Un hélicoptère a réalisé des passages répétés à faible altitude au-dessus de la presqu’ile, ciblant plus particulièrement certaines zones, militaires, avec une vitesse de survol plus réduite.
L’équipe à bord de l’hélicoptère réalisait la mise à jour de la surveillance radiologique du site militaire dans le cadre de cartographie systématique des bases nucléaires française. Pour ce faire, les équipements du CEA/Direction des applications militaires sont utilisés. Il s’agit d’un système de cartographie gamma héliportée Hélinuc® qui permet d'établir en quelques heures un diagnostic radiologique dans une zone de quelques dizaines à quelques centaines de km².
Le système Hélinuc® enregistre simultanément la mesure de la radioactivité et les coordonnées géographiques avec l’altitude de la trajectoire de l’hélicoptère nécessaires à la cartographie de l’ensemble de la surface du site à couvrir.
Le système Hélinuc® est capable d'identifier les radionucléides présents avec une sensibilité allant du niveau de la radioactivité naturelle à celui d'une situation accidentelle grave. La cartographie réalisée aujourd’hui permet d’avoir les niveaux de référence des émissions radioactives de type gamma provenant du sol et des bâtiments. En cas d’accident, une nouvelle cartographie gamma est réalisée et comparée à la cartographie gamma de référence pour délimiter les éventuels points chauds radioactifs ce qui permet aux autorités de décider d’éventuelles mesures de protection radiologique.
Le caisson du système Hélinuc® contenant le détecteur de mesure de la radioactivité est visible sous l’hélicoptère.
Le détecteur utilisé est encapsulé dans un caisson fixé sous l’hélicoptère. Suivant le type de détecteur, les radionucléides comme les isotopes radioactifs artificiels du césium (137Cs) ou de l’europium (154Eu) à une altitude de 40m sont quantifiés de l’ordre du KBecquerel/m² à la surface du sol ou des bâtiments et ceux naturellement présents en quantité dans les sols de la presqu’ile sont mesurés de l’ordre de la dizaine de Becquerel/kg.
Et la révision du PPI dans tout ça ?
L’incendie du SNA Perle le 12 juin 2020 a montré s’il était besoin que le risque zéro n’existe pas. Cet accident avait amené l’APE avec France nature environnement, l’Union départementale Vie et Nature à réitérer auprès de M. le préfet notre demande de révision du Plan Particulier d'Intervention (PPI) nucléaire du port de militaire de Toulon qui était en vigueur depuis février 2012 sans y inclure la presqu’ile de Saint-Mandrier.
Une nouvelle version du PPI a été annoncée le 5 mars 2022 , il y a maintenant 1 an jour pour jour. Cette évolution est considérée par les associations comme une avancée majeure puisque ce sont maintenant 260 000 habitants, riverains, entreprises et établissements recevant du public des quatre communes de Saint-Mandrier, de La Seyne, d’Ollioules et de Toulon qui bénéficieront des nouvelles mesures de protection. Par contre, à notre question sur la prédisposition des comprimés d’iode initialement prévue pour juin 2022, il nous a été indiqué que les 4 communes avaient été sollicitées par la préfecture pour connaitre leur besoin. Les comprimés ont-ils été provisionnés ? distribués ? que nenni à notre connaissance. A notre question sur la participation des parties prenantes que sont nos associations à l’élaboration de la nouvelle version du PPI, il nous a été indiqué qu’elle n’était pas exclue à certains points du planning. Depuis 1 an, à aucun moment nous n’avons été consultés sur ce sujet.
La préfecture a annoncé un planning de rédaction du nouveau PPI qui devait être finalisé en décembre 2022 pour une adoption en février 2023. Aujourd’hui aucune information ne nous a été transmise par la Préfecture. Un retard dans l’amélioration de la radioprotection des habitants de la presqu’ile ?