Pour la première fois en France, vendredi 22 novembre, la notion de préjudice écologique d'atteinte à l'herbier de posidonie a été reconnue par le tribunal maritime de Marseille qui a condamné à de lourdes amendes deux capitaines de yachts (de plus de 24m) pour avoir jeté l'ancre dans des zones interdites au mouillage afin de protéger l’herbier de posidonies.
"Cette décision de justice inédite contribue à l'efficacité de la politique de protection des herbiers de posidonie" s'est réjoui de son côté la préfecture maritime de Méditerranée dans un communiqué. Rappelons que cette plante endémique de la Méditerranée sert de puits de carbone, de nurseries pour poissons et protège le littoral contre l'érosion côtière.
Deux associations de défense de l'environnement en Provence-Alpes Côte d'Azur, France Nature Environnement (FNE) et la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), avaient demandé au tribunal que le préjudice écologique soit aussi pris en compte afin d'obtenir réparation.
FNE précise que « Notre objectif est donc d’obtenir une protection efficace et effective des herbiers de Posidonie, ce poumon de la Méditerranée, afin que ces atteintes cessent et que nous ne soyons plus contraints de nous rendre au tribunal ».
En effet, l’APE et FNE ont déposé des recours devant le tribunal administratif pour une autre atteinte mettant en péril les herbiers de posidonies, les recharges en sable des plages de la presqu’ile de Saint-Mandrier. Les tonnes de sable de carrière déversés chaque année sur les plages sont dispersées en mer par les tempêtes pour finir à enfouir les herbiers. Ainsi, les herbiers présents à proximité de la plage de Sainte-Asile ainsi que le récif frangeant de la plage de La Vieille sont détruits progressivement mais inexorablement par ces recharges en sable anachroniques.
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