Une étude récente menée en France portant sur 57 espèces d'oiseaux et près de 2000 sites sur la période 2013-2022 montre que l’utilisation massive d’imidaclopride, principal pesticide néonicotinoïde, a fortement contribué au déclin des populations d’oiseaux insectivores. Plus inquiétant encore : l'interdiction de cette substance ne suffit pas à garantir un rétablissement rapide des populations.
Les colocataires de nos jardins : roitelet à trois bandes, mésange huppée, rouge-gorge et grimpereau sont affectés par l’emploi de d’imidaclopride et des néonicotinoïdes en général dont l’utilisation devrait faire l’objet d’un moratoire.
Avant son interdiction en 2018, les sites exposés à ce pesticide présentaient jusqu’à 12,7 % d’oiseaux en moins par rapport aux lieux non exposés. Après l’arrêt du pesticide, l’écart est légèrement réduit à 9 %, ce qui témoigne d’une récupération très lente et partielle des populations.
La persistance des résidus d’imidaclopride dans les sols et les eaux, ainsi que des dérogations occasionnelles à son utilisation, freinent une véritable reprise de la biodiversité.
L'étude révèle que l'utilisation de l'imidaclopride est fortement liée à la baisse d'abondance des oiseaux insectivores. Ces oiseaux souffrent doublement :
- Par la toxicité directe ou sub-létale du pesticide, en particulier chez les oisillons.
- Par la raréfaction de leur nourriture (les insectes), très sensibles à ces produits.
Les oiseaux granivores et généralistes, eux, ne semblent pas affectés de la même manière par ce pesticide mais l’étude confirme que les insectivores restent les premières victimes par effet domino : appauvrissement de la biodiversité et des populations d’insectes, baisse de la ressource alimentaire puis chute des effectifs des oiseaux.
La recherche souligne donc que l’interdiction des néonicotinoïdes, bien qu’indispensable, n’est pas suffisante à elle seule pour restaurer rapidement la biodiversité. La persistance de ces substances dans les sols et les eaux continue d'affecter les écosystèmes. Des actions complémentaires et un suivi renforcé des populations d’oiseaux dans les territoires contaminés, sont nécessaires afin de soutenir à la fois les populations d’insectes et d’oiseaux, également menacées par les pratiques agricoles intensives.
Une vedette de nos côtes : le cormoran, champion de la plongée et star des rochers de notre littoral ! Installez-vous avec jumelles ou appareil-photo : ces oiseaux majestueux ne craignent pas de se montrer ni de nous offrir leur spectacle quotidien.
Espèce en voie de disparition puis protégée depuis 1981, le cormoran a retrouvé sa place sur nos côtes et n’a plus à avoir peur de l’homme. Ici, il aime paresser au soleil sur les rochers ou les quais, ailes grandes ouvertes pour sécher son plumage, et s’élance ensuite d’un vol puissant, ailes battantes, la tête bien droite, avant d’atterrir sur l’eau dans un plané élégant digne des meilleurs pilotes.
Mais le cormoran, c’est surtout un plongeur hors pair : il file sous la surface à la recherche de poissons, descendant parfois jusqu’à dix mètres de fond, et peut plonger une minute d’affilée.
Rapide, silencieux et précis, il partage son terrain de pêche avec les pêcheurs locaux et les parcs d’aquaculture où le buffet est ouvert à volonté… pour ceux qui savent passer les filets protégeant les cages d’élevage !
Nos amis à plumes ne sont jamais loin non plus de l’agitation de la rade : allers-retours des bateaux, manœuvres dans le port, ou passage des sous-marins nucléaires Suffren (on vous laisse le trouver sur la photographie) un clin d’œil complice à l’autre monde des profondeurs. Certains chuchotent qu’il s’agirait de drones russes, mais nos amis à plumes, eux, restent zen et s’ils surveillent les lieux c’est pour assurer leur repas.
À tous ceux qui ont la chance d’observer un cormoran en action : prenez le temps d’apprécier cette merveille naturelle. Ensemble, redécouvrons le bonheur d’un littoral vivant, riche d’oiseaux et d’histoires à raconter… et à préserver pour demain !
Partagez vos observations ! Vous avez vu un cormoran ? Un sous-marin ? Un moment rare dans la rade ? Envoyez-nous vos photos et vidéos :
La migration d’automne des Grues cendrées est en cours !
