Le Conseil scientifique du Parc national de Port-Cros, joyau naturel au large de notre presqu’île, tire la sonnette d’alarme. Dans une motion adoptée à l’unanimité le 7 juillet 2025, ses membres dénoncent un projet de réforme qui menace l’avenir même des Parcs nationaux français. Il soutient la motion de son Conseil d’Administration du 18 juin et celles des Parcs nationaux qui ont été adressées à Madame Agnès Pannier‐Runacher, Ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche.
Une réforme brutale, sans concertation
Le 3 juillet, un rapport sénatorial a proposé la suppression des établissements publics qui gèrent les 11 Parcs nationaux, leur fusion dans l’Office Français de la Biodiversité (OFB), et la centralisation de leur gouvernance. Cette réforme, pensée dans une logique de réduction budgétaire, pourrait être inscrite dans la prochaine loi de finances.
Mais à quel prix ?
- Une perte d’autonomie pour les parcs, aujourd’hui gérés en lien étroit avec les territoires.
- Une réduction annoncée de 30 % des effectifs, mettant en péril les missions de surveillance, de recherche et de sensibilisation.
- La disparition progressive des Conseils scientifiques, pourtant garants de l’expertise indépendante et de la recherche de terrain.
- Port-Cros : un modèle menacé
Depuis plus de 60 ans, le Parc national de Port-Cros est un modèle de gestion intégrée entre nature, science et territoire. Il s’appuie sur un partenariat solide avec les élus locaux, les associations, les habitants et les chercheurs. Cette gouvernance partagée est aujourd’hui menacée par une recentralisation qui éloignerait les décisions des réalités du terrain.
Chaque parc possède son identité propre, forgée par son histoire, ses écosystèmes, ses relations humaines. En les uniformisant, on appauvrit leur capacité d’action et on brise la confiance construite avec les acteurs locaux.
Une alerte venue du terrain
Les membres du Conseil scientifique de Port-Cros, tous bénévoles, expriment leur inquiétude face à une réforme imposée sans concertation. Ils rappellent que les Parcs nationaux sont bien plus que des structures administratives : ce sont des laboratoires vivants, des refuges pour la biodiversité, des lieux d’innovation écologique.
Ils appellent à préserver la richesse de ces territoires, leur gouvernance locale, et la recherche-action qui y est menée. Car affaiblir les Parcs nationaux, c’est affaiblir notre capacité collective à faire face aux défis du climat, de la biodiversité et de la démocratie environnementale.
Le projet en cours est particulièrement préoccupant car il s’inscrit dans une série de reculs en matière de protection de l’environnement, de développement durable, de lutte contre le changement climatique et d’adaptation aux bouleversements écologiques à venir. Il reflète une tendance inquiétante à céder face aux pressions de certains lobbies puissants, agriculture et pêche industrielles, usage massif de pesticides, ou encore pratiques cynégétiques peu compatibles avec les enjeux de biodiversité.
L’APE83430 soutient cet appel
À Saint-Mandrier, nous savons ce que représente Port-Cros. Nous y avons mené des sorties, des actions de sensibilisation, des projets pédagogiques. Nous savons que ce parc est un trésor, mais aussi un modèle. Nous refusons qu’il soit réduit à une ligne budgétaire.
L’APE83430 se joint à l’appel du Conseil scientifique : Pour une réforme concertée, respectueuse des territoires. Pour le maintien de l’autonomie des Parcs nationaux. Pour une gouvernance ancrée dans le terrain, et non imposée d’en haut.
Sauvons l’âme des Parcs nationaux. Défendons Port-Cros. Défendons notre avenir commun.