C’est le 14ème jour de confinement, alors aujourd’hui encore fermons les yeux et partons en pensées flâner dans les jardins de la presqu’ile.
Votre regard sera attiré dans la « pelouse » de votre jardin par de petites fleurs sombres de couleur rouge vineux à violacé au nombre de 3 à 10 par tige. Ce sont les fleurs de Serapias cordigera, les Sérapias en cœur de la famille des orchidacea. Elles ont toutes les caractéristiques des orchidées : des feuilles à nervures parallèles, une bractée enveloppant plus ou moins la fleur composée de 3 sépales et 3 pétales dont deux formant un casque peu ouvert et l’autre un labelle assez plat dont la partie extérieure en forme de cœur, dirigée vers le bas est aussi large que sa partie interne. Il atteint environ 35 mm de long et est garni, à sa base, de deux callosités sombres divergentes.
Les plantes Serapias cordigera atteignent 20 à 50 cm de haut et se développent dans les pelouses mésophiles de la Provence cristalline (Serapion), caractéristiques de la dépression permienne des Maures et de l’Esterel. La détermination des espèces du genre Serapias se fait à partir de la forme externe et de la position du labelle (épichile) et de la forme des callosités situées à la base du labelle (hypochile).
Les Serapias tiennent leur nom de genre du dieu égyptien "Serapis" ou "Sarapis", nom adopté par les Grecs qui l'attribuèrent à une orchidée réputée aphrodisiaque.
Les espèces de Serapias, et en particulier cordigera, sont proches du seuil des espèces menacées ou qui pourrait être menacées si des mesures de conservation spécifiques n’étaient pas prises (classée NT par l’UICN). Tous les Serapias sont d’ailleurs interdits de commerce en Europe.