L’absence de vent avec l’augmentation de la chaleur de l’atmosphère ont conduit à une inversion thermique au-dessus de la rade qui a été bien visualisée par…. les panaches de rejets de polluants des moteurs du Mega Smeralda et du Mega Regina de la Corsica Ferries. Ce qui est bien avec la physique c’est que les mêmes conditions conduisent aux mêmes conséquences, pas de surprise ! Voir ici, ici, ici…
Le Mega Smeralda de la Corsica Ferries battant pavillon italien a donné toute la mesure de ses capacités de rejets de contaminants issus de la combustion de ses vieux moteurs qui se sont dispersés dans l’atmosphère toulonnais et de sa périphérie lorsqu’il était à quai. On aurait cru voir le Valiant Lady de la compagnie Virgin ! Lors de son départ pour Bastia, son panache bien visible lors de son passage à quelques centaines de mètres du village de Saint-Mandrier s’est ensuite déroulé tout au long de sa route jusqu’à Bastia.
L’APE, comme d’autres associations de défense de l’environnement et de la qualité de vie, est régulièrement attaquée par les mêmes personnes dans les termes les plus vulgaires. Ainsi, le 22 avril dernier le vice-président de TPM chargé de la Protection de l’environnement, développement durable, transition écologique et énergétique, reprenez votre souffle, dans un post intitulé « La théorie de la peur » au milieu de ses contresens habituels annonce dans un bref instant de lucidité que l’APE « informe que l’air est pollué à Saint-Mandrier à cause des transports maritimes ».
Eh bien oui, l’APE dénonce la pollution de l’air et persistera à dénoncer cette pollution nocive pour la santé car ses membres, que personne n’en doute, eux ne croient pas à la disparition spontanée des polluants, ni ceux des rejets des navires, ni d’ailleurs ceux émis par les voitures.
Ils n’y croient pas comme d’ailleurs les gouvernements de nombreux pays qui ont d’ores et déjà bannis de leurs côtes ces navires utilisant les fuels marines les plus polluants en créant des zones de contrôle des émissions d’oxydes de soufre (zone SECA). Nous, nous attendons la mise en place d’une SECA Méditerranée en 2025. En attendant, il nous avait été annoncé le 20 octobre 2022, la signature d’une charte croisière qui devait permettre notamment d’anticiper dès 2023-24 (sic !) l’utilisation de carburant à teneur réduite en soufre tel que ceux utilisés dans les zones SECA.
Ah ah ah, ça y est on a compris, il est urgent d’attendre 2025… En attendant, tant pis pour nos poumons, ceux des asthmatiques et des enfants très sensibles à ces polluants.
En attendant, lors de leur combustion les mazouts utilisés par ces navires génèrent des panaches de particules fines et ultrafines en grandes quantités, des hydrocarbures aromatiques polycycliques, du carbone suie (Black Carbon), des oxydes d’azote, des oxydes de soufre et des composés organiques volatils ainsi qu’évidemment des gaz à effet de serre tel que le CO2. Ces contaminants se dispersent dans l’atmosphère de la presqu’ile lors du passage des navires le long du littoral puis leurs rejets sont dispersés dans l’atmosphère de la métropole au grès du vent. La pollution ça se partage !
Le Mega Regina de la Corsica Ferries n’était pas de reste, laissant un panache de contaminants issus des rejets de combustion de ses vieux moteurs, panache bien visible, pour ceux qui voulaient le voir évidemment, lors de son passage devant le village de Saint-Mandrier puis tout au long de sa route jusqu’à Ajaccio.
Au fait, aucune station de mesure du soufre dans l’atmosphère n’a été installée par Atmosud sur le territoire de TPM sous l’influence des rejets gazeux des navires des ports de Toulon ou de la Seyne sur mer. Donc, pas de mesure de qualité de l’air en soufre, pas de problème pour notre santé. Ben voyons ! La aussi, la politique de contrôle est connue : il est urgent d’attendre que ces polluants soient interdits pour commencer à les mesurer…