La température de l’eau de mer se maintient à 27°C et les prévisions ne sont pas à la baisse puisque la vague de chaleur s’étend maintenant vers l’est de l’Europe.
En Sicile, le lac de Pergusa est réduit à une flaque d’eau stagnante, victime de la sécheresse. Sans affluent important, sa seule source d’approvisionnement sont les précipitations directes qui ont totalement fait défaut cette année. Depuis le mois de février, à 70 km à l’ouest du lac de Pergusa, les autorités locales ont décidé des mesures de restrictions en eau et les hôteliers limitent le nombre de touristes en raison de la pénurie en eau.
Ce soir, la plongée de nuit nous fait rencontrer quelques poissons ensommeillés ou… bien actifs.
A l’arrivée au fond des poissons qui nagent en pleine eau le jour sont très proches du fond, voire posés sur le fond. La lumière des lampes les désoriente et ils se déplacent comme des somnambules entre les rochers et les posidonies. Les Castagnoles (chromis chromis) en pleine eau le jour, au corps de couleur foncée et aux nageoires noire et bleutée avec la caudale en forme de « queue d’hirondelle », se sont réfugiées contre les rochers. Les Sars à tête noire (Diplodus vulgaris) qui nagent non loin du fond en journée sont endormis entre les rochers. Ils sont facilement reconnaissables à leur corps argenté barré de noir au niveau de la nuque et à la base de la nageoire caudale ainsi qu’à leurs rayures jaunes horizontales bien visibles. Les Corbs communs (Sciaena umbra) au corps couleur bronze et en forme de chapeau de gendarme sont en bordure des herbiers. Ils fuient immédiatement la lumière et se réfugient dans l’herbier de posidonies.
Nous continuons notre promenade nocturne et dérangeons quelques serrans.
Dormant au contact du fond, les Serrans écritures (Serranus scriba) dorment, magnifiques avec leurs bandes verticales brun sombre sur le corps, leur tache bleu pâle sur l'abdomen et surtout leur tête ornée de motifs colorés ressemblant à des lignes d'écriture d’où leur nom scientifique. Il n’aime pas la lumière et s’enfuit dans les failles des rochers où des murènes (Muraena helena), elles bien réveillées sont en train de chasser.
La promenade nous fait rencontrer des rascasses aux couleurs bien vives mais, elles aussi bien réveillées.
Les rascasses classées par les scientifiques dans le genre Scorpaena sont également des poissons magnifiques, non pas uniquement pour leur gout dans la bouillabaisse. Elles vivent sur le fond. Elles ont de gros yeux bien utiles pour y voir dans le noir, une tête massive et épineuse et une bouche protractile qui leur permet d’attraper crustacés et petits poissons. Elles chassent la nuit à l’affût camouflées grâce à leurs taches irrégulières aux couleurs tirant sur les rouges et par des expansions cutanées, en particulier sous la mandibule inférieure, un bel exemple de mimétisme avec les algues environnantes. Leur nageoire dorsale est épineuse pour le moins.
Les raies pastenagues ne sont pas des animaux agressifs mais il faut éviter de les effrayer car leur caudale est équipée d‘un aiguillon caduque dentelé possédant des glandes à venin. Elles l’utilisent pour se défendre ou lorsqu’elles se croient menacées comme par exemple lorsqu’on leur marche dessus quand elles sont enfouies dans le sable.
L’aiguillon effilé pénètre facilement dans la peau où il injecte un venin qui entraîne immédiatement une très vive douleur qui s’amplifie dans les deux heures qui suivent. La piqure peut entraîner des malaises allant jusqu’à la perte de connaissance. Lorsque l’aiguillon est planté profondément, à la façon d’un harpon l’orientation des dentelures empêche son retrait. il ne faut pas essayer de le retirer car on risque de déchirer profondément les tissus de la peau et du muscle. Il devra être retirer par chirurgie. Comme de nombreux venins, celui des raies est thermolabile et est inactivé à partir de 50°C. L’immersion de la zone atteinte dans de l’eau chaude inférieure à 50°C (pour éviter les brûlures) pendant au moins trente minutes inactive le venin. L’extrémité d’une cigarette incandescente peut être approchée jusqu’à quelques millimètres de la plaie avec des mouvements de va-et-vient pour inactiver le venin mais surtout sans toucher la peau pour éviter les brûlures. Pour éviter les complications consultez très rapidement un médecin qui vous expliquera les soins locaux et la surveillance de la plaie et pourra prescrire un antibiotique.
N'hésitez pas à nous reporter toutes observations intéressantes, avec une photographie si possible, concernant l'environnement de la presqu'île.

La température de l’eau de mer est toujours à 27°C, presque trop chaude pour se rafraichir de la température ambiante qui grimpe encore ! La température de l’eau atteint 28°C dans la région est avec la canicule qui va se prolonger cette semaine.
Les températures de surface de la Méditerranée atteignent 28°C dans notre secteur. Cette carte de température des eaux de mer de surface a été réalisée à partir des données de l'analyse SST de Medspiration (précision d'environ 2km). La réactualisation s'effectue autour de 21h le soir.
