Le jugement du Tribunal Administratif de Nice annulant la PLU* de Saint-Mandrier est un jugement qui met un terme au grignotage des espaces naturels de la presqu’île et à l’étalement urbain. Il défend la valeur paysagère du territoire et préserve donc sa valeur économique, en particulier touristique. Il ne gèle en rien les constructions sur la Commune, il ne fait que les encadrer et les empêcher de massacrer les espaces naturels qui restent. Rappelons que la Commune de Saint-Mandrier accuse l’un des plus forts taux d’urbanisation du Var. Il est grand temps au contraire d’assurer un équilibre durable entre zones urbanisées et zones naturelles.
En particulier, le jugement ne remet pas en question le projet d’aménagement de la propriété Juvénal ! bien au contraire ! Il va dans le sens du Conservatoire du Littoral qui a demandé que les aménagements sur l’arrière plage soient légers et démontables. Ce qui a été fait cet été et n’a pas empêché les touristes d’avoir leur douche ou leurs jeux d’enfants ni au restaurant de plage d’assurer sa saison ! Le PLU, lui, permettait la construction en dur de restaurant, buvette… ce qui est contraire en effet à Loi Littoral et désormais interdit.Concernant le vallon de la Coudoulière, le jugement fait la part des choses et rappelle l’inconstructibilité de sa partie naturelle constituée de prairie et de forêt. Il laisse constructible la partie qui l’est déjà.
Pour la Marinière, là encore, le jugement exclut bien la friche industrielle de l’espace naturel à préserver. Il laisse donc possible un aménagement de la zone, mais dans le respect du site et de son environnement fragile.
Pour l’arrière plage de Saint-Asile, le jugement ne se prononce pas sur le camping. Mais il concerne la zone naturelle située entre le camping justement et la mer (incluant la propriété Fliche) qui est constituée de la pinède et de son interface en prairie arborée, désormais reconnue dans son ensemble comme espace remarquable.
Ce jugement n’interdit absolument pas toutes les constructions sur la Commune, pas plus qu’il ne met en cause le logement social imposé par la Loi: c’est seulement sur les espaces naturels remarquables de la presqu’île qu’ils seront désormais impossible. Le retard actuel en logement social ne peut être imputé à ce jugement mais bien aux carences de la politique urbaine de la Commune depuis des années.
Quant aux terrains militaires, contrairement au POS**, le PLU permet bien une ouverture à l’urbanisation des espaces naturels. En effet, avec le POS, la Marine ne pouvait construire que les équipements strictement nécessaires à sa mission pour lesquels elle n’a pas, de toute façon, à tenir compte des règlements d’urbanisme. Avec le PLU, par contre, elle peut non seulement toujours construire ces mêmes équipements partout où elle en a besoin, y compris sur les 107 hectares de zone N*** prétendument protégés par le PLU, mais en plus, elle peut urbaniser lourdement les 167 hectares restant classés par le PLU en zones urbaines (UM et UMa)**** qui débordent largement sur les espaces naturels à la valeur écologique et paysagère considérable.
On ne peut pas dire que ce jugement, émis par le Vice-président du Tribunal, aurait été bâclé: le Tribunal a pris son temps pour juger cette affaire puisqu’il a mis trois ans avant de statuer sur le PLU de Saint-Mandrier. En outre, il s’est déplacé deux fois sur place pour juger de la réalité du terrain, ce qui est exceptionnel.
Ce jugement met en application la Loi Littoral qui a pour but, rappelons le, d’empêcher un étalement urbain continu sur toute la façade littorale et de préserver les territoires exceptionnels comme la presqu’île. Territoires qui non seulement ont une valeur paysagère patrimoniale mais contribuent au maintien d’écosystèmes rares et fragiles. En pleine année de la biodiversité et après 2 Grenelles de l’environnement, il était inacceptable pour les associations de protection de l’environnement que la presqu’île de Saint-Mandrier sur lequel le PLU ne définissait aucun espace remarquable ni ne référençait aucune espèce protégée, fasse ostensiblement exception aux règles élémentaires de protection de l’environnement. Grâce à ce jugement, le citoyen voit la loi appliquée, son patrimoine préservé et son territoire reconnu pour sa vraie valeur. La spéculation immobilière, elle, voit ses marges de manœuvre rétrécies. Les associations de protection de l’environnement ont choisi leur camp.
A propos de la piste cyclable :
Contrairement à ce qu'affirme M. le Maire, l'annulation du PLU ne remet pas en cause le projet de la piste cyclable sur le bord de mer. En effet, ce tracé est inscrit dans le PDU (Plan de déplacement Urbain) qui s'impose aux documents d'urbanisme que ce soit le PLU ou le POS aujourd'hui remis en vigueur. Actuellement, le seul obstacle à ce tracé est ,hélas, le refus de la Marine Nationale de voir se réaliser cet équipement sur ses terrains du Lazaret. L'APE est à l'initiative de ce projet de tracé qu'elle soutient depuis toujours. Elle a participé activement à son inscription dans le PDU. Son action contre le PLU ne concerne pas la piste cyclable.
