Face à l’effondrement de la biodiversité et à la crise climatique, des voix s’élèvent pour remettre en cause notre rapport au monde vivant. Parmi elles, Marine Calmet, juriste, et François Sarano, océanographe et ancien compagnon du commandant Cousteau, portent une vision forte : il est temps de reconnaître les droits du vivant, et notamment ceux de l’océan.

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Pour Marine Calmet, il faut sortir d’un droit fondé sur la domination de la nature et faire évoluer notre système juridique pour reconnaître les écosystèmes comme sujets de droit. Cela signifie que les forêts, les fleuves, les espèces, ou encore les océans pourraient être défendus en justice, non parce qu’ils servent l’homme, mais parce qu’ils ont une valeur intrinsèque. Elle défend un droit du vivant qui protège, non qui favorise son exploitation.

François Sarano, quant à lui, rappelle que l’océan n’est pas un décor ou une réserve de ressources, mais un monde habité, avec ses habitants, ses intelligences, ses langages. Il plaide pour que l’on reconnaisse la dignité des êtres marins, notamment les cétacés, et que l’on apprenne à cohabiter avec eux dans le respect. Pour lui, protéger l’océan, c’est d’abord le comprendre, le respecter, et cesser de le traiter comme une zone de non-droit.

Tous deux appellent à une révolution juridique, éthique et culturelle, pour construire une relation juste avec la Terre et l’océan : sortir de l’exploitation, reconnaître les droits du vivant, et assumer nos responsabilités de cohabitants de cette planète.

La troisième conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc 3) qui s’ouvre aujourd’hui 9 juin à Nice est l’occasion de faire progresser l’idée des droits de l’océan en tant que communauté des vivants en l’inscrivant dans la déclaration de Nice qui sera publiée à son issue. 

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François Sarano et Marine Calmet ont noué un dialogue, leur texte s'intitule « Justice pour l'étoile de mer : Vers la reconnaissance des droits de l'océan », chez Acte sud. La science et le droit au service de l'océan, de ceux qui le peuplent. C'est ce qu'ils vont défendre à Nice ces prochains jours. 

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