Dans le cadre de la troisième conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3-) France Nature Environnement FNE-PACA a organisé un atelier embarqué afin de débattre sur les principaux défis pour une « Méditerranée vivante ». Différents thèmes ont été abordés sur les évolutions en cours et les perspectives, en particulier question biodiversité. Ce que nous sommes prêts à consentir pour préserver cette biodiversité, pour éviter de dégrader les milieux, l’importance des aires marines protégées en Méditerranée française, etc. Les différents membres d’associations de protection de l’environnement ont échangé avec les représentants de l’Office français de la biodiversité, l’Agence de l’eau, du Conservatoire du littoral, de la direction de la mer, du plan bleu, etc.
[SÉRIE LES SUPER-POUVOIRS DE L'OCÉAN] 3/3 | Saint-Mandrier et les herbiers
Les discussions ont porté entre autres sur l’urbanisation excessive du littoral de nos côtes avec l’exemple prégnant de celui des Alpes-Maritimes (les bâtiments de Marina Baie des Anges, véritables murs de béton qui se poursuit par le littoral complètement urbanisé de Nice), l’importance des herbiers de Posidonies mais aussi des banquettes à protéger sur les plages, etc. Le professeur Boudouresque a éclairé les participants de ses connaissances sur le sujet. Nous en étions évidemment.
De nombreuses publications scientifiques traitent de l’importance de la Posidonie. Pour rappel, en Méditerranée, l'écosystème dune-plage se caractérise par la présence d'épais dépôts de feuilles mortes de l'herbier endémique de Posidonia, appelés banquettes (écosystème dune-plage-banquette – DBB). Cet écosystème joue un rôle important dans le couplage entre la mer et la terre. Les banquettes fournissent d'importants services écosystémiques : protection des plages contre l'érosion, contribution à la formation de la dune et source d'azote pour la végétation côtière. Les banquettes abritent une faune invertébrée riche et diversifiée, consommée par d'autres invertébrés prédateurs et des oiseaux marins. Lorsque les feuilles mortes de Posidonies retournent à la mer, ce qui est le sort de la plupart des banquettes, elles constituent une source importante de carbone et de nutriments pour les écosystèmes côtiers et la pêche. La gestion des plages, avec le retrait des banquettes et du bois flotté pour répondre aux besoins supposés des usagers et des touristes, est une catastrophe écologique, en plus d'être un fardeau économique pour les municipalités côtières. Des méthodes de gestion des plages respectant les interactions entre les domaines marin et terrestre, qui préservent les plages de l’érosion et permettent le retour des banquettes à la mer, et qui prennent en compte les perceptions réelles des usagers de la plage, sont réalisables dans le cadre du concept de « plage écologique.
Destruction des banquettes de Posidonie et ensablement de l’herbier de Posidonie de la plage de Sainte-Asile.
Comme vous savez, le maire de Saint-Mandrier Gilles Vincent nous accuse de protéger les herbiers de Posidonie et leur banquette, eh bien oui nous en sommes fiers et nous continuerons à défendre cet écosystème unique contre leurs destructions systématiques opérées chaque année par la commune, et ce jusque devant les tribunaux.
C’est grâce à vous que nous protégeons la Posidonie de la presqu’ile
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Pour en savoir plus :
- Publication de synthèse du 16 mai 2025 : The Mediterranean Dune–Beach–Banquette Ecosystem, Its Pivotal Role in Land–Sea Coupling and the Functioning of Coastal Systems, and Some Related Management Issues
- La Provence : Les petits fonds côtiers sont les sentinelles de l’environnement
- A Saint-Mandrier, prière d'évaluer avant de réensabler !
Alors que la ville de Nice s’apprête à accueillir la 3e Conférence des Nations Unies sur l’Océan, les grandes manœuvres diplomatiques sont en marche. Ministres, chefs d’État et représentants internationaux s’y retrouveront pour parler protection des mers, développement durable et climat.
Mais à quelques rues du Palais des Congrès, ce sont d’autres voix, plus libres et souvent plus directes, qui s’élèvent. Celles des associations, collectifs citoyens, ONG environnementales et défenseurs du littoral. Tous dénoncent, à l’unisson, un écart de plus en plus flagrant entre les déclarations de principes et les actes concrets.
« L’heure n’est plus aux promesses, mais à l’action », martèle un porte-parole associatif. Pollution plastique, trafic maritime intensif, rejets industriels, bétonisation des côtes : les menaces qui pèsent sur l’océan ne cessent de croître. Et pendant que les discours s'enchaînent dans les salles de conférence climatisées, les microplastiques s’accumulent sur les plages et dans les estomacs des poissons.
