Le long du littoral méditerranéen, près de 440 000 habitants des communes de TPM bordant la rade de Toulon avec plus de 150 millions d’habitants côtiers sont exposés aux émissions de polluants des navires. Ces émissions sont bien visibles lors des entrées-sorties quotidiennes des ferries de la Corsica ferries de la rade.

Les émissions par les navires de polluants dans l’atmosphère sont multiples, oxydes de soufre, oxydes d'azote, hydrocarbures légers, composés organiques volatils (COV), particules (PM10 et PM2.5), métaux (plomb, mercure, cadmium...), etc.

 zA quai 221219 DSC03339 zDe nuit comme de jour 221221 DSC04338

Les émissions atmosphériques de jour comme de nuit des ferries accostant en rade de Toulon (19 décembre 2022 à 18h00 et 21 décembre 2022 à 7h25). Celles-ci ne sont que des exemples parmi les dernières observées des différents navires transitant quotidiennement en rade ou amarrés à quai, à Toulon ou à la Seyne sur mer, et disponibles sur le site de l’APE.

Les rejets des polluants dans l’atmosphère ont des impacts nocifs sur la qualité de l’air, celle du milieu marin et des impacts sur la santé des populations riveraines de la Méditerranée provoquant des maladies cardio-vasculaires et respiratoires. Ces émissions causent plus de 1000 morts prématurées et plus de 2000 cas d’asthme infantile chaque année pour l’ensemble du bassin méditerranéen.

Bonne nouvelle de fin d’année, lors de sa 79ème réunion, le 15 décembre 2022,  le Comité de protection du milieu marin de l’Organisation Maritime Internationale (OMI, International Maritime Organization) a approuvé la création d’une zone de contrôle des émissions d’oxydes de soufre et de particules (zone SECA pour Sulfur Emission Control Area) couvrant l’ensemble de la mer Méditerranée.

La création de cette zone entraînera l’obligation, pour tous les navires de commerce navigant en Méditerranée, d’utiliser un combustible dont la teneur en soufre ne dépasse pas les 0,1% en masse par masse, soit un fuel 5 fois moins soufré que la norme internationale pour les zones hors SECA. En effet, depuis le 1er janvier 2020, la limite de la teneur en soufre du fuel-oil utilisable par les navires avait déjà été abaissée de 3,50% à 0,50% pour toutes les mers du monde.

La zone SECA Méditerranée devrait entrer en vigueur le 1er mai 2024, et cette nouvelle limite de 0,1% sera effective à compter du 1er mai 2025, soit 10 ans après l’entrée en vigueur des 2 zones SECA européennes en mer Baltique  et mer du Nord (comprenant la Manche)

Aussi, en attendant, face à l’urgence climatique et aux conséquences sur la santé des populations riveraines, l’Etat et les compagnies de croisières ont élaboré des mesures volontaires qui permettraient de réduire la pollution causée par les acteurs du secteur du transport maritime en Méditerranée, à savoir

S’il faut évidemment saluer ces avancés que nous demandions depuis des années, il n’en reste pas moins que les autres polluants rejetés par les navires ne sont pas couverts par ces accords en particulier les émissions d’oxydes d’azote qui repésentent une part aussi importante que les émissions de dioxide de soufre et qui pour notre région est l’un des polluants atmosphérique majeur !

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En 2018, d’après l’Agence européenne de l’environnement la part des émissions dans l’atmosphère produites par le secteur européen du transport par voie navigable, y compris la navigation internationale, nationale et fluviale, représentaient 24 % pour les oxydes d’azote (Nox) et le dioxyde de soufre (SOx) et 9 % pour les matières particulaire de diamètre inférieur à 2,5 microns (PM2,5) de toutes les émissions de l’ensemble des secteurs considérés. Ce sont 1,63 Mt de dioxyde de soufre SO2 et 4,46 Mt de dioxyde d’azote NO2 qui ont été rejetés dans l’atmosphère en 2019 par le transport maritime international (Source : European maritime Safety Agency).

Ainsi, les émissions de NOx en particulier causent ou aggravent les pollutions régionales et localement les atteintes à la santé des populations riveraines des ports. Les oxydes d’azote, en particulier le NO2 entre dans les voies pulmonaires provoquant des problèmes respiratoires chez les personnes les plus sensibles, comme les enfants, les personnes âgées ou atteintes de pathologies (asthme...).

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Evolution entre 2014 et 2019 des émissions par les navires des principaux polluants (dioxyde de soufre - SOx, oxydes d’azote - Nox, matières particulaire inférieures à 2,5 microns de diamètre - PM2,5) en millier de tonnes dans les aires maritimes européennes : mer baltique, mer noire, Méditerranée, Mer du nord et Manche. Les émissions les plus importantes de ces polluants sont observées en mer Méditerranée de façon constante.

Les NOx favorisent la formation d'ozone dans les basses couches de l'atmosphère sous l'effet du rayonnement du soleil. Ils participent au phénomène d’acidification des pluies et à la formation de particules fines dans l'air ambiant.

Aussi, les discussions ont débutée entre pays méditerranéens dans la phase préparatoire à la défition et l’adoptionn d’une zone de contrôle des émissions d’oxydes d’azote (zone NECA - Nitrogen Emission Control Area) en Méditerranée. A ce stade aucune date d’entrée en vigueur d’une hypothétique NECA Med n’est connue alors qu’elles sont en vigueur et effectives depuis janvier 2021 pour la mer Baltique et la mer du Nord. Le méditerranéen, citoyen dont la santé à moins d’importance que celle d’un européen du nord ? …

Aussi, signez et diffuser la pétition contre la pollution atmosphérique et pour des bateaux propres : cliquez sur ce lien Bateaux propres.

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L’Annexe VI du Règlement pour la prévention de la pollution de l'air par les navires (MARPOL) définit les Zones de contrôle des émissions d'oxyde de soufre (SOx) et/ou d'oxydes d'azote (NOx).

Pour en savoir plus :

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