C’est le 26ème jour de confinement, alors aujourd’hui encore fermons les yeux et partons en pensées flâner le long des sentiers et des jardins de la presqu’ile.
Vous ne les avez pas manqués, très présentes dans les champs, jardins et au bord des chemins, leur couleur rouge vif a attiré votre regard : les fleurs des Coquelicots (Papaver rhoeas) se sont épanouies. Ils forment de grands tapis colorés visibles de très loin. Les fleurs éphémères, solitaires, simples, grandes jusqu’à 10 cm de diamètre, portées par de longs pédoncules velus s’agitent dans la brise. Les fleurs comptent deux sépales libres, en forme de coupe, qui tombent dès l'éclosion de la fleur, et quatre pétales papyracés, le plus généralement rouge vif donc, mais parfois roses ou blancs souvent agrémentés d’une tache noire à la base.
Les boutons floraux sont penchés vers le bas avant la floraison et les pétales froissés dans le bouton avant l'éclosion en gardent les traces une fois éclot. Le fruit forme une capsule arrondie : son suc laiteux contient des narcotiques toxiques.
Le Coquelicot est une plante herbacée annuelle classée dans la famille des Papaveraceae, originaire d'Eurasie. Le coquelicot se plait dans n’importe quel sol bien drainé, même les sols lourds ou pierreux, à condition qu’ils ne soient pas mouillés en permanence et que l’exposition soit plein soleil.
C’est une plante dite messicole car associé à l'agriculture depuis des temps très anciens, grâce à son cycle biologique adapté aux cultures de céréales, la floraison et la mise à graines intervenant avant la moisson. Très commun dans différents pays d'Europe, le Coquelicot est plus rare de nos jours du fait de la généralisation de l’emploi des herbicides et de l'amélioration de la sélectivité des semences de céréales.
Le nom scientifique du genre Papaver est issu d'une racine indo-européenne papa signifiant « bouillie », car il était courant de cuire ainsi les graines de pavot. L'épithète spécifique rhoeas vient du grec rhoias pour « écoulement », allusion au latex qui coule de la tige lorsqu’elle est blessée.
Le coquelicot doit son nom vernaculaire à une métaphore entre sa couleur et celle de la crête du coq désigné par onomatopée en ancien français "coquericoq".