Les associations le rappellent : l’océan n’a pas besoin de mots, il a besoin de décisions. Elles réclament des engagements contraignants, un véritable suivi des mesures annoncées et un accès équitable à l’information et à la participation citoyenne dans toutes les décisions qui concernent la mer.
En marge des débats officiels, ces voix citoyennes s’organisent, interpellent, informent. Et si elles ne disposent pas des projecteurs médiatiques du sommet, elles ont en revanche la légitimité de ceux qui voient, chaque jour, les effets tangibles de l’inaction politique.
En 2022, les associations environnementales, France Nature Environnement Provence-Alpes-Côte d’Azur et Var avec l’APE, ont demandé l’annulation d’un arrêté préfectoral concernant les recharges en sable de la plage de Sainte-Asile prévues sur 10 ans. En effet, cet arrêté (28 février 2022) avait dispensé la métropole Toulon Provence Méditerranée de réaliser une étude d’impact environnemental pour ces rechargements en sable.
Nos deux associations ont demandé par un premier recours gracieux rejeté puis par un recours au contentieux auprès du tribunal administratif de Marseille l’annulation de l’arrêté de dispense d’étude d’impact pour tenir compte de l’état actuel de l’herbier de Posidonie à quelques mètres de la plage et de son exposition directe.
Lors des opérations de rechargements en sable généralement de carrière concernent toute la section littorale. Ces apports artificiels transforment cet écosystème qui est naturellement composé de galets et de rochers avec une flore et une faune spécifique qui sont recouverts de sable. Les dépôts au contact de la mer sont quasi-immédiatement dispersés dans les eaux et atteignent l’herbier de Posidonies à proximité.
Le préfet de région avait initialement gardé le silence, ce qui équivalait à une acceptation implicite de l’obligation de faire une étude d’impact. Curieusement, il est ensuite revenu sur cette position par arrêté, retirant la décision implicite et exonérant le projet de toute évaluation environnementale.
Finalement, les arguments avancés par nos associations ont été retenus comme des motifs d’annulation par le tribunal. En premier lieu, il a considéré que la gravité des impacts environnementaux avait été sous-estimée par la commune.
En effet :
- Le projet se situe dans une zone protégée (ZNIEFF) abritant des espèces vulnérables et protégées comme la posidonie qui se développe sous forme d’herbier.
- Les travaux prévus, même courts, peuvent provoquer l’ensablement et la dégradation des espèces protégées présentent sur le site, tant dans sa partie marine que terrestre.
- La relocalisation des banquettes de posidonie conduisant à leur destruction en tant que structure a un effet sur leur rôle écologique.
Les banquettes de feuille mortes de Posidonies constituent un écosystème unique avec une faune particulière. Préservées elles forment une structure dense qui résiste aux vagues des largades et protège la côte de l’érosion. C’est une richesse naturelle patrimoniale caractéristique des plages méditerranéenne et provençales en particulier. Elles sont détruites chaque année pour être mélangées avec du sable pour répondre à l’imaginaire de plages hawaïennes bordées de cocotiers. Ce mélange hétérogène, ce gloubi-boulga, est facilement disloqué et emporté lors des tempêtes et le sable se s’accumule sur le fond de galets pour former des rivières de sable s’étendant de plus en plus vers le large dans les herbiers au fil des années. C’est le moment d’admirer les banquettes en place le long de la plage de Sainte-Asile !
D’autre part, il a jugé que le préfet n’a pas correctement apprécié les effets du projet, en particulier en ne tenant pas compte de l’importance écologique de la zone ni du caractère potentiellement irréversible de certaines atteintes.
Enfin, le tribunal a jugé que les critères de la directive européenne 2011/92/UE (concernant l’impact environnemental) avaient été méconnus.
Aussi dans sa décision finale le tribunal annule l’arrêté préfectoral du 28 février 2022 et la décision de rejet du recours gracieux et la demande de remboursement de frais par la métropole Toulon Provence Méditerranée est rejetée.
