Dans la nuit du 10 juillet 2025, les habitants de la presqu'île ont eu la chance d'assister à un spectacle céleste rare : la super lune du Capricorne, également appelée lune du cerf, s'est levée au-dessus de la Méditerranée dans un silence presque sacré.
Ce moment suspendu, quand la mer et le ciel se rejoignent dans une lumière argentée, nous rappelle la beauté intacte du monde naturel, celle qui apaise, qui inspire et que nous devons préserver.
Dans les traditions amérindiennes, la pleine lune de juillet marque la période où les bois des cerfs commencent à pousser. Elle symbolise la croissance, la force et le renouvellement, en écho au cycle profond de la nature.
Quand la mer devient miroir. Vue depuis nos plages, la lune du cerf s’est levée lentement au-dessus de l’eau, projetant son reflet sur une mer d’huile. Un instant de grâce qui rend tangible l’union entre le ciel et l’océan mondial dont fait partie la Méditerranée (Photographies prise le 10 juillet à partir de 21h40).
Ce spectacle naturel est un trésor fragile. Il dépend de l’équilibre de notre environnement : qualité de l’air, absence de pollution lumineuse, horizon dégagé, biodiversité préservée. Sans cette harmonie, la beauté disparaît.
Une invitation à la contemplation… et à l’action pour préserver l’enchantement (Photographies prise le 10 juillet à 21h44 du Mega Victoria de la Corsica Ferries).
Face à cette splendeur, difficile de ne pas ressentir un appel intérieur : celui de ralentir, de respecter, de protéger. L’océan, les collines… tout cela forme un ensemble vivant et interconnecté. Et c’est à nous, citoyens et citoyennes de ce littoral, de veiller à ce que cet équilibre ne soit pas rompu.
L’APE s’engage pour que cette beauté reste accessible aux générations futures : Préserver la mer, les herbiers de posidonie, limiter la pollution lumineuse, freiner l’artificialisation, stopper le bétonnage…
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L’autorisation préfectorale qui exemptait la Métropole Toulon Provence Méditerranée (MTPM) d’étude d’impact pour les « recharges en sable » de la plage de Sainte-Asile a été annulée par jugement du tribunal administratif de Marseille le 15 mai 2025 . Le grain de sable dans l’approche idéologique de l’environnement de M. Vincent où la réalité n’a aucune importance. Depuis, M. Vincent enrage et comme à son habitude, tente de réécrire l’histoire à son avantage, lors des séances du Conseil municipal, par des avis à la population et par communiqué de presse, et se défausse de toute responsabilité : « ce n’est pas moi, c’est MTPM, c’est le préfet, c’est l’APE… »
Rappel des faits, facilement vérifiables
La plage de Sainte-Asile, à l’état naturel avant sa transformation, était constituée de galets encore visibles aux endroits dépourvus de sable et à la base des banquettes de posidonies. À la fin des années soixante, la décision de s’engager dans une politique de développement touristique a conduit la commune à bouleverser son littoral. Des installations portuaires ont été créées et/ou étendues, et quatre zones côtières ont été ensablées à partir de 1970 (La Vieille, Touring, Canon et Sainte-Asile).
Côté rade, c’est la totalité du littoral qui a été artificialisé. Côté mer ouverte, en dehors des zones de falaises, c’est la quasi-totalité du littoral civil facilement accessible qui l’a été. Aujourd’hui, seules les plages de la Coudoulière et de Cavalas échappent à une recharge annuelle en sable. Concernant la plage de Sainte-Asile, la commune a créé en 1982 un épi de rochers, remblayant chaque année la plage érodée par les tempêtes.
L’APE, une position constante depuis plus de 40 ans
Chère Madame la Seiche,
Permettez-moi d’abord de m’excuser pour cette intrusion impromptue dans votre paisible ballade matinale. Je nageais là, tout content de faire corps avec la Méditerranée, quand soudain… vous.
Votre apparition, magique. Un nuage d’élégance, un soupçon de mystère, et me voilà hypnotisé par vos ondulations féeriques. Vous étiez là, suspendue dans les eaux, à la frontière du visible et de l’illusion.
Et puis, comme une star fatiguée d’être admirée, vous choisissez la retraite stratégique : une glissade gracieuse vers le sable, une pirouette finale, et hop ! Ne restaient que vos deux yeux, aussi discrets qu'inquisiteurs, braqués sur moi avec un air de dire : "Tu me vois ? Tu me vois plus !"
