère que nous respirons…
Les couche-tard ont vu le panache de particules et autres polluants émis par les cheminées du Haren continuer à se disperser dans l’atmosphère pendant la nuit (Photo du 28 janvier 2023 à 22h50), comme d’ailleurs les lève-tôt (Photo du 29 janvier à 10h30) …
Ces mêmes lève-tôt ont vu le panache impressionnant du Mega Andrea à son arrivée dans le port de Toulon (Photo du 29 janvier 2023, 10h38) puis les particules et autres polluants traverser la rade en direction de Saint-Mandrier avant de se déposer dans notre environnement. Le Mega Andrea de la Corsica ferries, battant pavillon italien, a été mis en service en janvier 1986, il y a donc 37 ans.
Comme M. Basile Gertis, la nouvelle directrice des ports de la Chambre de commerce et d’industrie du Var, Mme Christine Rosso, rappelle dans l’édition du 24 janvier de Var-Matin que "Nos ports de plaisance font partie des rares de France à être triplement labellisés ports propres, actifs en biodiversité et Iso 14000", étendre ces certifications aux ports de commerce de Toulon Côte d’Azur, de La Seyne et de Brégaillon.
Bel objectif mais il faudrait déjà que les certifications annoncées se traduisent par des actions concrètes pour diminuer la pollution visible quotidiennement dans les eaux des ports de plaisance de la rade…
Port de Saint-Mandrier, 23 janvier 2023, 12h30 : la pollution récurrente des eaux du port est bien visible, masque et déchets plastiques dégradés de toutes sortes flottent à la surface ou gisent sur le fond comme très souvent au cours de l’année.
L’article précise également que « le port de La Seyne va monter en puissance en accueillant à partir du printemps prochain 26 escales d’un parcours en Méditerranée proposé par MSC "en tête de ligne"…».
Naples, le 27 septembre 2022 : Voici ce qui attend nos poumons durant des jours. Des navires d’une autre époque qui s’incrustent dans le cœur des villes méditerranéennes, comme le MSC Seaview naviguant sous pavillon maltais et ses panaches de pollution… Ce navire livré en juin 2018 a 19 ponts, 2 066 cabines pour loger 5 179 passagers et un Aquapark, 50 m au-dessus de l’eau...
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La Seyne sur mer, 26 janvier 2023, 08h10 |
La Seyne sur mer, 27 janvier 2023, 16h10 |
Depuis son arrivée le 25 janvier au quai de La Seyne, le cargo Haren construit en 2010 naviguant actuellement sous le pavillon de Antigua & Barbuda rejette en permanence son panache de particules et d’autres polluants chimiques qui se dispersent dans l’atmosphère de la rade et du littoral.
Les annonces répétées de Port propres depuis des années ne sont plus crédibles. Nous avons des difficultés à croire à ce « en même temps » qui verrait le développement du transit portuaire urbain avec une réduction de la pollution atmosphérique. Aussi, nous continuerons à demander l’abandon le plus rapidement possible de l’utilisation par les ferries de carburants polluants et l’arrêt des activités portuaires qui amènent un flux de véhicules et leur pollution au cœur de nos villes en totale contradiction avec la définition d’une zone à faibles émissions mobilité (ZFE-m).
Signez la pétition contre la pollution atmosphérique pour des bateaux propres : ici
Le Pascal Lota de Corsica Ferries bien connu pour son panache noir bien visible à ses arrivées et sorties de la rade peut aussi polluer directement les eaux du port de Toulon, et donc les eaux de la rade. C’est ce qu’a constaté Azur Skippers qui a posté sur Facebook des photos impressionnantes !
Le Pascal Lota de la compagnie Corsica Ferries quittant la rade avec un panache de pollution bien visible (16 septembre 2022, 19h52) et rejetant des eaux usées très colorées directement dans les eaux du port de Toulon (Photo Azur Skippers, 13 septembre 2022, 12h30).
Ce 13 septembre, le Pascal Lota rejetait donc des eaux usées dans le port, apparemment sans aucun traitement préalable, ou pas efficace à la vue de leur couleur. La nappe, d’un volume et composée de substances inconnues, dont la source était par contre bien identifiable par sa couleur blanchâtre n'a pas été isolée par une barrière flottante pour être pompée et traitée comme c'est habituellement la règle. Non, la nappe d’eau polluée a fait l'objet d'un traitement hautement technologique, à savoir une dispersion-dilution dans les eaux du port à l'aide de l’hélice du bateau de la cellule antipollution, suivant la procédure « ni vue, ni connue… »
La nappe d’eaux usées s’est répandue dans les eaux du port pour être dispersée par les passages du bateau de la « cellule antipollution » du port (Photo Azur Skippers, 13 septembre 2022, 12h30). Rien à dire c’est efficace pour effacer toute trace visible de pollution mais où sont donc passés les polluants à votre avis ? On ne peut qu’être d’accord avec Azur Skippers, c’est « juste inadmissible ! ».
Apparemment aucun prélèvement d’eau pour réaliser des mesures de polluants n'a été réalisé pendant l’épisode de pollution. Ce qui est certain à ce jour, c’est que nous n’avons trouvé aucune information sur cette pollution sur les sites officiels de la DDTM, de l’OFB ou de la CCIV-Var Ports Rade de Toulon. Les habitants de la métropole toulonnaise ne connaitront donc pas les substances rejetées, ni par conséquent leurs effets et toxicités pour l'environnement marin ou éventuellement sur leur santé.