Cela fait des années que nous pointons la nécessité de réaliser une étude d’impact avant d’enclencher les réensablements. Cette demande des associations a été systématiquement refusée par la commune car le maire M. Vincent, vice-président de TPM chargé de la Protection de l’environnement, est un fervent défenseur de l’ensablement des plages de la commune et du gloubi-boulga (voir légende plus haut). Il ne croit pas à l’impact négatif de l’ensablement des herbiers de Posidonie. Nous avons donc réitéré notre demande à la lecture du projet annoncé en 2022 de réensabler cette plage pendant 10 ans sans aucune étude.
En effet, ce n’est pas une requête extravagante quand on connaît les impacts avérés de ces réensablements sur les herbiers de Posidonies mis en évidence par de nombreuses études scientifiques. De plus, elle nous apparaissait cohérente avec les prises de position en faveur de l’environnement et de la protection des herbiers de Posidonies tant par les services préfectoraux que par certains élus régionaux et locaux.
Il aura donc été nécessaire de porter cette demande devant un tribunal pour que soit réalisée cette étude préalablement à d’éventuelles recharges en sable annuelles prévues pendant 10 ans. Le bon sens a parlé pour garantir la protection des espèces de ce site pour l’intérêt général puisque le tribunal en appliquant le principe de précaution a imposé une étude d’impact sur un site à forte valeur écologique. Quels gaspillages d’énergie et d’argent !
Nous n’avons évidemment pas attendu pour mettre en place un suivi de l’herbier de la plage de Sainte-Asile en particulier de son réensablement et de ses effets sur sa survie.
Le sable ajouté est remis en suspension augmentant la turbidité de l’eau et ainsi réduit l’efficacité chlorophyllienne des Posidonies. Il s’accumule dans l’herbier enfouissant progressivement les rhizomes des Posidonies qui finissent par mourir.
Par endroit, à proximité des herbiers de Posidonie, une autre plante à fleurs et rhizomes est visible bien que de plus petite taille, la Cymodocée. Elle forme des prairies en colonisant les nouveaux espaces de sable et de rhizomes morts des Posidonies.
Une fois encore, la charge de la preuve est laissée aux associations qui ont dû mobiliser des éléments techniques précis, soulignant la complexité pour des ONG de faire valoir leurs droits, vos droits à un environnement préservé.
C’est grâce à vous que nous agissons pour une mer plus propre, un littoral plus sûr et un avenir plus responsable.
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La nuit dernière, la pleine Lune était bien visible dans le ciel dégagé de tout nuage de la presqu’île bien qu’un peu brumeux il est vrai.
Dernière pleine lune avant le début de l'été, la Nasa a retenu le surnom de pleine Lune "des fraises" puisque nous sommes à la période où les fraises sauvages et autres fruits rouges commencent à mûrir.
La pleine lune a conservé une belle couleur tirant sur le rouge car à l'approche du solstice d'été elle est restée exceptionnellement basse sur l'horizon. Habituellement elle est colorée uniquement au moment où elle sort au-dessus de l'horizon car la lumière solaire qui l’éclaire traverse alors une couche atmosphérique épaisse qui filtre les longueurs d’onde et lui donne cette couleur.
Si vous avez raté le spectacle, vous pourrez encore admirer ce soir, même si la Lune ne sera plus vraiment pleine !
Ce matin, les premiers coups de cymbales des cigales aiguaient les collines de la presqu’ile. A écouter sans modération !
Cigale sortant de leur mue et cigale adulte mais attention toutes les cigales ne se ressemblent pas …
Ce 22 mai le vent agitait sacrément la surface de la mer au cap Sicié…
Ils sont de retour ! Nous vous avions signalé le passage des Guêpiers d'Europe (Merops apiaster) , à la fin de l'été. Ils s’arrêtent dans leur migration automnale sur la presqu’ile avant d’entamer une longue et périlleuse traversée de la Méditerranée pour aller hiverner en Afrique du Sud.
Vous les verrez dans le secteur de la renardière en train d’admirer les deux frères tranquillement posés sur les câbles électriques. Les Guêpiers d’Europe sont facilement reconnaissables à leur couleur vives : la gorge est jaune bordé de noir, le dos, la calotte et le haut des ailes sont brun-roux, le bec noir est légèrement incurvé. Vous les reconnaitrez aussi grâce à leur cri très caractéristique : ici
Depuis une quinzaine de jours ils sont de retour dans les cieux de la presqu’ile mais cette fois-ci dans leur migration printanière pour rejoindre leurs zones de reproduction dans le nord de l’Europe. Les scientifiques ont observé qu’ils migrent au printemps à une vitesse de déplacement plus élevée et sur une durée de voyage plus courte par rapport à l’automne. Alors, vite à vos jumelles !
