Le maire de Saint-Mandrier a signé un « avis à la population » placardé depuis quelques jours sur les panneaux d’affichage « d’informations municipales » et sur des sites internet où il prétend que « Suite à une plainte au tribunal de M. Calmet président de l'APE concernant le réensablement de la plage Saint Asile, nous attendons l'accord de l'état pour nettoyer la plage et la réensabler au plus vite » accompagné d’un arrêté municipal qu’il a signé autorisant le réensablement des plages sur la base d’un arrêté préfectoral périmé depuis 3 ans…
Mais en fait qu’en est-il ? Il est vrai que à la suite de demandes répétées de l’APE depuis plus de 10 ans d’arrêter tout réensablement susceptible de détruire les herbiers de Posidonie à proximité des plages de la commune, la commune a fait une première demande d’autorisation en 2019 auprès des services de la Préfecture pour le réensablement de la plage de Sainte-Asile. L’autorisation fut donnée pour 3 ans jusqu’en 2021 par arrêté en date du 8 Juillet 2019.
Une seconde demande a donc été déposée en 2022 par la commune pour pouvoir continuer à réensabler cette plage pendant une période de 10 ans et suivant une procédure d’exemption de toute étude d’impact sur l’environnement, en particulier sur l’herbier de Posidonie proche de la plage.
Une photographie aérienne du site prise en avril 2024 montre bien la progression du sable dans l’herbier de Posidonie qui régresse en surface avec la présence d’une matte de rhizome mort observée en plongée.
Compte tenu de la longueur de la période de 10 ans, de la dégradation prévisible des herbiers dont la surface est en régression depuis des années dans notre région et plus particulièrement sur le site de Sainte-Asile, l’APE comme nous l’indiquions précédemment a déposé un recours pour que soit réalisée une étude d’impact pour vérifier que ces réensablements n’aggravent pas la situation.
En attente du jugement de ce recours, en réponse à sa demande, la commune a obtenu une autorisation provisoire de la Direction départementale des territoires et de la mer du Var (DDTM-Var) pour réensabler la plage de Saint-Asile, MAIS UNIQUEMENT POUR 2022 avec une fiche de cadrage des actions à mener.
En effet, la commune s’était engagée à réaliser différents travaux en particulier le busage des eaux pluviales qui ruissellent sur les routes de cette zone pour les faire aboutir dans l’un des émissaires de rejet de la plage. Aussi, avant de proroger l’autorisation aux années suivantes, la DDTM demandait un bilan de la première année de fonctionnement des nouveaux exutoires pluviaux qui devaient être installés en 2022 et un retour d’expérience de l’efficacité des mille-feuilles de Posidonies mis en œuvre la même année.
Eh bien, comme en 2023 la plage de Sainte-Asile a été réensablée cette année sans que ces travaux de busage des eaux de pluie n’aient été réalisés. Ils ne l’ont été qu’aujourd’hui à la suite de l’action de l’APE auprès de la DDTM. La plage qui venait d’être bulldorizée et réensablée a été à nouveau défoncée pour y faire passer des buses de grand diamètre. Alors le bilan de leur efficacité sur une année ne sera pas disponible avant mi 2025 !
Quant au retour d’expérience de l’efficacité des mille-feuilles de Posidonies mis en œuvre en 2022, il se fait toujours attendre. Aussi l’APE l’a réalisé et il est éloquent. Les photographies prises en 2023 et 2024 parlent d’elles-mêmes.
Concernant la zone de la plage devant la pinède qui a fait l’objet du mélange des feuilles de banquettes détruites par les bulldozers sur l’autre partie pour y être mélangée avec du sable de carrière, les vagues ont dispersé en mer l’ensemble du sable rajouté dans cette zone dans l’herbier de Posidonies à proximité comme le montre les photographies ci-dessous prise le 20 aout 2023 et le 09 juin 2024.
Donc si la commune attendait l’accord des autorités c’était peut-être paarce que les dites autorités, de leur côté, attendaient le busage des eaux pluviales et les documents requis depuis 2022 auprès de la commune. Encore un exemple du « il est urgent d’attendre » du maire et en cas de problème de reporter la faute sur les autres, en particulier l’APE, faire valoir habituel du maire et de son équipe…
Et l’intox du maire continue quant à l’autorisation donnée à l’entreprise chargée du réensablement. En effet, le maire justifie le réensablement des plages de la commune par « l'arrêté préfectoral 0AE-F09319P0185 en date du 8 Juillet 2019 portant décision d'examen au cas par cas en application de l'article R122-3 du code de l'environnement ». Cet arrêté, comme indiqué plus haut, n’était valable que jusqu’en 2021… Une illégalité de plus, est-ce que le procureur va s’en saisir ?
Les membres de l’APE avec leur président espèrent que ces précisions permettront aux personnes qui auraient été abusées par l’intox municipale, reprise évidemment par certains membres de la liste municipale sur les sites internet, d’avoir une appréciation plus équilibrée des actions menées par l’APE et de France Nature Environnement pour la protection de la qualité de notre environnement.
Aujourd’hui la question reste donc posée, pourquoi MTPM et la commune jouent-elles l’intox pour ne pas réaliser une étude d’impact du réensablement sur les herbiers de Posidonie susceptibles d’être impactés à Sainte-Asile ?