Les données  INSEE du 19/09/2017 à télécharger sur leur site : Préserver la biodiversité reste un enjeu majeur

Voir ci-après les commentaires de la LPO PACA.

Découvrez quels sont les oiseaux communs menacés en région Paca PAR Régine Meunier

Ces oiseaux comptent parmi les espèces dont la populations est menacées en région Paca DR LPO Paca

Moineau, hirondelle, mésange, rouge-gorge ou fauvette comptent parmi les espèces dont la population a forcement diminué en dix ans, révèle une étude menée par l'INSEE PACA

Les oiseaux vont-ils disparaître? Selon une étude de l'Insee Paca sur la biodiversité, 68 espèces d'oiseaux communs de la région ont fortement diminué entre 2003 et 2013. Les espèces spécialistes des milieux bâtis sont les plus fortement touchées : - 34 %. Parmi elles, le moineau domestique. Peu à peu, cet habile resquilleur, connu des clients attablés aux terrasses des restaurants, s'est fait de plus en plus discret. Et finalement, il a cédé les miettes aux gros pigeons. Il s'est lentement effacé sans que personne ne s'en aperçoive.

Sauf les spécialistes, professionnels ou amateurs, qui le surveillent dans le cadre du programme STOC (suivi temporel des oiseaux communs). Et selon eux, son avenir est fortement compromis.

Le rouge-gorge déserte la région

Le rouge-gorge familier, qui vit dans les milieux forestiers, n’y trouve plus de quoi vivre, alors que la forêt est très présente, tant dans le Var que dans le 06.

Commentaire LPO paca

Quel curieux sort pour un oiseau qui vit proche des hommes et s'accommode de ses constructions pour nidifier ! Constructions qui, elles, augmentent inexorablement. Le chardonneret élégant, le verdier d'Europe, l'hirondelle de fenêtre, la tourterelle turque, le rougequeue noir ou le martinet noir sont eux aussi emportés dans ces 34 %.

Dans les forêts, même les plus reculées, les plus protégées, les plus sauvages, la vie est loin d'être tranquille. Les espèces spécialistes des milieux forestiers sont en baisse de 29 %. Rouge-gorge familier, grive musicienne, mésanges noire, huppée ou à longue queue, pinson des arbres... Ils sont toute une ribambelle à ne plus émettre de chant au printemps, lorsque se font les comptages. Pourtant, la forêt gagne du terrain, notamment dans le Var et la région ne manque pas de parcs nationaux : quatre, sur les sept que compte la France métropolitaine, sont en Paca. Parmi eux, le parc national du Mercantour dans les Alpes-Maritimes.

À eux quatre, ils représentent 136 000 hectares, soit 4,3 % de la surface régionale. À cela, s'ajoutent les parcs naturels régionaux qui couvrent 23 % de la superficie régionale.

ILS FAUSSENT COMPAGNIE AUX AGRICULTEURS

Les hirondelles des fenêtres sont entre autres victimes de la perte de leur habitat, selon la LPO Paca.

Commentaire LPO Paca

Parmi eux, le parc naturel régional (PNR) des Préalpes d'Azur, dans les Alpes-Maritimes, et le futur PNR de la Sainte-Baume, dans le Var. Alors, où sont passés les oiseaux des forêts ? L'Insee ne donne pas de réponse.

Dans ce département encore largement cultivé, même les espèces spécialistes des milieux agricoles sont en régression : - 25 %. Linotte mélodieuse, corneille noire, faucon crécerelle, étourneau sansonnet quittent peu à peu leur univers de vignes, de maraîchage, de vergers.

Seules les espèces généralistes résistent mieux aux assauts du XXIe siècle, même si les populations baissent également (- 8 %). Mésanges bleues et charbonnière, fauvette à tête noire, pigeon ramier, merle noir, pic vert... semblent encore trouver de quoi vivre dans une région en perpétuelle évolution.