L’APE (Association pour la Protection de l’Environnement de Saint-Mandrier)
*PLU : Plan Local d’Urbanisme
**POS : Plan d’Occupation des sols
***N: zones classées « naturelles » - ****UM et UMa: zones urbanisées ou à urbanisées
Saint-Mandrier: La politique d'urbanisme d'urbanisme retoquée par le tribunal - article de Var Matin, édition du 17 décembre 2010
Le Plan Local d'Urbanisme (PLU) de Saint Mandrier est annulé dans son ensemble suite au recours en annulation de l'APE et de l'UDVN.
Voici le jugement dans son intégralité et les échos de la presse régionale.
L'audience du Tribunal administratif de Nice sur le recours de l'APE et de l'UDVN sur le PLU s'est déroulée jeudi 2 décembre 2010.
LA PRISE EN COMPTE DE LA LOI LITTORAL DANS LES PREMIERS PLU PROVENCAUX.
de DALIGAUX J. (Géographe, maître de Conférences en Géographie, Université d'Aix-Marseille).
A lire absolument, toute ressemblance avec une commune connue ...
Comme prévu, les premières largades ont mis à mal le talus artificiel construit à grands frais sur la plage. La plage reprend sa place.
Mais hélas, la plage a souffert : décaissée pour combler en galets le terre plein car on y avait déversé de la terre et enfoui des blocs. La mer a emporté et bouleversé tout cela, elle a drossé les galets contre l'enrochement.
Au bout de combien d'années et au prix de combien de travaux inutiles, reviendra-t-on à la raison et laissera-t-on enfin cette plage revenir à un équilibre naturel ?
Site littoral de la Marinière, la destruction de la pinède a commencé comme le montre ces photos prises le 3 juillet 2010. Ces abattages d'arbres sont malheureusement prévus par le permis de construire contre lequel l'APE a déposé un recours.
Ci-dessous, le projet adopté en conseil municipal le 30 juillet 2006:
La plage a pratiquement disparu sur la partie Est.
Les galets ont laissé la place à un magma informe de gravats !
Un permis d'aménager a été déposé pour le terrain: la prairie disparait complétement au profit du béton.
L'APE a pris la décision d'attaquer ce nouveau permis. La sauvegarde de la coupure verte et du glaieul douteux, plante protégée au niveau national, est en jeu. Mandréens, soutenez l'action de l'APE contre le béton.
Octobre 2010, l'APE déplore que ce droit de réponse n'a toujours pas été publié, les mandréens jugeront !
La procédure a été initiée par le Préfet du Var contre la commune de Saint Mandrier devant le Tribunal administratif de Nice.
Le jugement rendu le 3 mars 2005 a donné raison au Préfet du Var et à l'APE intervenante sur le dossier. La commune est condamnée à reprendre les enrochements litigieux pour les positionner en dehors des limites de la concession de la plage naturelle.

Plan d'Occupation des Sols
1986 : vote de la Loi Littoral à l’unanimité par le Parlement.
1990 : dans le projet de POS voté par la municipalité, le classement de la moitié de la zone de déprise agricole en zone NA (Naturelle à Urbaniser) reçoit un avis unanimement défavorable de la Commission des sites et de l’Architecte des bâtiments de France.
1992 : Approbation du POS contre l’avis de la Commission des sites et de l’Architecte de bâtiments de France.
1998: la municipalité envisage de mêler habitat avec de l'hébergement socio-médical sur la propriété Juvénal, confère article Var Matin en date du 6 novembre.
2001 : l’APE demande à M. le Maire de Saint-Mandrier de mettre plusieurs zonages du POS, dont celui de l’arrière plage de la Coudoulière, en conformité avec les prescriptions de la Loi Littoral
2002 : Devant le refus du Maire, l’APE porte sa requête devant le Tribunal Administratif de Nice. L'APE est soutenue dans cette démarche par l’UDVN
2003 : Le Tribunal Administratif de Nice donne raison à l’APE pour le vallon de Cavalas et l’arrière plage de Sainte Asile mais la déboute pour l’arrière plage de la Coudoulière (Jugement du 07/05/03): jugement TA Nice.
Novembre 2003 : Appel de l’APE contre la décision du TA de Nice concernant l’arrière plage de la Coudoulière
Octobre 2004: Le terrain Juvénal est l'un des sites à enjeux pour la construction de logements neufs, confère article Var Matin en date du 13 octobre 2004.
2006 : la Cour administrative d’appel de Marseille donne raison à l’APE et déclare illégal le refus du Maire de Saint Mandrier d’abroger le classement du site en zone urbanisable, celui-ci devant être protégé au titre de la loi littoral: Jugement du 21/12/06.
Ci-après, la comparaison en terme de surface construite pour l'ancien projet de 2000, refusé par les mandréens, et le nouveau projet pharaonique présenté en 2009:

Composition:
- 101 appartements T3
- 62 appartements T2
- 0 chambres d'hôtel