Comme chaque année, ce grand déplacement est largement conditionné par la météo : lorsque l’hiver s’installe sur le nord de l’Europe, la neige, le gel des sols et des eaux rendent l’accès à la nourriture difficile, poussant les Grues à rejoindre des zones plus hospitalières, au sud-ouest de l’Europe.
Elles empruntent deux grandes routes migratoires, dont celle qui concerne la France : la voie occidentale.
À noter : en Camargue, une partie de la population emprunte d’abord une voie centre-européenne, passe par l’Autriche, l’Italie et l’arc alpin… puis revient vers l’ouest.
Si la nourriture reste suffisante en Allemagne, une part importante peut même y hiverner.
Sur la voie occidentale, l’Espagne est le principal pays d’hivernage (près de la moitié des effectifs), mais la France joue un rôle majeur avec des sites d’importance nationale : Lorraine, Champagne, Centre, Aquitaine, Camargue.
La presqu’île de Saint-Mandrier se situe sur la marge Ouest du couloir principal, mais il n’est pas rare d’observer des groupes temporairement orientés vers l’Est pour retrouver une colonie dont elles se seraient séparées, ou utilisant les ascendants pour reprendre de l’altitude – ce qui peut les faire momentanément repartir vers le Nord.
Suivre leur migration
Vous pouvez suivre leur migration en quasi-temps réel sur le site : La migration des Grues cendrées au jour le jour dont est issu cette carte des comptages réalisé les 6 et 7 novembre 2025
Le flux général sur la France reste NE / SO comme bien visible sur le site de la LPO Champagne-Ardenne.
Un signal d’alerte sanitaire majeur cette année
Malheureusement, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) signale cette semaine une mortalité massive de Grues cendrées infectées par la grippe aviaire sur toute la voie ouest-européenne.
En France, les premières ont été observées le week-end des 18/19 octobre dans le nord-est, lors d’une vague migratoire qui a concerné près de 80 000 Grues.
Tous les sites français de stationnement sont désormais touchés, sauf peut-être la Camargue. En Champagne humide, des comptages réalisés sur les dortoirs ont permis de recenser au moins 8 700 cadavres au 31 octobre (sans compter celles mortes sur les sites d’alimentation…).
La période d’incubation semble très courte et la mortalité rapide.
Pour en savoir plus : Pourquoi les Grues cendrées sont-elles particulièrement touchées par la grippe aviaire depuis la mi-octobre 2025 ?
Ce matin du 28 octobre 2025, sur la presqu’île, un minuscule visiteur haut en couleurs s’est laissé observer : le Roitelet triple-bandeau. Avec seulement 5 à 6 grammes, c’est l’un des plus petits oiseaux d’Europe… mais aussi l’un des plus vifs et des plus élégants !
Son bandeau noir sur l’œil et sa calotte orange vif à l'avant chez le mâle, jaune chez la femelle, parfois très légèrement teintée d'orange, le rendent facilement reconnaissable lorsqu’on prend le temps de lever les yeux et de regarder la vie dans les branches.
Insectivore infatigable, il se faufile de rameaux en rameaux à la recherche de minuscules proies, souvent aux côtés des rouges-gorges près du sol et des mésanges dans les pins. À cette période de l’année, certains individus descendent vers les zones méditerranéennes pour passer l’hiver : l’observer ici est donc un privilège discret… mais précieux.
Présent en Europe, au Maghreb et en Asie Mineure, le Roitelet triple-bandeau est commun et, bonne nouvelle, non menacé, et sa présence reste un indicateur de la santé de nos forêts.
Encore une fois, la nature nous rappelle qu’elle est partout autour de nous, parfois à quelques mètres, silencieuse, fragile, mais extraordinairement vivante.
Préservons ces habitats, préservons nos forêts, préservons notre presqu’île.
Ce matin, les rayons du soleil encore rasant transformaient la surface de la mer en miroir doré. Une invitation parfaite pour une promenade sous-marine avec histoires salées à la clef et où chaque apnée est une aventure.
Sous l’eau, les saupes, fidèles au poste, broutaient tranquillement les feuilles de Posidonie prenant leur petit-déjeuner dans les herbiers comme si c’était un buffet à volonté. Autour, des accumulations d’algues arrachées formaient un tapis végétal un peu bohème, comme si la mer avait oublié de faire le ménage.