La protection et la restauration de la biodiversité sont à présent une priorité. Priorité que le Schéma régional d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires en cours d'élaboration veut, semble-t-il, prendre en compte.

Il y a urgence, car nombre d'oiseaux pourraient passer d'espèce commune à rare, à commencer par le très menacé moineau domestique.

Le diable "niche" dans les détails...

Les milliers d’hectares de zones protégées sont indispensables mais ne suffisent pas à sauver le moineau, l’hirondelle, le rouge-gorge et tous leurs copains ailés. Certaines pratiques et modes de vie font des oiseaux des mal-logés voire des SDF, des malnutris, des sans-droits, des précaires... La Ligue de protection des oiseaux (LPO) est très active en Paca. Amine Flitti, ornithologue et responsable de programme au sein de cette association, ne manque pas d’exemples montrant à quel point, les oiseaux sont chassés et torturés. Le moineau domestique ne trouve plus de coin où nicher, alors qu’il a toujours su se faire une place discrète aux côtés des hommes, par exemple sous les génoises qui bordent les toits des maisons et qui autrefois n’étaient pas bouchées.

"La culture intensive est défavorable aux oiseaux"

Et si l’hirondelle ne fait plus le printemps, c’est, entre autres, parce que son nid accroché aux façades des maisons, les salit de ses fientes. Du coup, il est presque systématiquement détruit, même si c’est une infraction passible d’une amende, indique la LPO. Dans les campagnes, l’étourneau sansonnet crie famine quand trop de pesticides tuent les insectes qui le nourrissent. Tandis que d’autres espèces sont noyées sous ces pluies d’arrosage qui irriguent les champs de maïs. "Qu’on soit bio ou pas, la culture intensive est défavorable aux oiseaux" précise Amine Flitti.

Ils n’ont en effet plus de haies pour s’abriter. à présent, les oiseaux doivent aussi composer avec le changement climatique, même si, selon l’ornithologue, "à l’échelle locale, il est difficile de mettre en évidence ses effets."

Les premiers constats sont que certains végétaux remontent vers le nord et que certains animaux et oiseaux suivent cette tendance avec tous les risques liés à leur adaptation. Mais voilà, les oiseaux se cachent pour mourir, paraît-il! Point de moineaux tombant du ciel par centaines ou par milliers raides morts.

Rien à l’image des baleines qui s’échouent parfois sur le sable et apitoient le monde entier. Du coup, les oiseaux n’alertent pas sur leur sort mais la menace est sérieuse pour certaines espèces.

De plus en plus de surfaces sont artificialisées

Commentaire LPO

Aucune région en France n’échappe à la baisse des effectifs d’oiseaux communs. Pression foncière, modifications des  pratiques agricoles, urbanisation en expansion et mitage des sols sont les premières causes avancées dans cette étude menée par l’Insee, en partenariat avec la Région et la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) Paca.

Malgré un haut niveau de protection à travers les espaces naturels protégés et réglementés, qui contribuent au maintien de la biodiversité, certains oiseaux
meurent, ne se reproduisent plus, ne peuvent plus vivre dans cette région Paca ensoleillée, qui fait rêver le monde entier. "La part de surfaces artificialisées y est passée de 7% en 2006 à 8,7% en 2014 progressant beaucoup plus rapidement qu’au niveau national", indique l’Insee.

Son étude, publiée hier, résume dans son titre "Préserver la biodiversité reste un enjeu majeur", toute la précarité d’un monde vivant dominé par l’Homme.
La biodiversité, autrement dit la diversité de la vie sur la Terre, ne semble pas pouvoir se contenter des espaces protégés,
de la politique de l’Union européenne à travers le réseau Natura 2000, dont les sites concernent 30% de la superficie régionale, ni même de la réduction des pesticides qui a pourtant permis une amélioration de la qualité des eaux souterraines et de surface, affirme l’Insee.