En vous promenant dans la garrigue de la presqu’île vous pouvez observer dans les buissons de grands insectes sans ailes qui ressemblent à des brindilles brunes ou à des bouts de tiges vertes. Ce sont des phasmes. Avec un peu de chance vous croiserez Bacillus rossius qui vit, en général, à faibles hauteurs entre 1 et 3 mètres dans les plants de bruyère arborescente (Erica arborea L), de lentisque (Pistacia lentiscus L.) et de myrte (Myrthus communis L.). Uniquement méditerranéen, c'est le plus grand des phasmes français mais aussi le plus rare.
Le phasme Bacillus rossius a un corps ayant une longueur pouvant atteindre 10,5 cm avec une largeur d'environ 6 mm. Son abdomen à extrémité arrondie et se termine par des cerques. La longueur de ses antennes de 5 à 10 mm sont plus longues que la tête qu’elles prolongent, mais plus courtes que les fémurs antérieurs et sont composées 20 à 25 articles assez réguliers.
La femelle a un œil clair et non tacheté mais nettement séparé en deux parties égales par une barre horizontale noire. L’espèce se reproduit par parthénogénèse et pond des œufs globuleux noirs. A vos appareils photos donc !
L’inoffensive méduse appelée œuf au plat (Cotylorhiza tuberculatanus) a été observée cette semaine dans les eaux des plages de Cavalas et de la Coudoulière. Elle doit son nom à la forme de son ombrelle composée d’une couronne jaunâtre entourant un dôme orangé qui ressemblant à un œuf cuit au plat.
Endémique du bassin méditerranéen, plutôt estivale, sa longévité est de six mois. Elle se nourrit de microplancton et des éléments produits par des algues zooxanthelles qui vivent en symbiose dans les tissus de ses tentacules où elles apparaissent sous la forme de tâches colorées bleues et violettes. A la différence de la méduse Pelagia noctiluca que nous avons observé récemment dans nos eaux de baignade (voir ce lien), la méduse œuf au plat est sans danger pour l’homme ni pour la plupart des autres espèces marines. D’ailleurs, son ombrelle sert fréquemment d'abri protecteur aux alevins de bogues et de sérioles qui se réfugient à la moindre alerte entre ses tentacules.
Coronella girondica, une belle petite couleuvre non venimeuse et inoffensive que l’on peut observer à proximité des murs et amas de pierres sèches, les ruines, les tas de végétaux et dans les fourrés du maquis de la presqu’île. La coronelle girondine mesure entre 50 et 70 cm et peut atteindre 1m. La coronelle girondine montre des taches noires caractéristiques sur le ventre qui permettent de la distinguer d’une espèce lui ressemblant, la coronelle lisse. La coronelle girondine est difficile à observer car elle sort la nuit en été, en soirée ou en fin d'après-midi dans les autres saisons. Vous la verrez pendant les nuits tièdes et pluvieuses de printemps et encore ces jours-ci après les pluies. Elle se nourrit de lézards et de petits rongeurs. C'est une espèce protégée en France depuis 1976.
De l’écume de mer s'est formée à la surface de la mer qui était très agitée ce matin et s'est répandue sur la plage de la Coudoulière.
En effet, par vent fort les vagues piègent des bulles d’air sous la forme d'un mélange instable d’air et d'eau de mer (salée). Les bulles d’air sont encapsulées dans un film visqueux et transparent de matière organique provenant essentiellement de la dégradation des bactéries, du plancton et des algues.
La dorade royale (Sparus aurata) est un poisson aux couleurs magnifiques qui finit souvent dans l’assiette des amateurs de poissons. Sa robe est d’un gris argenté avec des nageoires dorsale et caudale frangées de noire. Sa tête est bombée avec entre les deux yeux un bandeau frontal doré également bordé de noir. Un grande tache sombre allongée sur le haut de l’opercule chaque côté de la tête permet de la distinguer des autres espèces de la famille des sparidés.
La dorade est un poisson essentiellement carnivore qui peut atteindre une taille de 70 cm. Sa bouche est bordée de lèvres épaisses et chaque mâchoire possède de 4 à 6 canines massives à l’avant suivies de 2 à 4 rangées de molaires. Sa denture efficace lui permet de broyer les coquilles des mollusques bivalves (moules, huîtres) et les carapaces de crustacés, voire celles des oursins. C’est donc un compétiteur des gastronomes de fruits de mer que nous sommes mais c’est aussi pourquoi sa chair est si appréciée !
Ce matin, le 8 août, nous avons rencontré une dorade chanceuse en nageant dans les eaux de la plage de Saint Asile : celle de la photo ! Prise en flagrant délit de gourmandise elle a un hameçon planté dans la mâchoire inférieure, le fil de pêche s’est cassé et est coincé dans un rocher la retenant prisonnière).
Notre amie a donc échappé à l’assiette du pêcheur et nous l’avons libérée tout de go sans la blesser. Doublement chanceuse. Elle est partie en nageant lentement au-dessus de l’herbier de posidonies encore toute groggy de sa mésaventure et certainement surprise de ce dénouement inattendu. Bonne chance l’amie !
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Attention, le Règlement (CE) n° 1967/2006 du Conseil du 21/12/06 concernant des mesures de gestion pour l'exploitation durable des ressources halieutiques en Méditerranée, interdit la capture de tout individu de moins de 20 cm quelle que soit la technique utilisée. De plus la pêche de loisir est réglementée en France par l'arrêté du 29/01/2013 interdisant la capture d'individus de moins de 23 cm.
Pour visionner la biodiversité de la presqu'île : http://pierreacalmet.wixsite.com/saint-mandrier-mer/