Et soudain, surprise ! Voilà qu’arrive droit sur moi un banc de bar-loups. Ces poissons, habituellement méfiants, ce matin, n’étaient pas farouches pour un sou. Ils se sont approchés, l’air de dire : « Eh, l’humain, tu fais quoi toi, avec ton attirail de paparazzi sous-marin, ta lampe aveuglante et ton gros œil de photographe ? ».
Ils ont paradé en me tournant autour avec curiosité, pris la pose et m’ont offert un spectacle digne d’un défilé sous-marin improvisé. Leur curiosité était telle qu’on aurait presque cru qu’ils voulaient poser pour la photo du jour, version « portrait de famille sous-marin ».
Un instant de complicité, joyeux et inattendu. J’ai prolongé l’apnée pour donner toute sa saveur à cette rencontre, pour immortaliser ce moment où la mer m’a fait un clin d’œil. Puis d’un coup ils se sont regroupés et ont disparu en formation serrée.
La mer regorge encore de vie, de surprises et de belles histoires… À nous de la protéger pour que ces moments magiques continuent d’exister.
Depuis plus de 40 ans, nos mots d’ordre restent les mêmes :
La nature a besoin de vous !
L’APE reste mobilisée pour protéger les derniers sites naturels de la presqu’île.
Adhérez ou faites un don pour soutenir nos actions : www.ape83430.fr
#BarLoupsMandréens #Plongée #SaintMandrier #Méditerranée
Le ciel était couvert ce matin, mais la température de l’eau encore clémente invitait à enfiler palmes, masque et tuba pour profiter du spectacle toujours renouvelé du monde sous-marin. Et quelle surprise : un grondin volant (Dactylopterus volitans), unique représentant de son genre, aperçu en train de fouiller le sable à la recherche de nourriture.
Un beau représentant de Grondin volant nageant sur le fond à moins de 5m de profondeur.
Facile à reconnaître avec sa tête avec de gros yeux et surtout ses nageoires pectorales démesurées semblables à des ailes, translucides et bordées d’un magnifique bleu fluorescent. Contrairement à ce que son nom pourrait laisser croire, ce poisson ne vole pas : ses nageoires ne lui permettent pas de quitter l’eau, mais bien d’impressionner et de se déplacer au ras du fond.
Certains pourraient presque le prendre pour un poisson-lion (Pterois), celui qu’on retrouve en dessin sur les affiches vantant la bouillabaisse locale... Mais non, rien à voir : le grondin volant n’a rien de commun avec ce redoutable envahisseur indo-pacifique. Tout au plus rappellera-t-on, avec un petit sourire, que les rougets-grondins méditerranéens font bien partie de la recette traditionnelle de la bouillabaisse.
Le grondin volant est un poisson benthique, qui vit habituellement en journée entre 15 et 45 mètres de profondeur en Méditerranée. Mais il arrive que les jeunes individus remontent plus près de la surface et se laissent observer sur des fonds sableux peu profonds, comme ce matin, à moins de 5 mètres.
Une rencontre rare et colorée, qui rappelle combien notre littoral recèle de trésors vivants, parfois inattendus.
Pour en savoir plus
Au petit matin, la mer était d’un calme parfait, translucide, avec la lumière du soleil jouant sur le sable clair.
Un cadre idéal pour une promenade sous-marine… partagée avec un cormoran, qui nageait en surface avant de plonger avec énergie pour attraper ses proies.
Sous l’eau, la vie foisonne : les girelles paon, vives et colorées, croisent les sars à tête noire. Plus loin, les girelles royales dévoilent leurs teintes rouges éclatantes, en compagnie des rougets barbets fouillant le sable.
C’est aussi l’heure du petit-déjeuner pour les saupes, qui broutent en bancs serrés les algues et les feuilles de posidonie, formant de magnifiques herbiers préservés — ici, pas de sable artificiel venu perturber l’équilibre marin.
Sur les rochers battus par les vagues, on observe aussi de petites touffes de Cystoseire stricte, algue brune très sensible à la pollution chimique. Sa présence est le signe d’un milieu encore vivant, même si ce matin, une seule « méduse » de plastique dérivait en lambeaux au milieu des flots.
Une matinée entre merveilles naturelles et fragilités bien réelles, qui rappelle combien il est vital de préserver ces écosystèmes côtiers par petits fonds.
Chère Madame la Seiche,
Permettez-moi d’abord de m’excuser pour cette intrusion impromptue dans votre paisible ballade matinale. Je nageais là, tout content de faire corps avec la Méditerranée, quand soudain… vous.
