Tout s’est passé comme prévu : le passé éclairant l'avenir, pour ceux qui veulent voir ! Nous avions rappelé, entre autres, le rôle de protection des banquettes de posidonies contre l’érosion des plages et l’importance de leur maintien sur place (voir cette note d’information). C’est une réalité analysée depuis des années par les scientifiques experts du sujet et que chacun d’entre nous avons constaté sur nos plages ré-ensablées, année après année.
Aussi, comme nous l’avions prévu, sans surprise cette année encore, le sable rajouté en juin a été soit dispersé en mer, ennoyant les prairies de posidonies et cymodocées, soit repoussé sur le haut de la plage dès les premières tempêtes. La pente de la plage étant modifiée, les vagues au plus fort des coups de mer ont atteint les murets de la route et du restaurant de Sainte-Asile exposés aux premières loges, faisant aussi barrage à l’écoulement d’une partie des eaux de pluie non canalisées vers la mer (voir notre précédent instantané).
Aujourd’hui, la commune envoie à nouveau un engin de chantier pour repartir le sable sur cette zone afin de protéger le bâti, il y avait effectivement urgence en prévision des prochains coups de vent annoncés pour la fin de cette semaine.
Comme d’habitude, nous sommes dans la restauration au lieu de la préservation : un habitat est détruit au lieu d’être préservé, puis il faut intervenir pour essayer de se protéger des conséquences et restaurer le milieu par la suite à grand frais !
Malheureusement, nous avions donc raison de nous inquiéter pour l’équilibre écologique de cette zone ! Malgré les nombreuses études scientifiques, certains gestionnaires, dont ceux de notre commune, continuent de considérer les plages comme un désert biologique, avec quelques « mauvaises herbes » près de la dune. C’est pourtant tout le contraire. Les plages hébergent une incroyable diversité biologique, avec des dizaines d’espèces (crustacés, insectes, araignées, plantes, etc.) qui leur sont spécifiques et des milliers d’individus par mètre carré. Cette richesse est certes peu visible, en raison de la petite taille des individus, de leur mode de vie caché (surtout le jour) et de leur rareté sur les plages déstructurées par un mode de gestion inapproprié.
Les apports de sable inutiles, relevant d’un modèle de développement économique anachronique singeant les plages naturelles du sud-ouest ou d’ailleurs, accompagnés des remue-ménages des engins de chantier sont autant d’actes qui vont à l’encontre des motions de TPM sur l’urgence écologique et des engagements, du coup difficiles à croire, à protéger notre cadre de vie et l’environnement !
L’APE réitère donc sa demande exprimée en début de cette année (lien vers notre courrier du 13 mars) auprès de la commune que les plages et arrière-plages de la presqu’île soient gérées en conservant leurs caractéristiques naturelles et non comme des systèmes artificiels et que les usagers soient informés des enjeux de leur conservation par des panneaux, des brochures, etc.