Cette nuit comme l’été dernier à la même époque la température de l’eau est à 27°C ! Et oui, la Méditerranée se réchauffe et des maxima sont enregistrés pour les eaux baignant les côtes de l’Espagne à celles de la Grèce.
Nos plongées sont toujours l’occasions d’observation d’éventuels évolutions de la flore et de la faune sous-marines locales.
Un minuscule poulpe commun (Octopus vulgaris) d’une dizaine de centimètres recherche son repas sur le tapis d’algues et fuit prestement la lumière de la lampe en se réfugiant dans l’herbier de Posidonies bordant le rocher.
Nous continuons notre promenade nocturne et croisons deux sèches l’une en pleine eau et l’autre tapis contre un rocher qui perdent leurs repères sous l’effet des lampes et des éclairs des flashs.
La facilité des sèches à modifier leurs couleurs dans la journée en fonction de celles des substrats est altérée lorsqu’elles sont éblouies par l’intensité des lampes. Leurs robes s’éclaircissent mais elles n’en restent pas moins des êtres vivants au comportement incroyable.
L’ipomée est une plante herbacée vivace qui colonise de nombreux jardins de la presqu’ile où elle est cultivée pour ses fleurs de couleurs vives. Grimpante, ses tiges volubiles pouvant atteindre 6 mètres de long courent le long des clôtures, des murs, des piliers... Ses feuilles alternes peuvent être trilobées ou en forme de cœur et ses fleurs en forme d'entonnoir vont du bleu au violet.
La fleur de l’ipomée est un calice formé de cinq sépales subégaux soudés, sa couleur va du bleu vif au violet bleuâtre, virant au pourpre rougeâtre ou au rouge en vieillissant. La corolle a un centre plus pâle et contient les étamines et le pistil.
Originaire du sud des États-Unis au nord du Chili, l’ipomée s'est naturalisée dans de nombreuses régions tropicales et subtropicales et est considérée comme une plante envahissante en Australie, Chine, Afrique australe et dans de nombreuses îles du Pacifique.
La chaleur revenue, les succulentes bien adaptées à la sécheresse fleurissent et c’est une explosion de couleurs de toutes tailles !
Le monde entier est un cactus
Il est impossible de s'assoir
Dans la vie, il y a qu'des cactus
Moi, je me pique de le savoir
Aïe, aïe, aïe
Ouille
Aïe, aïe, aïe
Dans leurs cœurs, il y a des cactus
Dans leurs portefeuilles, il y a des cactus
Sous leurs pieds, il y a des cactus
Dans l'heure qu'il est, il y a des cactus
Aïe, aïe, aïe
Ouille, ouille, ouille
Aïe
Pour me défendre de leurs cactus
À mon tour, j'ai mis des cactus
Dans mon lit, j'ai mis des cactus
Dans mon slip, j'ai mis des cactus
Aïe, aïe, aïe
Ouille
Aïe, aïe, aïe
Dans leurs sourires, il y a des cactus
Dans leurs ventres, il y a des cactus
Dans leurs bonjours, il y a des cactus
Dans leurs cactus, il y a des cactus
Aïe, aïe, aïe
Ouille
Aïe
Comme chaque année en cette période estivale nous dénonçons la vision anachronique de la gestion environnementale de nos espaces naturels. En effet, la municipalité a engagé les travaux de bulldorzerisation des plages avec destruction des banquettes de Posidonies, espèce endémique de Méditerranée.
La destruction des banquettes de Posidonies de la plage de Sainte-Asile à coup de bulldozers ce jour.
Le 16 mai dernier d’ailleurs, nous vous engagions à visionner deux émissions de Sur le Front sur la chaine 5 qui dénonçaient cette pratique reflétant une vision de l’avenir anachronique.
C’est pourquoi, depuis des années, l’APE demande, sans succès jusqu’à présent, à M. Le Maire l’arrêt de cette pratique qui a pour conséquence désastreuse d’ensabler progressivement les herbiers de Posidonie dont la survie est vitale pour la Méditerranée.
Mais depuis des années, la commune persiste dans une approche qui relève d’un autre temps, considérant les banquettes de Posidonia oceanica comme des déchets et comme une nuisance pour le tourisme balnéaire. Voir ce post du 16 juin 2021
Nous ne sommes pas seuls à dénoncer cette pratique. De nombreuses voix et nombre d’avis scientifiques, que l’APE et France Nature Environnement relient depuis des années, dénoncent cette pratique. En effet, les banquettes de feuilles mortes de Posidonies font partie du cycle naturel de cette plante, elles fournissent à l’homme de nombreux services écosystémiques en abritant nombre d’espèces d’animaux et en protégeant le littoral de l’érosion lors des coups de largade, etc.