Votre apparition, magique. Un nuage d’élégance, un soupçon de mystère, et me voilà hypnotisé par vos ondulations féeriques. Vous étiez là, suspendue dans les eaux, à la frontière du visible et de l’illusion.
Et puis, comme une star fatiguée d’être admirée, vous choisissez la retraite stratégique : une glissade gracieuse vers le sable, une pirouette finale, et hop ! Ne restaient que vos deux yeux, aussi discrets qu'inquisiteurs, braqués sur moi avec un air de dire : "Tu me vois ? Tu me vois plus !"
À ce moment précis, chère Seiche, je me suis senti observé, jugé. Pas méchamment, non. Mais d’un regard profond, ancestral, un peu comme si vous me scanniez en profondeur, analysez mes intentions, et évaluez mon quotient marin : "Sympa, mais gigotant." Vous m’avez donc laissé vous prendre en photo, et même de très près.
Je vous remercie pour cette leçon de discrétion et de style. Vous m’avez prouvé que dans l’océan comme dans la vie, il vaut mieux maîtriser l’art de disparaître avec panache que celui de la fanfare.
Avec toute mon admiration,
Un bipède palmé, occasionnellement discret
Ils sont de retour ! Nous vous avions signalé le passage des Guêpiers d'Europe (Merops apiaster) , à la fin de l'été. Ils s’arrêtent dans leur migration automnale sur la presqu’ile avant d’entamer une longue et périlleuse traversée de la Méditerranée pour aller hiverner en Afrique du Sud.
Vous les verrez dans le secteur de la renardière en train d’admirer les deux frères tranquillement posés sur les câbles électriques. Les Guêpiers d’Europe sont facilement reconnaissables à leur couleur vives : la gorge est jaune bordé de noir, le dos, la calotte et le haut des ailes sont brun-roux, le bec noir est légèrement incurvé. Vous les reconnaitrez aussi grâce à leur cri très caractéristique : ici
Depuis une quinzaine de jours ils sont de retour dans les cieux de la presqu’ile mais cette fois-ci dans leur migration printanière pour rejoindre leurs zones de reproduction dans le nord de l’Europe. Les scientifiques ont observé qu’ils migrent au printemps à une vitesse de déplacement plus élevée et sur une durée de voyage plus courte par rapport à l’automne. Alors, vite à vos jumelles !
Vous connaissez la Mésange charbonnière (Parus major) facilement identifiable grâce à son plumage où le jaune dominesa calotte et à sa cravate noires. C’est un petit passereau de 12–15 cm qui fréquente la forêt et les jardins de la presqu’île. Elles adaptant leur régime de mixte insectivore au printemps-été et granivore en automne-hiver. Cette espèce essentiellement sédentaire est commune et est classée « préoccupation mineure » par l’UICN.
Depuis une quinzaine de jours, les Mésanges charbonnières nichent, principalement dans des cavités (arbres, murs, nichoirs ou autres objets humains), accessibles via un trou d’à peine 26 mm de diamètre, ce qui protège sa couvée des prédateurs. Pour leurs nids, elles mêlent fibres d’écorce, mousses et brindilles à des herbes aromatiques (lavande, menthe, immortelles…), dont les composés terpéniques ont des vertus antiseptiques et insecticides.
Les entrées et sorties du nids sont nombreuses tout au long de la journée. Une belle occasion d’admirer les couleurs des Mésanges, leur dextérité à s’engouffrer à toute vitesse par le minuscule trou des nichoirs ou des interstices des rochers.
Malgré ces précautions, les nids sont souvent infestés par la puce Ceratophyllus gallinae, affectant parfois le succès reproductif. Les Mésanges détectent ces plantes grâce à leur odorat, capacité longtemps sous-estimée chez ces oiseaux.
Quelques jours après l’accouplement, la femelle pond entre 7 et 18 œufs, souvent donc en avril-mai avec parfois une seconde ponte en juin-juillet. La couvaison, exclusivement assurée par la femelle, dure 12–14 jours ; les jeunes restent dans le nid pendant 18 jours avant d’effectuer leurs premiers vols.
Les envolées des nichoirs sont d’une rapidité étonnante et pleine de grâce.
Chaque oisillon reçoit en moyenne 50 becquées par jour pendant deux semaines, nécessitant aux parents la capture de 6 000 à 9 000 chenilles par nichée. La femelle peut ajuster le sex-ratio des oisillons en fonction de l’attractivité du mâle (décelée grâce aux UV de sa calotte).
