Objectifs climatiques : Le Conseil d’Etat fixe un nouvel ultimatum au gouvernement… en 2022
Nous attendrons donc comme nos amis voileux qui ont rejoint la rade en fin de matinée pensant profiter du grand air. Certains d’entre eux ont respiré les polluants du Sardinia vera de la Corsica Ferries, vieux navire de plus de 45 ans équipé de deux moteurs diesel qui pétaradaient dans la rade.
Pourtant, la France s’est engagée à diminuer ses émissions de 40 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990 afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, mais les mesures gouvernementales annoncées ne permettront malheureusement pas de respecter cet engagement. C’est ce qui a été conclu une nouvelle fois par le Conseil d’état comme d’ailleurs le rapport annuel du Haut Conseil pour le climat qui vient d’être publié le mois dernier.
Aussi, en liaison avec la pétition baptisée « L’Affaire du siècle », en faveur d’un recours contre l’Etat français pour inaction climatique que plus de deux millions de personnes ont signé et après des recours gracieux infructueux, la ville de Grande-Synthe du Nord s’estimant particulièrement exposée au changement climatique a saisi le Conseil d’Etat, en janvier 2019, d’un recours visant « l’inaction climatique » du gouvernement. En novembre 2020, dans sa première décision, le Conseil d’Etat a donné trois mois au gouvernement pour « justifier que la trajectoire de réduction à horizon 2030 pourra être respectée ». Mettant en avant la loi Climat et résilience, les arguments du gouvernement transmis en réponse n’ont pas convaincu le Conseil d’Etat.
Aussi, dans le cadre de ce premier « procès climatique » en France, ce jeudi 1er juillet, le Conseil d’Etat condamne l’Etat à verser 5 000 euros à la ville de Grande-Synthe et donne neuf mois au gouvernement pour renforcer sa politique climatique, demandant au premier ministre de « prendre toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre » afin de tenir ses objectifs.
Et ce n’est pas fini. En effet, les objectifs climatiques de l’Union européenne ont été revus à la hausse puisque les membres de l’Union se sont engagés à réduire leurs émissions nettes d’au moins 55 % d’ici à 2030, soit une réduction supplémentaire de 15 %, comme à son habitude la course à l’échalotte environnementale a commencé pour la France !