C'est le signal d'alarme que lancent Réseau Action Climat et Unicef France dans un rapport publié sur la base d’études scientifiques à l'occasion de la Journée nationale de la qualité de l'air.
Ce constat "s'explique par une exposition plus importante à la pollution atmosphérique (selon les normes de l’Organisation mondiale de la santé - OMS) dans les villes, où vivent la plupart des enfants", précise le rapport. C’est évidemment le cas également de leurs parents mais pour les enfants cela est d’autant plus critique compte tenu de leurs spécificités physiologiques (poumons en formation et rythme de respiration plus élevé) différentes de celles des adultes.
Le rapport indique que « les enfants pauvres sont susceptibles de cumuler d’autres nuisances de leur environnement qui les rend plus vulnérables aux effets de la pollution de l’air. Cela s’explique par le fait que la pauvreté est généralement associée à des conditions de vie plus difficiles, fragilisant leur état de santé : logement précaire, exposition accrue au stress, alimentation de moindre qualité, moindre accès aux soins de santé ».
Les organisations avancent plusieurs propositions « afin que les politiques de lutte contre la pollution de l’air ne contribuent pas de façon involontaire à creuser les inégalités sociales, en particulier à l’encontre des enfants pauvres ». Elles proposent de « systématiser la prise en compte des enjeux sociaux dans les études d’impact », de « s’assurer que les bénéfices sanitaires des zones à faibles émissions (ZFE) profitent à tous », ou encore de « s’assurer que les nouvelles constructions des bâtiments recevant des enfants soient à distance des sources d’émission de polluants atmosphériques ». Pour notre région il n’y a pas de risque d’inégalité pour les ZFE, aucune n’a été définie !
Dans le contexte de qualité de l’air, l’Agence européenne pour l’environnement et l’Agence européenne pour la sécurité maritime viennent de publier le rapport environnemental sur le transport maritime européen. Le rapport précise que les navires produisent 13,5 % de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre provenant des transports dans l’UE, derrière les émissions du transport routier (71 %) et de l’aviation (14,4 %). Les émissions de dioxyde de soufre (SO2) des navires faisant escale dans les ports européens atteignaient environ 1,63 millions de tonnes en 2019.
Vendredi 8 octobre 2021, les fumées du vénérable ferry Sardinia Vera construit il y a 46 ans s’envolent vers Toulon…
Le rapport précise également que le transport maritime a contribué à plus que doubler les niveaux sonores sous-marins dans les eaux de l’UE entre 2014 et 2019 et est responsable de l’introduction de la moitié de toutes les espèces non indigènes dans les mers européennes depuis 1949.
Mercredi 13 octobre 2021, 19 :41, les fumées du ferry Mega Express Two qui a fêté ses 20 ans cette année s’envolent vers Toulon…
À la suite du renforcement des seuils sanitaires décidé le mois dernier par L'OMS que nous vous avions mentionné (Post du 9 septembre 2021) différents experts et chercheurs s’inquiètent de la pollution de l’air sur notre santé. Ainsi 20minutes reporte les déclarations du cardiologue Pierre Souvet, président de l’association Santé environnement France et de Jean-Baptiste Renard, directeur de recherche au CNRS qui s’inquiètent que « les concentrations moyennes annuelles et journalières sont trop fortes par rapport aux recommandations … Les nouvelles normes établies par l’OMS (5 µg/m3 en moyenne annuelle au lieu de 10 µg/m3) sont loin d’être atteintes en ville ... La valeur limite dans l’Hexagone est beaucoup plus élevée, à 25 µg/m3 en moyenne annuelle … Des mesures drastiques seraient nécessaires pour réduire l’exposition à ces particules « inférieures à 2,5 µm (les PM2.5) … les plus dangereuses pour la santé ». Jean-Baptiste Renard préconise aussi de nouvelles méthodes de mesures pour mieux évaluer la pollution chronique à ces particules.
Pierre Souvet, quant à lui confirme que les « particules fines ont des effets cardiovasculaires, des effets respiratoires en favorisant notamment l’asthme, des effets sur le cerveau et des liens avec la maladie d’Alzheimer, des effets sur le fœtus avec des bébés plus petits à la naissance et plus sujets à l’asthme et des liens avec le diabète … On avait peu d’études jusqu’à présent sur l’exposition à petite dose et qui prennent en compte d’autres facteurs de risque, mais des études récentes cassent cette idée reçue qu’en dessous de 10 µg/m3, il ne se passe rien ». Il prédit que le respect des nouvelles normes de l’OMS, 5 µg/m3 en moyenne annuelle, devrait permettre de « diminuer de 80 % les décès liés à la qualité de l’air ».
Aux grands diseux, ils ne leur restent plus qu’à nous dire qu’ils ont fait ou vont faire…
Pour en savoir plus :
https://www.unicef.fr/article/pauvrete-des-enfants-et-pollution-de-l-air-7-infos-retenir
https://www.eea.europa.eu/fr/highlights/transport-maritime-europeen-le-premier