Les oisillons rejettent leurs déjections dans un sac fécal qui est une poche muqueuse résistante blanchâtre. Les adultes récupèrent les sacs fécaux et les abandonnent à distance du nid pour assurer l’hygiène du nid et éviter que les déjections ne révèlent la présence du nid aux prédateurs.
Les premiers envols des oisillons s’effectuent par bonds progressifs, puis par courtes envolées, et les jeunes gagnent leur indépendance quatre semaines après avoir quitté le nid.
Ce cycle de nidification et couvaison, exigeant en ressources et en efforts, est crucial pour la survie et la dispersion des Mésanges. Mais attention, la LPO déconseille le nourrissage en période de reproduction, du fait de l’absence d’une évaluation scientifique claire des risques associés à celui-ci à savoir le risque de transmission de maladies, l'effet sur les taux de prédation, les perturbations physiologiques et l'altération de la composition de la communauté aviaire. Beaucoup d’oiseaux deviennent insectivores à cette saison et cela peut créer une relation de dépendance vis-à-vis des jeunes nés dans l’année qui doivent apprendre à se nourrir par eux-mêmes.
Les nuages roulent bas sur l’horizon mais les jardins et les collines de la presqu’ile bénéficient des ondées et sont colorés de teintes vives.
Discrètes ou pas les fleurs éclaboussent de couleurs les pelouses comme celles minuscules de la badasse, vives de la bourache, de la cynoglosse de crête, du chardon laineux, de la scille du Pérou, de l’urosperme, des cistes... Dans les jardins de façon spectaculaire, les fleurs d’agaves s’élancent vers le ciel, les roses de Banks couvrent les tonnelles, les troncs des arbres de Judée se colorent de bleu ou de blanc tandis que les chêne kermès fleurissent plus discrètement dans des collines.

Que ton cœur reste calme et beau. Laissez-le être toujours amoureux de la vie.
Laissez-le s’épanouir. Qu’il sourit.
Sangeeta Rana
Le Pinson des arbres (Fringilla coelebs) est un passereau commun et facile à reconnaître. Ces pinsons sont sédentaires sur la presqu’ile et y sont visibles toute l'année. Au sol, le Pinson des arbres se déplace en sautillant à la recherche sa nourriture. Le régime alimentaire omnivore du pinson contribue certainement à son abondance. En période inter-nuptiale, les graines dominent largement dans son régime. D’ailleurs, ce sont les graines qui fournissent l'énergie nécessaire aux individus qui décident de migrer. Si vous disposez des graines dans votre jardin, ils viendront se restaurer rapidement. A la belle saison le pinson est plutôt insectivore. Il consomme également les fleurs et les bourgeons des plantes riches en protéines et glucides.
Les adultes mâles du pinson des arbres sont d'un brun-marron chaud avec la tête d'un gris-ardoise bleuté, excepté le front qui est noir, le bec est gris bleuté. Deux larges barres blanches séparées de noir sur les couvertures alaires sont bien visibles. Les rémiges sombres sont ourlées de jaune. Le croupion et les sus-caudales sont olive. La queue sombre montre du blanc aux deux paires de rectrices externes. En cette période hivernale, les couleurs sont atténuées et c'est l'usure du plumage qui fera apparaître les belles couleurs.
Un trait de comportement original de cette espèce, c'est la ségrégation qui se produit en période inter-nuptiale. En Suède, seuls les femelles et les juvéniles migrent en hiver tandis que les mâles restent sur place. C’est ce qui a conduit Linné a préciser cette observation dans le nom de l’espèce, à savoir coelebs, qui veut dire célibataire.
Le pinson des arbres a une plasticité écologique extrême qui en fait l’un des oiseaux les plus communs, en particulier dans les forêts. Les migrateurs fréquentent également les milieux ouverts, particulièrement les cultures, lors des haltes migratoires, à la recherche des graines dont ils tirent leur énergie.
Cette espèce n’est pas considérée comme menacée alors que le déclin actuel que les scientifiques observent pour les populations de passereaux et qui concerne surtout les espèces vivant en milieux ouverts et tout particulièrement ceux des milieux agricoles. Les oiseaux forestiers seraient moins touchés.
Pour en savoir plus :
La floraison des amandiers a débuté ! Ce sont les premiers arbres fruitiers de la presqu’île à fleurir en hiver, produisant des bouquets de fleurs très nectarifères, une véritable aubaine pour les insectes pollinisateurs. Leur pollinisation est donc assurée par les insectes (entomophilie) mais aussi par le vent (anémophilie) fréquent en ce moment.