Vous connaissez la Mésange charbonnière (Parus major) facilement identifiable grâce à son plumage où le jaune dominesa calotte et à sa cravate noires. C’est un petit passereau de 12–15 cm qui fréquente la forêt et les jardins de la presqu’île. Elles adaptant leur régime de mixte insectivore au printemps-été et granivore en automne-hiver. Cette espèce essentiellement sédentaire est commune et est classée « préoccupation mineure » par l’UICN.
Depuis une quinzaine de jours, les Mésanges charbonnières nichent, principalement dans des cavités (arbres, murs, nichoirs ou autres objets humains), accessibles via un trou d’à peine 26 mm de diamètre, ce qui protège sa couvée des prédateurs. Pour leurs nids, elles mêlent fibres d’écorce, mousses et brindilles à des herbes aromatiques (lavande, menthe, immortelles…), dont les composés terpéniques ont des vertus antiseptiques et insecticides.
Les entrées et sorties du nids sont nombreuses tout au long de la journée. Une belle occasion d’admirer les couleurs des Mésanges, leur dextérité à s’engouffrer à toute vitesse par le minuscule trou des nichoirs ou des interstices des rochers.
Malgré ces précautions, les nids sont souvent infestés par la puce Ceratophyllus gallinae, affectant parfois le succès reproductif. Les Mésanges détectent ces plantes grâce à leur odorat, capacité longtemps sous-estimée chez ces oiseaux.
Quelques jours après l’accouplement, la femelle pond entre 7 et 18 œufs, souvent donc en avril-mai avec parfois une seconde ponte en juin-juillet. La couvaison, exclusivement assurée par la femelle, dure 12–14 jours ; les jeunes restent dans le nid pendant 18 jours avant d’effectuer leurs premiers vols.
Les envolées des nichoirs sont d’une rapidité étonnante et pleine de grâce.
Chaque oisillon reçoit en moyenne 50 becquées par jour pendant deux semaines, nécessitant aux parents la capture de 6 000 à 9 000 chenilles par nichée. La femelle peut ajuster le sex-ratio des oisillons en fonction de l’attractivité du mâle (décelée grâce aux UV de sa calotte).
Les oisillons rejettent leurs déjections dans un sac fécal qui est une poche muqueuse résistante blanchâtre. Les adultes récupèrent les sacs fécaux et les abandonnent à distance du nid pour assurer l’hygiène du nid et éviter que les déjections ne révèlent la présence du nid aux prédateurs.
Les premiers envols des oisillons s’effectuent par bonds progressifs, puis par courtes envolées, et les jeunes gagnent leur indépendance quatre semaines après avoir quitté le nid.
Ce cycle de nidification et couvaison, exigeant en ressources et en efforts, est crucial pour la survie et la dispersion des Mésanges. Mais attention, la LPO déconseille le nourrissage en période de reproduction, du fait de l’absence d’une évaluation scientifique claire des risques associés à celui-ci à savoir le risque de transmission de maladies, l'effet sur les taux de prédation, les perturbations physiologiques et l'altération de la composition de la communauté aviaire. Beaucoup d’oiseaux deviennent insectivores à cette saison et cela peut créer une relation de dépendance vis-à-vis des jeunes nés dans l’année qui doivent apprendre à se nourrir par eux-mêmes.
Les voiliers participant à la régate La Mandréenne ont égayé d’arabesques colorées le gris du ciel et de la mer jusqu’à la bouée du Cap Cépet.
Les voiliers participant ce samedi à la régate La Mandréenne dans la grande rade de Toulon et ses abords au départ de Saint-Mandrier.
Les nuages roulent bas sur l’horizon mais les jardins et les collines de la presqu’ile bénéficient des ondées et sont colorés de teintes vives.
Discrètes ou pas les fleurs éclaboussent de couleurs les pelouses comme celles minuscules de la badasse, vives de la bourache, de la cynoglosse de crête, du chardon laineux, de la scille du Pérou, de l’urosperme, des cistes... Dans les jardins de façon spectaculaire, les fleurs d’agaves s’élancent vers le ciel, les roses de Banks couvrent les tonnelles, les troncs des arbres de Judée se colorent de bleu ou de blanc tandis que les chêne kermès fleurissent plus discrètement dans des collines.
Que ton cœur reste calme et beau. Laissez-le être toujours amoureux de la vie.
Laissez-le s’épanouir. Qu’il sourit.
Sangeeta Rana