C’est le 37ème jour de confinement, alors aujourd’hui encore fermons les yeux et partons en pensées flâner, toujours sous la pluie, le long des sentiers de la presqu’ile.
Sous le ciel toujours gris de ce jour, les inflorescences des Lilas d’Espagne (Centranthus ruber), encore appelés Valériane rouge, éclairent de leur couleur rouge, rose ou blanche les rocailles, les vieux murs et les éboulis bien ensoleillés de la presqu’ile.
Les cymes compactes allongées et parfumées se développent au sommet de longues tiges. Le Lilas d’Espagne est adapté à la sécheresse habituelle de la presqu’ile, parfumant et colorant les coins les plus secs de nos jardins et les bords de nombreux sentiers. Dotés de rhizomes capables d'aller chercher la moindre goutte d'eau, ils y fleuriront jusqu’en septembre.
Les fruits sont des akènes glabres à dissémination par le vent (anémochore). Le Lilas d’Espagne se ressème spontanément sur la presqu’ile. Le réchauffement climatique lui permet de remonter progressivement vers le nord de la France.
Originaire des pays du pourtour de la méditerranée, c’est une plante vivace qui a été classée dans la famille des Caprifoliacées. Elle forme des touffes de multiples tiges dressées d’une hauteur jusqu’à à 1,30 m de hauteur, d’un vert-grisâtre, terminées chacune par une inflorescence. Les feuilles alternes et charnues, sont vert glauque et luisantes. Celles situées en haut des tiges sont engainantes. Elles disparaissent en hiver. Si vous les froissez, elles dégageront une odeur plutôt désagréable.
Le Lilas d’Espagne est considéré comme une plante médicinale. L'écorce de la racine de Centranthus ruber contient des valepotriates et aurait donc une action calmante, apaisante et favoriserait le sommeil lorsque prise sous forme d'infusions. Il est souvent utilisé à la place de la Valeriana officinalis. Les feuilles auraient des propriétés antiscorbutiques.
Le nom de genre Centranthus a été choisi par le botaniste suisse De Candolle à partir du grec « kentron » pour piqure, éperon et « anthos » pour fleur, car celle-ci est munie d'un éperon. Le non d’espèce vient du latin « ruber » pour la couleur rouge de la fleur. Les grappes de ses fleurs ressemblent un peu à celles du lilas, d'où son nom vernaculaire de Lilas d'Espagne.