La semaine suivant l'incendie de Notre-Dame le 15 avril dernier, la station de surveillance de la qualité de l’air de Limay dans les Yvelines, située à 50 km à l'ouest de la cathédrale, a détecté une élévation de la concentration de plomb dans l'air atteignant 0,108 µg/m3. Le rapport de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) publié ce mercredi 26 novembre sur la modélisation du panache de fumée, confirme que l'incendie de la cathédrale en est bien la cause. |
Exemple de représentation de la répartition relative des dépôts cumulés de monoxyde de plomb issus du panache de l’incendie selon l’un des trois profils granulométriques décrits dans le rapport de l’Ineris.
La concentration en plomb mesurée à Limay (0,108 µg/m3) est inférieure d’un facteur 2 à l'objectif de qualité (0,25 µg/m3) défini par la directive du 21 mai 2008 sur la qualité de l'air ambiant. Evidemment, la modélisation montre que plus on se rapproche de la cathédrale, plus les valeurs dans le panache ont été élevées et donc les retombées au sol importantes. La pointe nord du VIe arrondissement de Paris, le VIIe, le nord du XVe et le XVIe arrondissements, constituent les zones de plus fortes retombées, quel que soit le scénario considéré. Le parvis de la cathédrale montre le point le plus contaminé avec des concentrations de plomb atteignant 1,3 g/m².
Sur les 1 072 examens de dépistage prescrits depuis l'incendie sur des enfants de 0 à 18 ans présents dans la zone touchée par les retombées, douze cas ont révélé un dépassement du seuil de déclaration obligatoire (50 µg/L) définissant le saturnisme infantile.
Trois scénarios ont été définis par l’Ineris pour tenir compte des tailles des particules de plomb émises dans le panache variant de 1,5 à 50 microns. Le terme source de l’émission de plomb dans l'atmosphère sur la durée de l’incendie a été estimé à 138 kg, soit 0,3g par kilogramme des 460 tonnes de plomb présentes dans la flèche et la toiture (3/10 000). Les particules ont été supposées émises à 50 m au-dessus de la voute et à 37m pour la flèche. Durant l’incendie, la direction du vent a oscillé entre 70° et 110° et l’altitude de la couche limite a varié entre 400 m et 1 300 m.
Une fois de plus, il est montré que l’impact des retombées suite à la dispersion atmosphérique de polluants issus d’un accident est constaté sur de grandes distances à partir du point d’émission. C’est précisément la réalisation de ce type d’étude que demandent l’UDVN-83, MART et l’APE dans le cadre du Plan Particulier d’Intervention (PPI) du port militaire de Toulon accueillant des navires à propulsion nucléaire dont le calcul des conséquences est limité à 2 km du point d’émission de rejets atmosphériques d’un éventuel accident nucléaire, voir cette fiche. |
Vous trouverez ici le rapport technique de l’Ineris intitulé « Modélisation de la dispersion des particules de plomb du panache de l’incendie de Notre Dame »
La réunion du 22 novembre a permis aux services des autorités de la défense et des pouvoirs publics de préciser le scénario de l’exercice qui se déroulera sur les deux journées du 12 et 13 décembre prochain. Douze personnes du public, dont des membres de l’UDVN-83, MART et APE étaient présentes. Cette faible participation est certainement due au déclenchement de l’alerte orange prévue à 19h00. La séance a également été écourtée pour cette raison, les services de la Préfecture devant gérer cette alerte.
Scénario de l’exercice. Le 12 décembre l’exercice débutera à 8h00 par la simulation d’un accident nucléaire sous forme d’une « avarie technique » dans le compartiment de l’un des réacteurs du porte-avions Charles de Gaulle. Des victimes sur zone seront simulées et le Plan d’urgence interne (PUI) du port militaire sera déclenché. A la suite de quoi, l’activation de l’organisation nationale de crise et les gestions technique, sanitaire et médiatique de l’événement seront simulées. A ce stade de l’exercice aucun rejet radioactif ne sera simulé mais une augmentation du risque de rejet d’éléments radioactifs dans l’atmosphère sera notifiée comme probable. En fin de journée et avant 18h00 un rejet radioactif imminent dans l’atmosphère sera simulé justifiant le déclenchement du PPI.
Le 13 décembre, l’exercice reprendra à 8h00 avec le rejet simulé d’éléments radioactifs dans l’atmosphère en début de matinée. Le rejet conduira à la simulation de la mise en alerte des populations par le système d'alerte et d'information des populations. Les sirènes d'alerte devraient être utilisées aux fins de l’exercice. La fin de la phase de rejets radioactifs sera suivie par la simulation de la phase de mesure des retombées radioactives sur le domaine portuaire militaire proche ainsi que des secteurs civils concernés par le PPI actuel (Toulon, Ollioules, la Seyne sur mer). La simulation concernera plus particulièrement la gestion des conséquences radiologiques pour les populations et l’environnement par les autorités de la Défense et par les pouvoirs publics : mise à l’abri et confinement des populations, gestion dues trafics routiers, maritimes, ferrés, distribution des comprimés d’iode, contrôles des aliments, etc. L’exercice prendra fin vers 16h00.