À ce moment précis, chère Seiche, je me suis senti observé, jugé. Pas méchamment, non. Mais d’un regard profond, ancestral, un peu comme si vous me scanniez en profondeur, analysez mes intentions, et évaluez mon quotient marin : "Sympa, mais gigotant." Vous m’avez donc laissé vous prendre en photo, et même de très près.
Je vous remercie pour cette leçon de discrétion et de style. Vous m’avez prouvé que dans l’océan comme dans la vie, il vaut mieux maîtriser l’art de disparaître avec panache que celui de la fanfare.
Avec toute mon admiration,
Un bipède palmé, occasionnellement discret
Vous les avez surement remarqués depuis quelques jours, des adultes du papillon Bombix dispar (Lymantria dispar) sont apparues en grand nombre voletant dans la nuit.
Il y a 6 ans, en 2019, nous avions déjà signalé leur présence en grand nombre sur la presqu’ile. Et justement, les cycles de pullulation durent de deux à quatre ans, avec une période de latence de six à douze ans entre chaque cycle.
Ce bombix est une espèce de lépidoptères de l'hémisphère nord, à activité nocturne, de la famille des Erebidae, l’une des familles de papillons de nuit qui présente le plus grand nombre d'espèces.
Cet insecte est un ravageur des forêts de feuillus, en particulier les chênaies, dont les chenilles dévorent toutes les feuilles des arbres. En ce même moment des populations très importantes dévastent les forêts corses. et celles plus près de la Mole et de Bormes-les-Mimosas au niveau du littoral du massif des Maures.
Le mâle est reconnaissable à des antennes en forme de « plumes » et des ailes brunes ornées de lignes foncées. La femelle a un corps velu blanc, crème ou jaunâtre plus grand, des antennes fines et des ailes blanches ornées de motifs foncés.
Comme nous l’indiquions en 2019, aucun traitement contre ce Bombix n’est vraiment efficace en zone forestière. En revanche, les Calosomes (par exemple Calosoma sycophanta), coléoptère de la famille des Carabidés sont de redoutables prédateurs des chenilles, de même que les oiseaux. Ce sont de précieux auxiliaires pour limiter la prolifération des Bombix.
Il est toujours préférable de laisser réagir le milieu naturel et de le perturber le moins possible durant cette phase épidémique afin d’éviter de perturber les cycles biologiques et la biodiversité, déjà bien mal en point. Localement, on peut agir en éliminant les pontes en grattant les amas d’œufs des troncs des arbres.
Face à l’érosion côtière, notamment sur les plages sableuses, certaines communes littorales, comme celle de La Seyne-sur-Mer, recourent à une méthode apparemment simple : utiliser en été le sable stocké en arrière-plage, après avoir été excavé à l’aide d’engins mécaniques dans les parties basses de la plage (retroussement) en automne.
Souvent présentée comme une solution écologique, car elle réemploie un sable marin local, cette pratique, répétée chaque année, entraîne en réalité des effets géomorphologiques et écologiques préoccupants.
Une altération de la dynamique naturelle
Les excavations de sable dans l’étage médiolittoral, zone soumise à l’action des vagues, perturbent la dynamique sédimentaire naturelle. Ce déséquilibre contribue paradoxalement à l’érosion de la plage sur le long terme, tout en appauvrissant la biodiversité.
Plage ses Sablettes : l’enlèvement du sable de l’étage médiolittoral de la plage, suivi de son retroussement en arrière-plage, où sont créées des dunes et un cordon artificiel du côté du port de Saint-Elme. Le sable est extrait par pelleteuses dans cette zone riche en biodiversité, où vivent annélides, crustacés, mollusques, coléoptères et où se nourrissent de nombreux oiseaux. Ces interventions détruisent directement cette faune, pourtant essentielle au bon fonctionnement du milieu.
Une marche sur la plage ! Un déséquilibre persistant
Plage ses Sablettes : La zone excavée reste visible sous la forme d’une « marche » qui persiste tout l’hiver. Ironiquement, ce ne sont pas les dunes artificielles qui protègent la plage des tempêtes, mais bien les banquettes de Posidonies qui protègent les dunées, naturellement échouées sur la partie basse de la plage.
