Si vous promenez du côté de la Renardière vous pouvez observer le rougequeue noir (Phoenicurus ochruros) qui est un oiseau assez peu farouche et présent en petits groupes de 5 à 6 individus. Le Rougequeue noir est un petit passereau de la famille des Muscicapidés au plumage sombre et discret, avec une aire de distribution très vaste, allant de l'Europe de l'Ouest à la Chine de l'Est. L'œil très sombre ne ressort pas. Le ventre présente un dégradé de gris de l'avant vers l'arrière. Tout l'arrière du corps, croupion et sus-caudales, bas ventre et sous-caudales, est orange vif.
Perché sur un rocher, un piquet ou une branche basse, ne cherchant pas à se cacher et bien en évidence, vous le repèrerez à ses cris et à son chant. Il agite la queue verticalement d'un mouvement mécanique. Le Rougequeue noir est une espèce monogame et territoriale. Le mâle par son chant affirme sa présence sur son territoire. Depuis son poste d'affût il surveille également le sol l’entourant pour y détecter sa nourriture : principalement des insectes, des araignées, des millepattes, de petits mollusques, de petits lombrics, etc. Au sol, il se déplace en sautillant.
En vous promenant dans la garrigue de la presqu’île vous pouvez observer dans les buissons de grands insectes sans ailes qui ressemblent à des brindilles brunes ou à des bouts de tiges vertes. Ce sont des phasmes. Avec un peu de chance vous croiserez Bacillus rossius qui vit, en général, à faibles hauteurs entre 1 et 3 mètres dans les plants de bruyère arborescente (Erica arborea L), de lentisque (Pistacia lentiscus L.) et de myrte (Myrthus communis L.). Uniquement méditerranéen, c'est le plus grand des phasmes français mais aussi le plus rare.
Le phasme Bacillus rossius a un corps ayant une longueur pouvant atteindre 10,5 cm avec une largeur d'environ 6 mm. Son abdomen à extrémité arrondie et se termine par des cerques. La longueur de ses antennes de 5 à 10 mm sont plus longues que la tête qu’elles prolongent, mais plus courtes que les fémurs antérieurs et sont composées 20 à 25 articles assez réguliers.
La femelle a un œil clair et non tacheté mais nettement séparé en deux parties égales par une barre horizontale noire. L’espèce se reproduit par parthénogénèse et pond des œufs globuleux noirs. A vos appareils photos donc !
De l’écume de mer s'est formée à la surface de la mer qui était très agitée ce matin et s'est répandue sur la plage de la Coudoulière.
En effet, par vent fort les vagues piègent des bulles d’air sous la forme d'un mélange instable d’air et d'eau de mer (salée). Les bulles d’air sont encapsulées dans un film visqueux et transparent de matière organique provenant essentiellement de la dégradation des bactéries, du plancton et des algues.
Coronella girondica, une belle petite couleuvre non venimeuse et inoffensive que l’on peut observer à proximité des murs et amas de pierres sèches, les ruines, les tas de végétaux et dans les fourrés du maquis de la presqu’île. La coronelle girondine mesure entre 50 et 70 cm et peut atteindre 1m. La coronelle girondine montre des taches noires caractéristiques sur le ventre qui permettent de la distinguer d’une espèce lui ressemblant, la coronelle lisse. La coronelle girondine est difficile à observer car elle sort la nuit en été, en soirée ou en fin d'après-midi dans les autres saisons. Vous la verrez pendant les nuits tièdes et pluvieuses de printemps et encore ces jours-ci après les pluies. Elle se nourrit de lézards et de petits rongeurs. C'est une espèce protégée en France depuis 1976.
L’inoffensive méduse appelée œuf au plat (Cotylorhiza tuberculatanus) a été observée cette semaine dans les eaux des plages de Cavalas et de la Coudoulière. Elle doit son nom à la forme de son ombrelle composée d’une couronne jaunâtre entourant un dôme orangé qui ressemblant à un œuf cuit au plat.
Endémique du bassin méditerranéen, plutôt estivale, sa longévité est de six mois. Elle se nourrit de microplancton et des éléments produits par des algues zooxanthelles qui vivent en symbiose dans les tissus de ses tentacules où elles apparaissent sous la forme de tâches colorées bleues et violettes. A la différence de la méduse Pelagia noctiluca que nous avons observé récemment dans nos eaux de baignade (voir ce lien), la méduse œuf au plat est sans danger pour l’homme ni pour la plupart des autres espèces marines. D’ailleurs, son ombrelle sert fréquemment d'abri protecteur aux alevins de bogues et de sérioles qui se réfugient à la moindre alerte entre ses tentacules.