Les personnes présentes ont brièvement posé des questions concernant essentiellement les modalités d’alerte des populations, de leur mise à l’abri et sur la distribution/disponibilité des comprimés d’iode.
Vous trouverez ici la fiche d'analyse de l'UDVN83, MART et l'APE pour l’inclusion de la presqu’ile de Saint-Mandrier dans le PPI du Port militaire de Toulon. Voir notre précédent article sur le sujet.
Les 12 et 13 décembre, un exercice de simulation "d’événement radiologique" sera organisé par la préfecture pour tester le plan particulier d’intervention (PPI) du port militaire de Toulon, premier port militaire de la Méditerranée. Le PPI est mis en œuvre en cas d’un évènement radiologique concernant l’un des réacteurs nucléaires des six sous-marins nucléaires d’attaque basé à Toulon ou du porte-avions Charles de Gaulle.
Cet exercice sera présenté lors d'une réunion publique organisée ce vendredi 22 novembre à 17h30 salle Clémenceau, en préfecture du Var (boulevard du 112ème Régiment d’Infanterie à Toulon).
L’exercice devrait simuler l'organisation des services concernés par la gestion du risque pour les populations civiles riveraines et pour l’environnement suite à des rejets de gaz radioactifs émis dans l’atmosphère lors d'un accident sur l'un des réacteurs nucléaires embarqués. Ce type d’exercice est organisé tous les trois ans à Toulon. Le dernier a été organisé en novembre 2016.
Vous trouverez la fiche d'analyse faite par l'UDVN83, MART et l'APE du PPI du Port militaire de Toulon diffusé en 2012 ici, voir notre précédent article.
La participation à cette réunion est soumis à une inscription préalable obligatoire via le formulaire en ligne.
A regarder comme exemple de sensibilisation et d'information des populations: Le film "Duck and Cover" a été réalisé dans les années 50 par le Département de la Défense civile des Etats-Unis pour populariser la technique dite du "Duck and Cover" qui était préconisée pour minimiser les blessures causées par une explosion nucléaire... (durée 9 minutes, en anglais, mais les images sont explicites)
Le 24 octobre dernier la France a été condamnée par la Cour de Justice de l’Union européenne pour non-respect de la directive de 2008 pour dépassement « de manière systématique et persistante la valeur limite annuelle pour le dioxyde d’azote (NO2) depuis le 1er janvier 2010 dans douze agglomérations et zones de qualité de l’air françaises, à savoir Marseille (FR03A02), Toulon (FR03A03), etc."
En effet, depuis 2010, entre autres polluants atmosphériques, le seuil limite de dioxyde d'azote a été régulièrement franchi dans l’air que nous respirons à Toulon. La Cour « constate que la France n’a manifestement pas adopté, en temps utile, des mesures appropriées permettant d’assurer un délai de dépassement qui soit le plus court possible. Ainsi, le dépassement des valeurs limites en cause durant sept années consécutives demeure systématique et persistant dans cet État membre malgré l’obligation pour la France de prendre toutes les mesures appropriées et efficaces pour se conformer à l’exigence selon laquelle le délai de dépassement doit être le plus court possible ».
Le dioxyde d’azote est un polluant issu principalement des moteurs diesel. Il est responsable de 9 300 morts prématurées par an en France. Les causes de cette condamnation sont en ligne avec les résultats publiés par l’INRIX (http//inrix.com/press/scorecard-fr/) qui classait Toulon comme la 3eme ville de France dans laquelle on perd le plus de temps dans les bouchons avec un total de plus de 35h perdues par an.
communiqué de presse de la Cour de justice de l’Union Européenne et
Bisphénols, phtalates, parabènes, éthers de glycol, retardateurs de flamme bromés et composés perfluorés... Près de 70 biomarqueurs ont été étudiés par Santé publique France qui a mesuré la présence de ces polluants dans des prélèvements biologiques (urines, sérum et cheveux) de 1104 enfants et 2503 adultes, représentatifs de la population française composée (www.santepubliquefrance.fr).
Les bisphénols (A, F et S), les phtalates, les parabènes, les éthers de glycol, les retardateurs de flamme et les composés perfluorés sont pour certains des perturbateurs endocriniens ou des cancérigènes, avérés ou suspectés.
Les principaux résultats montrent que :
- Ces polluants sont présents dans l’organisme de l’ensemble des adultes et des enfants ;
- Les niveaux d’imprégnation mesurés sont comparables à ceux d’autres études menées à l’étranger, notamment aux Etats-Unis et au Canada à l’exception des retardateurs de flamme bromés, des bisphénols S et F et des parabènes ;
- Des niveaux d’imprégnation plus élevés sont retrouvés chez les enfants.
Cette étude permet d’établir les premières valeurs de référence d’imprégnation de ces polluants pour la population générale. Elle sera suivie de deux autres volets sur les métaux et les pesticides.
- Plan particulier d’intervention du port militaire de Toulon
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