La DDTM, la DREAL recommandent d’ailleurs que « Les banquettes ne doivent pas être déplacées, y compris en période estivale, afin de préserver le fonctionnement naturel de la plage… Dans la majorité des cas, il convient de laisser les banquettes de posidonie sur place. »
A nos yeux également, il n’y a en effet aucune raison qui justifie cette destruction des banquettes de Posidonies de nos plages et leur réensablement. Déjà, en 2009, une enquête auprès des utilisateurs de la plage de Sainte-Asile avait conclu qu’il n’y avait pas de demande pour ce type d’opérations destructrices. D’ailleurs, lorsque nous étions enfants, nous nous roulions sur les banquettes de Posidonies et nos parents étalaient leurs serviettes sur les feuilles de Posidonies sans se poser la moindre question sur leur présence, considérée comme naturelle.
Récemment, en 2020, une rapport scientifique publié par le Parc National de Port-Cros conclut que « En fait, l’enlèvement des banquettes représente un désastre non seulement économique mais aussi écologique. Il est significatif de constater que, dans un secteur très fréquenté par les touristes internationaux, à Zarzis (Sud de la Tunisie), le non-enlèvement des banquettes de feuilles mortes, dans le cadre d’une initiative locale, est compatible avec une fréquentation élevée par des touristes bien informés des enjeux. Ceci constitue une leçon pour les maires des côtes méditerranéennes, qui se laissent manipuler par des tour-opérateurs et par des informations inexactes. »
Heureusement effectivement, il y a des élus éclairés gérant nos communes littorales, mais sont-ils sincèrement engagés pour préserver notre environnement ? Ainsi, en 2023, la Région Sud s’est engagée pour la préservation des banquettes de posidonie en créant la « Charte d’engagement pour des plages de caractères ». En avril dernier, par la Gazette du Var nous apprenions que « A ce jour, 17 communes du littoral de la région Sud sur 41 et Toulon Provence Métropole sont signataires de cette Charte d’engagement pour des Plages de caractère en Méditerranée ».
Les valeurs des signataires de la charte…
Toulon Provence Métropole est concessionnaire de la plage de Sainte-Asile pour le compte de la commune. Un avis à la population, rien que cela, a été affiché par la Commune, toujours en campagne électorale, sur les panneaux municipaux et sur des pages Facebook indiquant que « Suite à une plainte au tribunal de M. Calmet président de l'APE concernant le réensablement de la plage Saint Asile, nous attendons l'accord de l'état pour nettoyer la plage et la réensabler au plus vite ».
Comme à son habitude, l’intox municipale est au rendez-vous sur ce sujet.
En réalité, le nettoyage des plages n’a pas besoin d’autorisation de l’état à moins effectivement que l’on considère que la destruction des banquettes de Posidonie et le réensablement des plages soient des opérations de nettoyage…
Mais effectivement, l’APE, et non son Président, avec France Nature Environnement ont déposé un recours au tribunal pour demander une étude de l’impact occasionné par ces ensablements répétitifs sur les espèces marines protégées, Posidonies et Cymodocées, et différentes espèces terrestres protégées subissant également les conséquences destructrices de leur habitat situé à proximité.
C’est devant le constat désolant de l’ensablement de l’herbier proche de la plage de Sainte-Asile que nos associations ont décidé ces actions auprès des tribunaux car c’est l’impact de ces destructions d’habitats naturels qui reste à étudier sur le long terme, c’est notre simple requête puisque TPM demande à être exempté de cette étude d’impact alors qu’il sollicite une autorisation qui serait donnée pour 10 ans de réensablement !
A vous de juger s’il y a mensonge en la matière.
