Dans le cadre de la concertation préalable sur le Plan national de restauration de la nature qui s’est clôturée le 23 août 2025, l’APE a rappelé dans sa contribution que la restauration ne doit pas masquer l’essentiel : protéger d’abord, réparer ensuite. En effet, restaurer sans protéger, c’est « verser de l’eau dans un seau percé ».
L’élaboration de ce plan s’inscrit dans un contexte alarmant : le rapport 2024 sur l’état de l’environnement souligne l’accélération du déclin de la biodiversité en France (17 % des espèces métropolitaines menacées, artificialisation des sols, pollutions multiples, changement climatique, etc.), tandis que les engagements internationaux (Accord de Paris, cadre mondial biodiversité de Kunming-Montréal) restent largement insuffisants pour limiter le réchauffement climatique.
L’APE déplore un cadrage trop centré sur « l’après-dégâts », qui risque de légitimer la destruction en la présentant comme inévitable, alors que la prévention est toujours la stratégie la plus efficace et la moins coûteuse.
L’APE défend donc l’adoption d’un Principe de Protection : faire de la protection de l’environnement la règle et de l’exploitation l’exception, en inversant la charge de la preuve. Ce n’est plus aux défenseurs de justifier la protection de l’environnement, mais aux exploitants de démontrer scientifiquement l’innocuité de leurs activités. Et sans cette preuve formelle, on s’abstient.
Enfin, l’APE appelle à reconnaître les droits de la Nature : considérer écosystèmes, espèces et entités naturelles comme des sujets de droit, afin qu’ils puissent être représentés et défendus pour leurs propres intérêts. Cette position vise à replacer la Nature au cœur du droit, non plus comme un objet à gérer, mais comme une communauté vivante, dont nous faisons parti et avec qui nous partagerons l’avenir du Vivant de cette planète.
Un tel changement enverrait un signal fort aux décideurs et soutiendrait les actions citoyennes qui portent une vision alternative à la doxa actuelle.