Après dix ans d’absence dans notre région, le bombyx disparate (Lymantria dispar, papillon de de jour de la famille des Lymnriidea est de retour sur la presqu’ile.
Vous ne pouvez pas le manquer et l’identifier rapidement. En effet, de nombreux individus de ce papillon sont repérables avec un vol désordonné en « zig-zag ». Ce sont des mâles, de 40mm de long, de couleur brune et à l’abdomen allongé, ils possèdent des antennes bipectinées. Les femelles sont blanches, mesurent jusqu’à 60mm avec un très gros abdomen qui les empêche de bien voler (sauf dans les populations de type "asiatique"). En effet, ce papillon est issu du Japon. Il s'est propagé dans tout l'Hémisphère Nord et se rencontre aujourd'hui essentiellement dans le sud et l'est de l'Europe et dans le nord-américain. Les femelles attirent les mâles en libérant de puissantes phéromones sexuelles. Une femelle peut pondre jusqu’à 600 œufs qu'elle dépose en une masse unique sur les troncs des chênes, leurs branches maîtresses mais aussi sur des pierres.
Le Bombyx disparate est considéré comme un ravageur forestier important. Lors des périodes de pullulation, les chênes peuvent être entièrement défoliés par les chenilles du papillon qui pullulent par milliers. Ses chenilles peuvent aussi s’attaquer aux feuilles d'autres arbres feuillus sans entrainer leur mort. Les arbres reconstituent généralement leur feuillage plus tard dans l’année, bien que la défoliation les affaiblisse. Les chenilles sont très velues mais leurs longs poils ne sont pas urticants à la différence de ceux de la chenille Processionnaire du Pin.
Aucun traitement contre ce Bombix n’est vraiment efficace en zone forestière, qui plus est dans un espace naturel protégé (Réserve Naturelle, APPB…). Les Calosomes (par exemple Calosoma sycophanta), coléoptère de la famille des Carabidés sont par contre de redoutables prédateurs des chenilles. Il faut donc les protéger car ce sont de précieux auxiliaires dans la lutte contre la prolifération des Bombix.
Il est toujours préférable de laisser réagir le milieu naturel et de le perturber le moins possible durant cette phase épidémique afin d’éviter de perturber les cycles biologiques et la biodiversité, déjà bien mal en point. Localement, on peut agir en éliminant les pontes en grattant les amas d’œufs des troncs des arbres.