Du bourgeon floral à la fleur épanouie. La fleur est caractéristique des plantes regroupées dans la famille des rosacées. La corolle est formée de 5 pétales obovés-elliptiques, blancs à rosés, entourant 20, 25 ou 30 étamines.
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Ce mois-ci, de fines pluies ont enfin humidifié les premiers centimètres de sol au grand bénéfice des plantes qui ont également profité des rayons de soleil qui n’ont pas tardé à réapparaître entre les nuages et à réchauffer l’atmosphère. Pour autant, les floraisons des plantes indigènes sont rares en ce mois de janvier et souvent ces floraisons concernent des espèces originaires d’autres continents et qui nourrissent les rares insectes encore visibles ce mois-ci...
Les grandes solandres appelé encore lianes trompettes (nom scientifique Solandra grandiflora) sont en fleurs dans les jardins. Cette espèce originaire des régions tropicales d'Amérique s’épanouit du Mexique au Brésil. C'est une plante ligneuse grimpante au feuillage persistant pouvant atteindre 12 mètres de haut qui contient des alcaloïdes tropaniques (atropine, hyoscyamine, scopolamine). Elle a été introduite dans les jardins du sud de la France, et localement dans ceux de la presqu’île où elle se développe à l’abri du gel. En ce moment, vous pourrez admirer ses grosses fleurs parfumées de 25 cm de long d’un jaune abricot au bout du quai du port de Sanary au début de la montée vers la petite chapelle Notre-Dame de Pitié en haut du Chemin de la colline.
Cette espèce a été classée dans la famille des Solanacées riche d’une centaine de genres pour environ 2 700 espèces. Cette famille comprend des espèces alimentaires d'une grande importance économique telles que la pomme de terre (Solanum tuberosum), la tomate (Solanum lycopersicum), l'aubergine (Solanum melongena) et les piments (Capsicum).
Le thryptomène rocheux (nom scientifique Thryptomene saxicola) est en fleurs dans nos jardins. Les fleurs sont rose pâle à blanches avec cinq sépales et dix étamines disposées à l'aisselle des feuilles. Leur présence n’est pas exceptionnelle puisque la floraison s’étend de janvier à novembre et quelques fleurs sont souvent présentes la plupart des mois de l’année. Cette plante est endémique du sud-ouest de l'Australie occidentale.
Le thryptomène rocheux est une plante rustique aux petites feuilles ovales ou ovoïdes vert clair, aromatiques lorsqu’on les froisse. Elle se développe dans les jardins secs sous la forme d’un arbuste au port étalé et très ramifié qui atteint généralement une hauteur de 1,5 m.
Cette a été classée dans la famille des Myrtaceae qui comprend environ trois mille espèces d'arbres et d'arbustes sources d'huiles essentielles pour la parfumerie ou pour l'usage thérapeutique et qui appartiennent à différents genres regroupant les Eucalyptus, les Psidium dont fait partie le goyavier, les Myrtus dont fait partie le myrte commun, arbuste du maquis méditerranéen, les Eugenia dont le giroflier (Eugenia cariophyllata) qui donne le clou de girofle, les Melaleuca dont on extrait des huiles essentielles, les Leptospermum dont le manuka (Leptospermum scoparium)
Les grappes de fleurs violette de l’hardenbergie violacée (nom scientifique Hardenbergia violacea) explosent au soleil ! C’est une plante grimpante particulièrement qui s'enroule autour de tout support disponible. Originaire d’Australie elle est également surnommée glycine australienne ou encore salsepareille australienne. Elle fleurit de janvier février, puis une seconde fois en mars.
Ses grappes pendantes de fleurs papilionacées peuvent mesurer jusqu’à 15 cm. Ses fleurs mellifères attirent de nombreuses abeilles et autres pollinisateurs. Sa fructification décorative produit de petites gousses qui renferment des graines.
Elle a été classée dans la famille des Fabacées, aussi appelée Légumineuses qui regroupent les haricots, pois, pois chiche, lentilles, fèves, lupins, gesses, sojas, arachides, tamarins, caroubes, fenugrecs, luzerne, trèfle, acacias, mimosas.
Toutes ces floraisons donnent un air de printemps aux jardins de la presqu’île…













