Ce soir dans la rade, travaux pratiques du cours de Modélisation de la pollution atmosphérique avec le traitement d’un cas d’école, la Dispersion atmosphérique d’un rejet de particules polluantes.
En effet, à 19h00 le Pascal Lota de Corsica Ferries appareille du port de Toulon pour gagner Bastia via la grande rade. Dans un grand élan de générosité pour nos études de pollutions, il rejette par ses cheminée un panache de fumée bien noire particulièrement repérable.
Le Pascal Lota rejette un panache de particules fines et autres polluants qui se disperse au-dessus de la zone littorale. Soyez rassurés puisqu’aucune station de mesure de la qualité de l’air ne détectera ces polluants que certains d’entre nous respirerons… (8 avril 2022 – 19h10)
En ce début de soirée, les conditions atmosphériques de la rade ont la configuration typique de la période du coucher de soleil ou de nuit clair, la couche limite atmosphérique est stable avec des transferts turbulents faible dans la direction verticale.
Conséquence, le panache des résidus de la combustion du fioul dans ses 4 moteurs Wärtsilä d’une puissance de 50 400 kW sort encore très chaud des cheminées du Pascal Lota pour être propulsé dans l’atmosphère. La température de celle-ci étant plus faible et l’absence de vent font que le panache va atteindre une belle altitude, de l’ordre de 300 m. A partir de cette altitude les polluants du panache vont se disperser dans l’atmosphère proche pour retomber par gravité sur les zones environnantes. Un bête modèle de panache gaussien permettra ainsi de calculer les niveaux de cette pollution de proximité, à vos calculettes, vous avez 15 minutes !
Si cette pollution n’était quotidienne, cette fumée noire pouvait être interprétée comme un signe de scrutin sans résultat pour l’élection présidentielle de dimanche. Mais que nenni, il faudra encore attendre des années pour que l’atmosphère de notre région ne soit plus polluée régulièrement par les particules fines et moins fines émises par les ferries et les véhicules dans les embouteillages malgré les affirmations d’actions des grands diseurs - petits faiseurs qui s’inquiéteraient de notre santé…
Selon la dernière étude de Santé publique France, près de 40.000 décès sont liés chaque année à une trop forte exposition aux particules fines et 7000 au dioxyde d'azote.