Lors d’une promenade hivernale en forêt, le chêne blanc de Provence (Quercus pubescens Willd., famille des Fagaceae) attire immanquablement le regard. Majestueux et plein de caractère, le chêne blanc de Provence est l’un des arbres les plus représentatifs de nos paysages méditerranéens. Son nom latin pubescens vient du mot pubes, qui signifie « à poils doux », en référence aux fins duvets présents sur la face inférieure des jeunes feuilles.

Pouvant atteindre de 10 à 25 mètres de haut et vivre plus de 500 ans, ce chêne impressionne par sa longévité. Son tronc est souvent court et tortueux lorsqu’il pousse en terrain dégagé, mais il devient long et droit lorsqu’il croît au cœur des forêts.

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Son feuillage caduc est marcescent : les feuilles sèchent en automne mais peuvent rester accrochées tout l’hiver si le vent ne les détache pas. Lorsqu’elles tombent, elles forment au sol une belle mosaïque brun doré qui enrichit la litière forestière.

Originaire des régions tempérées de l’hémisphère nord, il affectionne particulièrement les sols calcaires et secs de l’étage méditerranéen. Absent de Bretagne et des Landes, il reste fréquent dans les collines provençales. Espèce dite post-pionnière, il s’installe après les pins ou les arbustes pionniers qui colonisent les terrains abandonnés, puis les remplace progressivement pour former de belles forêts mixtes.

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Le chêne pubescent atteint sa maturité vers l’âge de 15 ans. Il est monoïque, c’est-à-dire qu’il porte sur un même arbre des fleurs mâles et femelles séparées. Sa floraison, anémophile (pollinisée par le vent), s’étend d’avril à mai. Ses fruits, les glands, sont sessiles et logés dans une cupule écailleuse, avant d’être disséminés par les animaux, en particulier les geais et les écureuils.

Arbre emblématique du sud de la France, le chêne pubescent joue un rôle majeur dans nos paysages agricoles traditionnels : il est l’une des principales essences utilisées en trufficulture, grâce à sa capacité à former des symbioses avec les champignons du sol.

Prochaines balades hivernales : ouvrez l’œil, touchez l’écorce rugueuse, écoutez le bruissement des feuilles mortes… et admirez ce géant discret qui structure nos forêts et abrite une biodiversité incroyable.