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A la demande de l'APE, la Ligue de Protection des oiseaux (PACA) a réalisé en juillet 2006 l'inventaire des oiseaux sur la presqu'île.
L'histoire du climat de l'ensemble de la planète est marquée par une alternance de phases de réchauffement et de glaciation ponctuant des changements climatiques successifs. De façon concomitante, à cette échelle des temps géologiques, les scientifiques ont mis en évidence une élévation du niveau de la mer lors des phases de réchauffement. L'élévation du niveau marin est en effet une des conséquences du réchauffement climatique. La note à télécharger en cliquant ici présente une première cartographie des zones littorales de la presqu’île de saint Mandrier vulnérables à la transgression marine qui résultera de l’élévation du niveau des mers prévue par les modèles climatiques.
Cette cartographie montre qu’à l’horizon 2100 la transgression marine aura un impact significatif sur la presqu’île en l’isolant progressivement du continent provençal, en la fragmentant en 3 îles, en réduisant significativement les surfaces de terre les plus urbanisées et où sont installées les rares espaces à vocation économique.
Nous avons vu que depuis le début des journées très chaudes de juillet il n’est pas rare de voir voler ensemble les 2 espèces de papillons porte-queue qui virevoltent autour des fleurs : le Machaon (voir dans les photos du jour précédentes) et le Flambé (Iphiclides podalirius). Ces deux espèces sont à peu près de même taille avec une envergure maximum atteignant près de 9 cm chez les femelles du Flambé, la taille des mâles variant entre 5 et 7 cm. Les ailes antérieures du Flambé sont de couleur blanchâtre à jaunâtre avec 7 lignes transversales noires. Les deux premières lignes courent sur toute la longueur de l’aile et sont suivies de cinq lignes alternant une ligne courte suivie d’une longue, ressemblant à des flammes, d’où son nom vernaculaire. Ses ailes postérieures portent une queue noire avec quatre tâches submarginales bleues et un ocelle bleu surmonté d’un arc de couleur orange. C’est une adaptation de défense passive contre ses principaux prédateurs, les oiseaux. En effet, les oiseaux croyant frapper sa tête vont attaquer la queue du papillon, celui-ci peut donc s’envoler dans le sens opposé à l’agression sans être gravement blessé ou tué.
Comme le Machaon, le Flambé est un papillon diurne thermophile qui est présent du bord de mer jusqu’à 1600 m d’altitude, vivant dans presque tous les départements de la France métropolitaine, à l'exception du Finistère du Nord et du Pas-de-Calais. Il est plus abondant dans la moitié sud de la France et commun sur la presqu’île où deux générations annuelles se succèdent. Il vit principalement sur les coteaux, pelouses, les zones sèches et rocailleuses, mais aussi dans les clairières chaudes, les haies, les vergers et les jardins bien diversifiés et évidemment non pollués par des pesticides. La chenille se nourrit des feuilles des arbres fruitiers : pêchers, amandiers, pruniers, cerisiers et d'aubépine.
Les adultes mâles ont un comportement très territorial, occupant des territoires relativement dégagés. Ils font le guet sur des branches d’arbustes situées en hauteur pour avoir une bonne visibilité pour chasser les autres mâles qui franchissent les frontières de leur territoire. N’hésitez pas à le rechercher, comme le Machaon c’est un magnifique sujet pour la photographie !
Après un mois de juillet et début août sans méduse et sans quasiment de vent, après le changement des courants du au Mistral, les méduses réapparaissent sur nos plages mandréennes. Parmi les 4 espèces les plus communes en Méditerranée, c’est la plus urticante qui est à nouveau parmi nous : la Pélagie (Pelagia noctiluca). Elle est translucide avec une ombrelle aux reflets roses et violets généralement de taille comprise entre 5 et 17 cm avec 8 tentacules blanchâtres très urticants atteignant 40 cm de long ! La Pélagie est un animal planctonique incapable de lutter contre les courants. Elle est commune au large et les épisodes venteux l’amène avec les courants de surface qu’ils génèrent sur nos côtes en banc de plusieurs centaines d'individus flottant à proximité de la surface de la mer.