Le stockage du sable sous forme de cordons ou de dunes artificielles en arrière-plage perturbe profondément le fonctionnement naturel du littoral. Le sable y devient rapidement sec et compacté, rendant le milieu impopre à la faune et à la flore typique des dunes. Ces cordons bloquent aussi les échanges naturels entre la mer et la terre, altérant les dynamiques écologiques locales.
Sable transporté, plage artificialisée
Plage ses Sablettes, secteur Mar-Vivo : Le sable est ensuite transporté par camions-bennes pour recharger les zones érodées de Mar-Vivo. Réparti et tassé mécaniquement par les engins de chantier, il forme une surface bien plane mais artificiellement compactée. Au contact de l’eau, ce sable sec forme des flocs flottant à la surface de la mer, qui dérivent vers le large. Aucune barrière anti-turbidité n’a semble-t-il été installée, ce qui augmente les risques d’ensablement et de turbidité pour l’herbier de Posidonies, situé à seulement 60 mètres de ce secteur de la plage.
Des impacts durables, pour un résultat éphémère
Plage ses Sablettes : Le lendemain matin, un dépôt crémeux apparaît sur la plage. Un reprofilage est ensuite effectué pour lisser le sable, suivi d’un passage d’engin de nettoyage pour retirer les déchets redevenus visibles. Ces dernières interventions modifient la structure du sable (compacité, capacité de drainage) et détruisent une nouvelle fois la faune qui s’était réinstallée et qui vient d’être ensevelie sous les recharges de sable.
Le rechargement et reprofilage altèrent profondément les habitats naturels. À force d’uniformiser les plages, ces pratiques affaiblissent leur résilience face aux aléas climatiques. Elles donnent aussi une illusion de stabilité, masquant le recul réel du trait de côte.
Une fuite en avant coûteuse
Ces opérations, onéreuses et à l’efficacité temporaires, doivent être recommencées chaque année. Le sable réinjecté est rapidement emporté par les tempêtes, entraînant un cercle peu vertueux mobilisant des ressources humaines, matérielles et financières, détruisant la biodiversité locale… sans régler le problème de fond.
Après reprofilage, des débris de vie marine et déchets plastiques réapparaissent dans le sable. Malgré cela, certains continuent à qualifier ces opérations de "ré-ensablement écologique". Devinez qui ? Eh oui…
Changer de cap : restaurer plutôt que recharger
Il est plus que temps de repenser notre rapport aux plages. Plutôt que de chercher à les « domestiquer » par des opérations mécanisées répétées, adoptons des approches plus douces :
- respect des milieux naturels,
- relocalisation des infrastructures exposées à l'érosion,
- et acceptation de l’évolution naturelle du trait de côte.
C’est dans cette voie que se trouve la résilience véritable.
Alors que les journées s’allongent et que la chaleur explose, un spectacle discret mais saisissant se déploie sous nos yeux : la floraison des cactus. Ces plantes souvent perçues comme austères se parent soudain de couleurs vives, dévoilant des fleurs aussi surprenantes qu’éphémères. Jaunes éclatants, fuchsias profonds ou blancs nacrés… chaque variété a sa propre manière de célébrer l’arrivée de la saison chaude.
La cigale « Même pas peur… »
C’est un moment à la fois poétique et symbolique : dans cet univers aride, la vie explose en silence. Une leçon de résilience et de beauté inattendue qui invite à ralentir, observer, et apprécier la magie discrète de la nature.
Dans le cadre de la troisième conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3-) France Nature Environnement FNE-PACA a organisé un atelier embarqué afin de débattre sur les principaux défis pour une « Méditerranée vivante ». Différents thèmes ont été abordés sur les évolutions en cours et les perspectives, en particulier question biodiversité. Ce que nous sommes prêts à consentir pour préserver cette biodiversité, pour éviter de dégrader les milieux, l’importance des aires marines protégées en Méditerranée française, etc. Les différents membres d’associations de protection de l’environnement ont échangé avec les représentants de l’Office français de la biodiversité, l’Agence de l’eau, du Conservatoire du littoral, de la direction de la mer, du plan bleu, etc.
[SÉRIE LES SUPER-POUVOIRS DE L'OCÉAN] 3/3 | Saint-Mandrier et les herbiers
Les discussions ont porté entre autres sur l’urbanisation excessive du littoral de nos côtes avec l’exemple prégnant de celui des Alpes-Maritimes (les bâtiments de Marina Baie des Anges, véritables murs de béton qui se poursuit par le littoral complètement urbanisé de Nice), l’importance des herbiers de Posidonies mais aussi des banquettes à protéger sur les plages, etc. Le professeur Boudouresque a éclairé les participants de ses connaissances sur le sujet. Nous en étions évidemment.