(Source : https://www.meteociel.fr/accueil/sst.php)
Ce soir, la plongée de nuit nous fait rencontrer quelques crustacés locaux.
Un magnifique pagure, un grand Bernard l'Hermite (certainement Dardanus calidus) qui a choisi de s’abriter dans une coquille vide du mollusque Rocher fascié (Hexaplex trunculus) déambule accroché à la surface de la paroi d’une faille émergeant d’un herbier de Posidonie. Caractéristique de l’espèce, la pince droite est plus petite que la pince gauche servant à découper les restes de cadavres d’animaux. Un plus petit Bernard l’Hermite, le Pagure anachorète (Pagurus anachoretus) à pattes poilues, marron rayées de blanc comme ses antennes est suspendu à une algue. Les yeux sont verts et au bout d'un pédoncule blanc. Il s’est abrité dans une coquille de Cérithe-goumier (Cerithium vulgatum) très commune en Méditerranée.
Nous continuons notre promenade nocturne et notre regard est attiré par un paquet d’algues qui se déplace à toute vitesse sur un rocher fuyant la lumière de nos lampes.
Une petite araignée de mer (surement Maja crispata) dont la carapace de taille maximale de 8 à 9 cm de long est couverte d’algues (épibiontes) coure sur le gazon d’algues d’un rocher. Difficile de distinguer ses formes ni ses pattes mais grâce aux photographies nous vous laissons retrouver ses yeux, ses pinces et ses mandibules ainsi que les épines qui ornent sa carapace.
La nuit nombre de poissons s’immobilisent pour dormir, c’est l’occasion de les approcher de très près et d’observer un crustacé qui les parasite, l’Anilocre.
Un couple d’anilocres est fermement accroché sur le corps d’une oblade, l’individu le plus gros est la femelle (ectoparasite). Les anilocres sont d'abord mâles, puis deviennent femelles (protandrie). Leur corps composé de la tête avec des yeux bien visibles, d’un thorax de sept segments et d’un abdomen de six segments pour atteindre une longueur 3 cm. Leurs sept paires de pattes sont équipées de crochets de fixation qui leur permettent de se s’agripper fermement sur les poissons dont elles se nourrissent du sang, mais aussi du mucus et des tissus cutanés.
Cette nuit comme l’été dernier à la même époque la température de l’eau est à 27°C ! Et oui, la Méditerranée se réchauffe et des maxima sont enregistrés pour les eaux baignant les côtes de l’Espagne à celles de la Grèce.
Nos plongées sont toujours l’occasions d’observation d’éventuels évolutions de la flore et de la faune sous-marines locales.
Un minuscule poulpe commun (Octopus vulgaris) d’une dizaine de centimètres recherche son repas sur le tapis d’algues et fuit prestement la lumière de la lampe en se réfugiant dans l’herbier de Posidonies bordant le rocher.
Nous continuons notre promenade nocturne et croisons deux sèches l’une en pleine eau et l’autre tapis contre un rocher qui perdent leurs repères sous l’effet des lampes et des éclairs des flashs.
La facilité des sèches à modifier leurs couleurs dans la journée en fonction de celles des substrats est altérée lorsqu’elles sont éblouies par l’intensité des lampes. Leurs robes s’éclaircissent mais elles n’en restent pas moins des êtres vivants au comportement incroyable.
Des organismes planctoniques de petites tailles dérivent à proximité de la surface des eaux littorales de la commune.
De nombreux organismes planctoniques de différentes tailles flottent à la surface des eaux parfois mélangés avec des débris de déchets plastiques dérivant avec les courants (Photographie 29 septembre 2023, 16h30).
Ce sont des organismes unicellulaires coloniaux appelés par les scientifiques Collozoum inerme (Collozoum, du grec kolla colle, gelée et de zoôn animal, inerme du latin sans arme, sans squelette) et classés dans l’embranchement des radiolaires. Ils sont effectivement dépourvus de squelette, contrairement à la plupart des autres espèces de radiolaires. Ils affectionnent les eaux plutôt chaudes et pauvres en nutriments et apparaissent principalement au printemps et en automne sur les côtes métropolitaines.
Sphaerozoum inerme apparaît sous la forme de sphères avec de nombreux points blancs, souvent regroupées en chapelets au sein d’une gelée transparente. Les cellules renferment plusieurs noyaux avec une grosse vacuole digestive visibles à l'œil nu qui apparaissent sous la forme d'un point blanc. Les colonies comportent de quelques dizaines à quelques centaines de cellules.
Sur un rocher, un poulpe parfaitement mimétique m’observe observer les Collozoum, chacun son centre d’intérêt…
Un poulpe immobile sur son rocher compte sur son mimétisme pour passer inaperçu alors qu’un groupe de jeunes rouquiés et un banc de saupes se nourrissent activement avant la tombée de la nuit.
Sur un tombant, des Flabellines viennent de déposer un chapelet d’œufs sur les hydraires dont elles se nourrissent.
Au large s’éloigne un navire de la Neptune Lines laissant un panache de fumée dans son sillage…
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