Les valeurs de la Charte « Ensemble, nous voulons : (1) Des plages de Méditerranée reconnues pour leur caractère unique, naturel et authentique. (2) Des plages de Méditerranée gérées avec respect vis-à-vis de la faune et de la flore qui les habitent. (3) Des plages qui valorisent notre identité culturelle méditerranéenne. (4) Que l'économie balnéaire prenne en compte les services écosystémiques rendus par la posidonie. Etc. ». Les opérations de nettoyage en cours sur la plage de Sainte-Asile : destruction des banquettes, dispersion et écrasement des feuilles de Posidonies et réensablage avec du sable de carrière… (Photographies prises le 3 juillet 2023). Au fait, le 4 juillet, la commune organise un nettoyage de la plage de Sainte-Asile…
Pour en savoir plus :
- http://www.paca.developpement-durable.gouv.fr/ameliorer-la-gestion-de-la-posidonie-sur-les-a11816.html
- https://youtu.be/A9AMaBTiv-g
- Maintien des banquettes de feuilles mortes de Posidonia oceanica sur une plage très fréquentée par les touristes : leçons depuis la Tunisie. Jean-Marie ASTIER, Charles-François BOUDOURESQUE, Gérard PERGENT, Christine PERGENT-MARTINI. Rep. Port-Cros Natl., Park, 34: 15-21 (2020)
Les météorologues parlent de dissipation des nuages avec l’augmentation de la température. Eh bien aujourd’hui, après la pluie, dans l’atmosphère de la rade après dissipation des nuages, une dispersion des nuages de contaminants des rejets d’échappement des moteurs des Corsica Ferries pouvait être observée (Photographies du Mega Smeralda et du Mega Victoria en sortie de la petite rade prises le 2 juin 2024 à 18h00 et 22h15).
La raréfaction des prairies et autres espaces sauvages a entraîné un effondrement massif des populations d’insectes et d’oiseaux en Europe. Les populations d’insectes ont connu un déclin de 76 % et plus de 600 millions d’oiseaux ont disparu depuis 1980.
Aussi, depuis 2019, le mouvement "No Mow May", ("Pas de tonte en mai"), très actif en Grande-Bretagne fait des émules dans tous les pays européens et des études récentes ont révélé que laisser en place les herbes des jardins favorisait le maintient et le développement des populations d'insectes.
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Différentes espèces de papillons sont visibles en ce moment dans les prairies de la presqu’ile souvent classées dans la sous-famille des Satyrinae. Elles sont caractérisées par des parties de leur corps de couleur brune et la présence d’ocelles à différents endroits sur leurs ailes. Ce sont les Tityre, Tircis, Myrtil, Silene et les Pieride du chou quant à eux sont classé dans la famille … eh oui des Pieridae.
Ainsi, les résultats des recherches issues d'une étude de cinq ans menée par Butterfly Conservation ont montré une augmentation de 93 % des visites de papillons dans les jardins participant à No Mow May. Les avantages vont bien au-delà des abeilles et des papillons : des études ont montré une augmentation du nombre de coléoptères (qui se nourrissent de parasites présents dans les jardins) et des populations de vers de terre plus importantes dans un sol meilleur et des pelouses moins « entretenues ».
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Certaines plantes vont continuer à fleurir durant l’été, et les abeilles et les bourdons ont appris dans leurs déambulations où se trouvent les fleurs dans leur environnement. Lorsque les parcelles sauvages sont coupées fin mai, toute l’énergie et les efforts déployés par les abeilles et bourdons pour savoir où trouver ces fleurs sont perdus. La Scolie des jardins (Megascolia maculata) au corps velu noir avec des tâches jaunes est impressionnante mais totalement inoffensive.
Avec la sécheresse qui s’installe, les fleurs de pelouse qui ont fleuri jusqu’à la fin mai commencent à disperser leurs graines, une source de nourriture pour les oiseaux tels que les chardonnerets et les mésanges. En tondant, vous détruisez toute cette nourriture que les oiseaux attendent.
Chacun devrait faire de la place à la nature, là où il le peut et en permanence. Le No Mow May, et la philosophie durable qui lui est relié est un moyen d’y parvenir.
Pour en savoir plus :
Comme à son habitude, le panache du Mega Andrea du matin arrivant dans la grande rade ressemblait fort à celui du soir. Bonjour les rejets de polluants dans notre atmosphère et les retombées en milieu marin… Ah oui, au fait il faut protéger la Méditerranée, mais de qui alors ?
Avec les fortes températures vous pouvez rencontrer une couleuvre à échelons (Zamenis scalaris) dans la garrigue, le maquis et dans les zones habitées près des cultures. Ce sont des serpents diurnes qui aiment les zones ensoleillées, rocailleuses ou broussailleuses de notre presqu’ile et sont capables de grimper dans les buissons.
Elles sont facilement reconnaissables grâce à leur livrée gris-jaune ou gris brunâtre et aux deux traits longitudinaux sombres le long de leur corps qui peut mesurer jusqu'à 1,60m. Les deux traits sont reliés par des lignes transversales chez les jeunes sujets, faisant penser à une échelle, d’où le nom donné à cette espèce.
Cette couleuvre est totalement inoffensive, admirez-la sans chercher à la chasser car elle disparaîtra rapidement au moindre geste…