De nombreuses publications scientifiques traitent de l’importance de la Posidonie. Pour rappel, en Méditerranée, l'écosystème dune-plage se caractérise par la présence d'épais dépôts de feuilles mortes de l'herbier endémique de Posidonia, appelés banquettes (écosystème dune-plage-banquette – DBB). Cet écosystème joue un rôle important dans le couplage entre la mer et la terre. Les banquettes fournissent d'importants services écosystémiques : protection des plages contre l'érosion, contribution à la formation de la dune et source d'azote pour la végétation côtière. Les banquettes abritent une faune invertébrée riche et diversifiée, consommée par d'autres invertébrés prédateurs et des oiseaux marins. Lorsque les feuilles mortes de Posidonies retournent à la mer, ce qui est le sort de la plupart des banquettes, elles constituent une source importante de carbone et de nutriments pour les écosystèmes côtiers et la pêche. La gestion des plages, avec le retrait des banquettes et du bois flotté pour répondre aux besoins supposés des usagers et des touristes, est une catastrophe écologique, en plus d'être un fardeau économique pour les municipalités côtières. Des méthodes de gestion des plages respectant les interactions entre les domaines marin et terrestre, qui préservent les plages de l’érosion et permettent le retour des banquettes à la mer, et qui prennent en compte les perceptions réelles des usagers de la plage, sont réalisables dans le cadre du concept de « plage écologique.
Destruction des banquettes de Posidonie et ensablement de l’herbier de Posidonie de la plage de Sainte-Asile.
Comme vous savez, le maire de Saint-Mandrier Gilles Vincent nous accuse de protéger les herbiers de Posidonie et leur banquette, eh bien oui nous en sommes fiers et nous continuerons à défendre cet écosystème unique contre leurs destructions systématiques opérées chaque année par la commune, et ce jusque devant les tribunaux.
C’est grâce à vous que nous protégeons la Posidonie de la presqu’ile
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Pour en savoir plus :
- Publication de synthèse du 16 mai 2025 : The Mediterranean Dune–Beach–Banquette Ecosystem, Its Pivotal Role in Land–Sea Coupling and the Functioning of Coastal Systems, and Some Related Management Issues
- La Provence : Les petits fonds côtiers sont les sentinelles de l’environnement
- A Saint-Mandrier, prière d'évaluer avant de réensabler !
La nuit dernière, la pleine Lune était bien visible dans le ciel dégagé de tout nuage de la presqu’île bien qu’un peu brumeux il est vrai.
Dernière pleine lune avant le début de l'été, la Nasa a retenu le surnom de pleine Lune "des fraises" puisque nous sommes à la période où les fraises sauvages et autres fruits rouges commencent à mûrir.
La pleine lune a conservé une belle couleur tirant sur le rouge car à l'approche du solstice d'été elle est restée exceptionnellement basse sur l'horizon. Habituellement elle est colorée uniquement au moment où elle sort au-dessus de l'horizon car la lumière solaire qui l’éclaire traverse alors une couche atmosphérique épaisse qui filtre les longueurs d’onde et lui donne cette couleur.
Si vous avez raté le spectacle, vous pourrez encore admirer ce soir, même si la Lune ne sera plus vraiment pleine !
Ce matin, les premiers coups de cymbales des cigales aiguaient les collines de la presqu’ile. A écouter sans modération !
Cigale sortant de leur mue et cigale adulte mais attention toutes les cigales ne se ressemblent pas …
Alors que la ville de Nice s’apprête à accueillir la 3e Conférence des Nations Unies sur l’Océan, les grandes manœuvres diplomatiques sont en marche. Ministres, chefs d’État et représentants internationaux s’y retrouveront pour parler protection des mers, développement durable et climat.
Mais à quelques rues du Palais des Congrès, ce sont d’autres voix, plus libres et souvent plus directes, qui s’élèvent. Celles des associations, collectifs citoyens, ONG environnementales et défenseurs du littoral. Tous dénoncent, à l’unisson, un écart de plus en plus flagrant entre les déclarations de principes et les actes concrets.
