Les pandémies comme celle de la Covid19, la pollution globale de notre environnement (air, sol, eau), le dérèglement climatique, l’effondrement de la biodiversité menacent aujourd’hui directement notre santé. La liste est malheureusement déjà longue, trop longue : maladies infectieuses émergentes, maladies chroniques (cardiovasculaires, pulmonaires...), cancers, troubles psychiques, surmortalité liée aux vagues de chaleur, insécurité alimentaire, menaces sur les ressources en eau potable, risques de conflits, etc. avec des conséquences sociales inévitables puisque les populations les plus vulnérables sont les plus touchées…
Le concept de « santé planétaire » est né de ces constats et des interrogations qui en découlent. Pour y répondre, la Planetary Health Alliance a été créée en 2015 avec le lancement de la revue The Lancet Planetary Health en 2017. Aujourd’hui, des professionnel•les de santé du monde entier rejoignent ce mouvement.
Illustration 1 : La protection de la santé de l’Homme passe par celle de l’animal et de leurs interactions avec l’environnement (source inrae).
La santé planétaire relève donc aussi du domaine médical fondé sur les preuves, centré sur la caractérisation des liens entre les modifications des écosystèmes dues aux activités humaines et leurs conséquences sur la santé. Son objectif est de développer et d’évaluer des solutions pour contribuer à un monde équitable, durable, et sain. Prendre soin des êtres humains c’est aussi agir en faveur de modes de vie plus adaptés à l’équilibre des milieux sans lesquels nous ne pourrions exister.
Dans ce contexte, en France un groupe de travail du Collège de la Médecine Générale (CMG) s’intéresse depuis des années aux recherches concernant les liens entre santé et environnement. En effet, notre santé dépend de nos conditions et de notre environnement de vie. Elle est indissociable de la santé des écosystèmes et du monde vivant. C’est une nouvelle approche pour répondre à de nouveaux enjeux que l’on peut résumer par « protégeons la nature pour mieux nous protéger nous-même ».
Photo1 : Même à de faibles niveaux, l’exposition aux polluants peut provoquer, le jour même ou dans les jours qui suivent, des symptômes irritatifs mais peut également aggraver des pathologies respiratoires chroniques (asthme, bronchite…) ou favoriser la survenue d’un infarctus du myocarde, voire provoquer le décès. (Photographie du Pascal Lota de la Corsica Ferries prise à son entrée dans la petite rade le 17 aout 2023, 16h40).
La prévention est l’un des piliers de la médecine générale. La santé planétaire apporte une dimension supplémentaire à la prise en charge globale que les médecins connaissent dejà. Elle les aide à mieux comprendre les interactions entre les modes de vie et les maladies. Lors des pics de la pollution atmosphérique par exemple, les médecins constatent l’augmentation de la fréquence des consultations pour exacerbation d’asthme ou de bronchite chronique. Au fil des années, ils observent aussi une hausse du nombre de certaines pathologies comme les cancers, le diabète de type 2, les maladies neurodégénératives.
La transdisciplinarité nécessaire pour mener à bien l’amélioration de la santé planétaire s’inscrit parfaitement dans l’évolution actuelle de l’exercice de la médecine générale. Le développement des exercices coordonnés pluriprofessionnels au sein, par exemple, de maisons de santé en témoigne et ces maisons de santé se multiplient localement dans toutes les régions de France, y compris la notre.
Aussi, en complément des actions menées pour la protection de l’environnement contre les pollutions des écosystèmes marins et terrestres, il est également urgent d’agir dans le domaine de la santé.
Ensemble, passons à l’action pour la mise en place rapide une maison de santé à Saint-Mandrier !
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