Les épaves des bateaux drossés à la côte ou reposant au fond de l’eau contiennent des combustibles, des équipements électriques, batteries, amiante, peintures et linoléums/plastiques, matériaux dont les composants sont libérés dans le milieu marin, pour certains, immédiatement lors de l’échouage des bateaux, ou le seront progressivement au cours du temps lors de la dégradation de ces épaves.
Les constituants de ces matériaux sont autant de sources de contamination des différentes composantes abiotiques (eaux et sédiments) et vivantes du milieu marin. Dispersés dans les eaux et les sédiments marins de la rade, ils sont incorporés par les différents organismes vivants des chaînes alimentaires marines.
Les épaves sont donc des sources de contaminations chimiques pour les organismes marins, y compris les moules, huîtres et poissons faisant l’objet d’élevages dans la rade. Ces contaminants chimiques viennent s’accumuler à ceux déjà présents dans les différentes composantes des écosystèmes marins (bioaccumulation) de la petite rade les mettant à risque ainsi que les activités économiques.
La plupart de ces contaminants ne font l’objet d’aucune surveillance réglementaire du milieu marin. C’est le cas des PFAS dénomination qui vient de l’anglais « Per and polyfluoroalkyl substances » (substances alkylées per ou polyfluorées) couvrant des milliers de composés différents. Les PFAS sont des molécules chimiques synthétisées artificiellement. Certaines formes de PFAS sont appelées des « précurseurs », puisqu’elles peuvent se dégrader dans l’environnement et se transformer en d’autres PFAS, dont le PFOA ou le PFOS, deux molécules interdites. Leur persistance et leur capacité à s’accumuler dans les tissus des organismes vivants font qu’on les retrouve en haut des chaînes alimentaires. Ainsi elles sont détectées notamment jusque chez les mammifères marins de l’Arctique.
Aussi, conformément au décret du Décret n° 2015-458 du 23 avril 2015, pour l’APE il est important que les épaves, en particulier celles immergées depuis des années dans la rade, soient relevées rapidement pour être éventuellement déconstruites par une filière ad hoc par exemple en liaison avec l’Association pour la plaisance éco-responsable (APER) qui gère une filière de déconstruction éco-responsable comme cela est préconisé par le Secrétariat d’Etat chargé de la mer.