Le coup de vent d’Est (Levante) qui perdure provoque de fortes houles mais, alors qu’habituellement il apporte des nuages et de la pluie, cette fois-ci que nenni, c’est un " levant blanc " qui souffle plutôt l’été. Serait-ce de mauvais augure quant à la durée de la sécheresse qui s’est installée depuis des semaines maintenant sur la presqu’ile ?
Les épaves parsèment l’avant-port de Saint-Mandrier, certaines depuis plus d’une année, car une même cause conduit aux mêmes effets… (Photos du 25 mars 2022)
En tout cas, ce coup de levante qui perdure a également produit de la matière première sur la presqu’ile pour l’artiste Tadashi Kawamata (voir notre post du 20 mars). De nouvelles épaves se sont rajoutées à celles qui jonchent la digue du port du village et celles qui rouillent sur place depuis des années polluant méticuleusement les eaux de la rade …
Il a également renforcé les courants qui ont apporté sur nos plages quantité de déchets plastiques et bon nombre de Biomédias qui proviennent des rejets des stations d’épuration des eaux sanitaires. C’est ce que nous avons constaté lors d’un nettoyage citoyen, puisqu’il faut bien se substituer au service communaux/métropolitains pour nettoyer nos plages en dehors de la saison estivale. Ce n’est pas une première.
Ainsi, près d’une centaine de filtres Biomédia ont été collectés hier sur les 80 m linéaire de la plage de la Vieille. Notre collecte n’étant pas exhaustive, l’ampleur de ces nouveaux échouages est donc inquiétante de par leurs conséquences sur la contamination de l’environnement et éventuellement sur notre santé puisqu’ils témoignent de la trajectoire des eaux rejetées par les stations d’épuration.
Epave et divers débris de différents types sont échoués sur les plages de la presqu’ile comme celle de la Vieille. Ainsi, de nombreux biomédias rejetés par les stations d’épuration des eaux sanitaires sont été collectés. Leur présence démontre, si besoin était, que les trajectoires des eaux polluées rejetées par les stations d’épuration atteignent les eaux de nos plage, inquiétant non ? (Photo du 25 mars 2022)
Les particules de plastique sont des polluants omniprésents dans l’environnement et les chaînes alimentaires mais, à ce jour, aucune étude n’avait fait état de la présence de particules de plastique dans le sang humain. Et bien c’est chose faite, pour la première fois une étude aux Pays-Bas publiée le 24 mars 2022 détaille la découverte de microplastiques dans le sang humain, ce qui ne manque pas d’inquiéter quant à leur impact sur la santé humaine.
Une étude pionnière de biosurveillance humaine a démontré que les particules de plastique sont biodisponibles et absorbées pour se retrouver dans la circulation sanguine humaine. De nouvelles études seront nécessaires pour la compréhension de l'exposition à ces substances chez les organismes vivants dont l'homme. Il reste également à déterminé le risque pour la santé publique en fonction de l’importance de l'exposition aux particules de plastique.
Des particules microscopiques, 0,0007 mm, ont été découvertes chez 77% d’un groupe de donneurs de sang adultes en bonne santé. Ce sont le polyéthylène téréphtalate, le polyéthylène et les polymères de styrène (un paramètre somme du polystyrène, du polystyrène expansé, de l'acétonitrile butadiène styrène, etc.) qui ont été quantifiés en plus grandes quantités, suivis du poly(méthyl méthylacrylate)…
Nous avions fait un courrier à l’ARS en juillet dernier qui est resté sans réponse. Plus que jamais, que font les grands diseurs qui se disent préoccupés par la protection de notre santé, petits faiseurs...
Comme l’aurait dit un général, un quarteron de responsables politiques affirmant leur soutien au président de la République lui demandent dans une récente tribune (Marianne, 25 février) d'aller plus loin dans l'écologie du « en même temps ». Car, en effet, ils font un constat saignant de la situation « Devant l'effondrement du vivant, la déstabilisation des écosystèmes, l'artificialisation des sols, le drame des particules fines ou la pollution marine, il n'est plus question de politique aveuglement partisane ! »
Les associations de protection de l’environnement, les citoyens et citoyennes ne pourront qu’être d’accord sur ce constat qui fait l’objet de propositions toujours différées. Comment l’une des signataires, Mme Muschotti, députée macroniste du Var de la première heure va-t-elle s’y prendre pour convaincre les macronistes locaux et régionaux de la dernière heure d’agir à la hauteur des enjeux …
Ainsi, rien n’est dit sur les mesures attendues depuis des années pour que l’atmosphère de notre région ne soit plus polluée régulièrement par les particules fines et moins fines émises par les ferries et les embouteillages malgré les affirmations d’actions des grands diseurs et petits faiseurs…
Un magnifique croissant de lune ce matin au-dessus du Méga Express Four entrant dans la grande rade pour rejoindre le port de Toulon.
La triste réalité : particules fines et autres polluants dans le panache du Méga Express Four dans la rade puis à quai se dispersant au-dessus de la zone portuaire. On vous rassure, aucune station de mesure de la qualité de l’air ne les a détectées…