C’est le 17ème jour de confinement, alors aujourd’hui encore fermons les yeux et partons en pensées flâner dans les jardins de la presqu’ile.

Une multitude de fleurs roses de 2 à 4 cm de diamètre, veinées de magenta foncé vers le centre émergeant au sommet d’une brassée de feuilles généreuses vert vif et découpées ne manquera pas d’attirer votre regard. Il s’agit du géranium de Madère (Geranium maderense), plante vivace robuste faisant partie de la vaste famille des Géraniacées.

00 Geranium maderense IMG 20200330 105740 filigrane

En effet, depuis la fin mars dans les jardins de notre presqu’ile, ce géranium illumine de sa floraison de longue durée les rocailles des jardins. Il est d’ailleurs conseillé de supprimer au fur et à mesure les tiges des fleurs fanées afin de stimuler la floraison en évitant que la plante s'épuise à produire des graines au détriment de fleurs. Chaque fleur produit 5 graines qui seront projetées jusqu’à 6 m de distance lors des journées les plus chaudes et sèches.

01 Geranium maderense Fleurs IMGP5262 filigrane 02 Geranium maderense Fleurs individuelles IMG 20200401 155340 filigrane

C’est une grande plante qui peut atteindre jusqu’à 150 cm de hauteur et autant pour son étalement. Les feuilles persistantes, très découpées et au port retombant, sont portées par des pétioles rouge foncé. Ce géranium se dresse toute entier sur ses tiges retombantes qui prennent alors appui au sol. Les feuilles vertes semblent alors juchées sur des échasses.

En effet, à Madère, il pousse sur des pentes à 40 % souvent ventées. Adaptée à ce biotope, la sélection naturelle à conduit cette plante à développer des béquilles. Les pétioles des feuilles stockent eau et sels minéraux, initialement dressés, ils vont se pencher progressivement vers le sol jusqu’à le toucher pour y prendre leur assise. Quand le limbe des feuilles sèche, le pétiole se rigidifie en se déshydratant à son tour. Les pétioles secs et durs forment alors des béquilles qui permettent à la plante de rester stable.

Le Geranium maderense était endémique de Madère où les populations sauvages semblent se raréfier aujourd’hui. Il est d’ailleurs classé CR, en danger critique d'extinction, par l’UICN.

Le terme géranium provient du grec geranos qui signifie grue. Ce mot fait référence à la forme des fruits du géranium. Le géranium est d'ailleurs également couramment dénommé Bec-de-grue.