Les nuages bas sur l’horizon délivraient quelques gouttes de pluie sur la rade, pas assez pour contrarier les déambulations des oiseaux.
Les mouettes rieuses en vol groupé s’intéressaient comme à leur habitude aux parcs des pisciculteurs, plongeant pour glaner quelques poissons attirés par les distributions de granulés. Tandis qu’une corneille, elle aussi à la recherche de quelques pitances, inspectait méticuleusement les quais.
Un couple de Grèbe à cou noir (Podiceps nigricollis) reconnaissables à leur corps dodu avec un arrière nettement tronqué se promenait entre les maisons des aquaculteurs. En période hivernale, ces oiseaux fréquentent les eaux salées des baies côtières. Le Grèbe arbore un plumage internuptial discret en ce moment, avec un front abrupt et une calotte grisâtre arrondie qui descend bien sous l’œil. Leur bec est menu et pointu. Le Grèbe à cou noir consomme essentiellement des macro-invertébrés aquatiques tels que les petits crustacés. Un cormoran se promenait plus loin, facile à reconnaître avec son grand bec rouge qui termine son long cou semblant sortir de l’eau.
Derrière les tables de mytiliculture de la petite rade l’un des porte-hélicoptères amphibies de la marine nationale s’engage dans la petite rade, gris sur gris, les membres de l’équipage en ligne sur le pont. Contemplent-ils les épaves de la rade… ?
Des déchets de tout genre flottaient à la surface des eaux du port du Manteau dont les fonds offrent le triste spectacle d’un massacre inutile d’un banc de mandoles, certainement rejetées à la mer par un pêcheur peu respectueux du vivant non humain. Au large des Sablettes et entre les ilots des Deux Frères de longues trainées suspectes à la surface de la mer peuvent laisser penser à une pollution dérivant sous l’effet du vent…