La Pélagie a un rôle écologique important à la fois comme prédatrices et comme sources de nourriture pour d'autres animaux. Elle participe donc à l'équilibre de la vie de la Méditerranée. De nombreuses espèces de poissons (poisson-lune, etc.), de cétacés, de tortues et d'oiseaux de mer se nourrissent de méduses. La Pélagie se nourrit de plancton constitué de larves de mollusques, crustacés et de poissons qui dérivent avec elle au gré des courants.
Pour attraper les organismes planctoniques dont elle se nourrit, la Pélagie déploie ses longs filaments Ces filaments sont couverts de cellules urticantes (les cnidoblastes) munies d’un minuscule harpon relié à un réservoir contenant un liquide venimeux qui est injecté dans les proies pour les tuer. Lorsque nous les rencontrons dans l’eau, au contact de leurs filaments, ce sont ces mêmes cnidoblastes qui nous piquent et injecte ce venin urticant à la surface de notre peau.
Lorsqu’on est piqué, il est conseillé de sortir immédiatement de l’eau pour éviter de se faire piquer d’avantage. Il ne faut surtout pas gratter l’endroit de la piqure mais la rincer à l’eau de mer sans frotter, recouvrir la piqure de sable et la laisser sécher. Ne pas rincer à l’eau douce car cela ferait éclater les cnidoblastes intactes. Retirez ensuite le sable à l’aide d’un carton rigide ou d’une carte de crédit pour enlever les cnidoblastes qui pourraient être encore présents collés sur la peau avec d’autres filaments. Rincez à nouveau à l’eau de mer avant d’appliquer un antiseptique et d’aller en pharmacie. Ne jamais toucher les méduses échouées sur les plages car leurs filaments conservent leur pouvoir urticant.
Depuis les années 2000, les scientifiques et les baigneurs ont observés que la Pélagie pullulait dans les eaux de la Méditerranée. Cette prolifération aurait trois causes : la pollution qui décime leurs prédateurs, comme les tortues ou les oiseaux marins, la surpêche qui élimine également leurs prédateurs (thons,...) mais aussi leurs concurrents pour la nourriture en plancton (poissons planctonophages : anchois, sardines...) et enfin l'augmentation de la température des océans qui a été de + 1 °C sur les trente dernières années en Méditerranée. La surpêche de poissons planctonophages fait qu’il y a plus de plancton disponible pour les méduses qui s'en nourrissent et se multiplient et dont la descendance exponentielle mangent de grandes quantités de larves de poissons dont la population s’écroule. De plus, les larves de méduses se développent d'autant plus rapidement que la température de l'eau est élevée, arrivant plus vite à maturité avec des conditions de température favorables à leur reproduction qui durent plus longtemps. En conclusion : l'homme est donc le meilleur allié des méduses !
La dorade royale (Sparus aurata) est un poisson aux couleurs magnifiques qui finit souvent dans l’assiette des amateurs de poissons. Sa robe est d’un gris argenté avec des nageoires dorsale et caudale frangées de noire. Sa tête est bombée avec entre les deux yeux un bandeau frontal doré également bordé de noir. Un grande tache sombre allongée sur le haut de l’opercule chaque côté de la tête permet de la distinguer des autres espèces de la famille des sparidés.
La dorade est un poisson essentiellement carnivore qui peut atteindre une taille de 70 cm. Sa bouche est bordée de lèvres épaisses et chaque mâchoire possède de 4 à 6 canines massives à l’avant suivies de 2 à 4 rangées de molaires. Sa denture efficace lui permet de broyer les coquilles des mollusques bivalves (moules, huîtres) et les carapaces de crustacés, voire celles des oursins. C’est donc un compétiteur des gastronomes de fruits de mer que nous sommes mais c’est aussi pourquoi sa chair est si appréciée !
Ce matin, le 8 août, nous avons rencontré une dorade chanceuse en nageant dans les eaux de la plage de Saint Asile : celle de la photo ! Prise en flagrant délit de gourmandise elle a un hameçon planté dans la mâchoire inférieure, le fil de pêche s’est cassé et est coincé dans un rocher la retenant prisonnière).
Notre amie a donc échappé à l’assiette du pêcheur et nous l’avons libérée tout de go sans la blesser. Doublement chanceuse. Elle est partie en nageant lentement au-dessus de l’herbier de posidonies encore toute groggy de sa mésaventure et certainement surprise de ce dénouement inattendu. Bonne chance l’amie !
