La plage du Rayolet à Six-Fours est tellement réduite qu’aujourd’hui elle n’existe pratiquement plus… Sur ce littoral aussi, les banquettes de posidonies freineront difficilement le recul du trait de côte.
Le béton des murs de soutènement des luxueuses villas du bord de mer du Rayolet est mangé à la base sous l’effet des vagues des largades et certains murs finissent par s’ébouler. Les sable et gravier de la plage ont disparu et les banquettes de posidonies s’installent sur les « banquettes » de béton des murs (Photographies prises au Rayolet le 29 novembre 2024 vers 11h00).
L’évolution de l’urbanisation a conduit à sacrifier le littoral au profit des construction et des routes (voir IGN Remonter le temps). La montée du niveau de la mer est décrite dès le scénario d'ennoiement des côtes basses lié à une hausse du niveau de la mer de seulement 60 cm sur les cartes fournies par la DREAL-PACA. L’interruption du chemin du littoral est actée laconiquement par MTPM qui informe les promeneurs que pour cause d’immersion de la plage du Rayolet les itinéraires de détournement passent maintenant par la route départementale D616 (sic) (Photographies prises le 29 novembre 2024 vers 11h30).
Curieusement, aucune des communes de MTPM n’apparaît dans la liste réactualisée en juin 2024 des communes dont l'action en matière d'urbanisme et la politique d'aménagement doivent être adaptées aux phénomènes hydrosédimentaires entraînant l'érosion du littoral (loi N°2021-1104, voir ci-dessous) Pourtant, les communes voisines de Bandol et de Sanary y apparaissent. Alors, faut-il y voir une application du « il est urgent d’attendre » du mode de gestion du vice-président Protection de l'environnement, développement durable, transition écologique et énergétique de la Métropole ? Mais au fait, attendre quoi, que les murs s’effondrent ? C’est en cours !
La canalisation du ruisseau du Rayolet est aussi une source de préoccupation avec les déchets divers et variés de toutes tailles, de plastique et de polystyrène qui jonchent sont lit et qui sont rejetés en mer. Aujourd’hui un cadavre de près de 80 cm de diamètre d’un poisson lune encore appelé Môle (Mola mola) était échoué sur la plage de la crique de La Vieille Batterie au milieu de déchets flottant et à proximité du Rayolet. Ce poisson peut atteindre 3m de longueur pour quelques tonnes (Photographies prises au Rayolet le 29 novembre 2024 vers 11h30).
Les poissons-lunes vivent généralement au large. Les poissons-lunes se nourrissent de méduses, de cténophores, de salpes, de calmars, de crustacés et du zooplancton essentiellement constitué de larves, ainsi que de petits poissons. Ils peuvent malheureusement avaler des morceaux de sacs en plastique qui se coincent dans leur gorge ou leur estomac, les empêchant de se nourrir. L'espèce est classée "vulnérable" par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Pour en savoir plus
- LOI n° 2021-1104 du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets.
- Décret n° 2024-531 du 10 juin 2024 modifiant le décret n° 2022-750 avec dans la liste des communes pour le Var : Bandol, Bormes-les-Mimosas, Cavalaire-sur-Mer, Cogolin, La Croix-Valmer, Gassin, Grimaud, Le Lavandou, La Londe-les-Maures, Ramatuelle, Saint-Cyr-sur-Mer, Sainte-Maxime, Saint-Tropez, Sanary-sur-Mer, Rayol-Canadel-sur-Mer mais aucune commune de TPM.
- Le Poisson-lune (Mola mola)