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Attention, le Règlement (CE) n° 1967/2006 du Conseil du 21/12/06 concernant des mesures de gestion pour l'exploitation durable des ressources halieutiques en Méditerranée, interdit la capture de tout individu de moins de 20 cm quelle que soit la technique utilisée. De plus la pêche de loisir est réglementée en France par l'arrêté du 29/01/2013 interdisant la capture d'individus de moins de 23 cm.
Pour visionner la biodiversité de la presqu'île : http://pierreacalmet.wixsite.com/saint-mandrier-mer/
Depuis le début des journées très chaudes de juillet il n’est pas rare de voir voler ensemble les 2 espèces de papillons porte-queue qui virevoltent autour des fleurs, en particulier celles des bougainvilliers. Ce sont le Machaon (Papilio machaon) et le Flambé (Iphiclides podalirius). Ces deux espèces sont à peu près de même taille mais notre Machaon qui atteint les 9 cm est de couleur jaune pâle avec une bande noire qui va du thorax au bout de l’abdomen et des taches en damier sur les ailes avec sur l’aile postérieure 5 tâches légèrement bleuté et une tâche orange. Notre lépidoptère est présent dans toute l'Europe donc est présent sur tout le territoire français jusqu’à 2600 m d’altitude mais rarement abondant. Cette espèce fréquente les milieux découverts et ensoleillés, comme les pelouses sèches, les jardins, les prairies fleuries, les bois clairs, les terrains vagues, les haies. Il affectionne les ombellifères ou les apiacées telles que le Fenouil commun, la Carotte sauvage, l’Aneth, le Cumin, l’Angélique, l’Anis et le Panais.
Le Bougainvillier (Bougainvillea sp.) de la famille des Nyctaginacées est un très bel arbuste grimpant originaire des régions tropicales d’Amérique du Sud. Il est bien adapté à notre climat clément méditerranéen et en particulier celui de la presqu’île où elle fleurit généreusement en continu du printemps jusqu’à la fin de l’automne. Il a été introduit en France à la fin du 18ème siècle après que le botaniste Philibert Commerson découvre cette plante au Brésil qu’il nomme Bougainvillier en hommage à l'explorateur français Louis Antoine de Bougainville qui dirigeait une expédition autour du monde.
Pour visionner la biodiversité de la presqu'île : http://pierreacalmet.wixsite.com/saint-mandrier-mer/
La Doris dalmatienne (Peltodoris atromaculata) est une espèce de mollusque nudibranche endémique de la Méditerranée et des côtes basques et des Canaries. Elle vit dans les zones sombres des grottes et failles ou elle est généralement observée sur l'éponge Petrosia ficiformis dont elle se nourrit. Pour se défendre des prédateurs, elle sécrète des substances toxiques ainsi que des spicules calcaires qui lui confèrent son aspect granuleux.
Pour visionner la diversité des mollusques de la presqu'île : http://pierreacalmet.wixsite.com/saint-mandrier-mer/mollusques-1.
Les raies pastenagues ne sont pas des animaux agressifs mais il faut éviter de les effrayer car leur caudale est équipée d‘un aiguillon caduque dentelé possédant des glandes à venin. Elles l’utilisent pour se défendre ou lorsqu’elles se croient menacées comme par exemple lorsqu’on leur marche dessus quand elles sont enfouies dans le sable.
L’aiguillon effilé pénètre facilement dans la peau où il injecte un venin qui entraîne immédiatement une très vive douleur qui s’amplifie dans les deux heures qui suivent. La piqure peut entraîner des malaises allant jusqu’à la perte de connaissance. Lorsque l’aiguillon est planté profondément, à la façon d’un harpon l’orientation des dentelures empêche son retrait. il ne faut pas essayer de le retirer car on risque de déchirer profondément les tissus de la peau et du muscle. Il devra être retirer par chirurgie. Comme de nombreux venins, celui des raies est thermolabile et est inactivé à partir de 50°C. L’immersion de la zone atteinte dans de l’eau chaude inférieure à 50°C (pour éviter les brûlures) pendant au moins trente minutes inactive le venin. L’extrémité d’une cigarette incandescente peut être approchée jusqu’à quelques millimètres de la plaie avec des mouvements de va-et-vient pour inactiver le venin mais surtout sans toucher la peau pour éviter les brûlures. Pour éviter les complications consultez très rapidement un médecin qui vous expliquera les soins locaux et la surveillance de la plaie et pourra prescrire un antibiotique.
N'hésitez pas à nous reporter toutes observations intéressantes, avec une photographie si possible, concernant l'environnement de la presqu'île.