« L’heure n’est plus aux promesses, mais à l’action », martèle un porte-parole associatif. Pollution plastique, trafic maritime intensif, rejets industriels, bétonisation des côtes : les menaces qui pèsent sur l’océan ne cessent de croître. Et pendant que les discours s'enchaînent dans les salles de conférence climatisées, les microplastiques s’accumulent sur les plages et dans les estomacs des poissons.
Les associations le rappellent : l’océan n’a pas besoin de mots, il a besoin de décisions. Elles réclament des engagements contraignants, un véritable suivi des mesures annoncées et un accès équitable à l’information et à la participation citoyenne dans toutes les décisions qui concernent la mer.
En marge des débats officiels, ces voix citoyennes s’organisent, interpellent, informent. Et si elles ne disposent pas des projecteurs médiatiques du sommet, elles ont en revanche la légitimité de ceux qui voient, chaque jour, les effets tangibles de l’inaction politique.
Ce 22 mai le vent agitait sacrément la surface de la mer au cap Sicié…
En 2022, les associations environnementales, France Nature Environnement Provence-Alpes-Côte d’Azur et Var avec l’APE, ont demandé l’annulation d’un arrêté préfectoral concernant les recharges en sable de la plage de Sainte-Asile prévues sur 10 ans. En effet, cet arrêté (28 février 2022) avait dispensé la métropole Toulon Provence Méditerranée de réaliser une étude d’impact environnemental pour ces rechargements en sable.
Nos deux associations ont demandé par un premier recours gracieux rejeté puis par un recours au contentieux auprès du tribunal administratif de Marseille l’annulation de l’arrêté de dispense d’étude d’impact pour tenir compte de l’état actuel de l’herbier de Posidonie à quelques mètres de la plage et de son exposition directe.
Lors des opérations de rechargements en sable généralement de carrière concernent toute la section littorale. Ces apports artificiels transforment cet écosystème qui est naturellement composé de galets et de rochers avec une flore et une faune spécifique qui sont recouverts de sable. Les dépôts au contact de la mer sont quasi-immédiatement dispersés dans les eaux et atteignent l’herbier de Posidonies à proximité.
Le préfet de région avait initialement gardé le silence, ce qui équivalait à une acceptation implicite de l’obligation de faire une étude d’impact. Curieusement, il est ensuite revenu sur cette position par arrêté, retirant la décision implicite et exonérant le projet de toute évaluation environnementale.
Finalement, les arguments avancés par nos associations ont été retenus comme des motifs d’annulation par le tribunal. En premier lieu, il a considéré que la gravité des impacts environnementaux avait été sous-estimée par la commune.
En effet :
- Le projet se situe dans une zone protégée (ZNIEFF) abritant des espèces vulnérables et protégées comme la posidonie qui se développe sous forme d’herbier.
- Les travaux prévus, même courts, peuvent provoquer l’ensablement et la dégradation des espèces protégées présentent sur le site, tant dans sa partie marine que terrestre.
- La relocalisation des banquettes de posidonie conduisant à leur destruction en tant que structure a un effet sur leur rôle écologique.
Les banquettes de feuille mortes de Posidonies constituent un écosystème unique avec une faune particulière. Préservées elles forment une structure dense qui résiste aux vagues des largades et protège la côte de l’érosion. C’est une richesse naturelle patrimoniale caractéristique des plages méditerranéenne et provençales en particulier. Elles sont détruites chaque année pour être mélangées avec du sable pour répondre à l’imaginaire de plages hawaïennes bordées de cocotiers. Ce mélange hétérogène, ce gloubi-boulga, est facilement disloqué et emporté lors des tempêtes et le sable se s’accumule sur le fond de galets pour former des rivières de sable s’étendant de plus en plus vers le large dans les herbiers au fil des années. C’est le moment d’admirer les banquettes en place le long de la plage de Sainte-Asile !
D’autre part, il a jugé que le préfet n’a pas correctement apprécié les effets du projet, en particulier en ne tenant pas compte de l’importance écologique de la zone ni du caractère potentiellement irréversible de certaines atteintes.
Enfin, le tribunal a jugé que les critères de la directive européenne 2011/92/UE (concernant l’impact environnemental) avaient été méconnus.
Aussi dans sa décision finale le tribunal annule l’arrêté préfectoral du 28 février 2022 et la décision de rejet du recours gracieux et la demande de remboursement de frais par la métropole Toulon Provence Méditerranée est rejetée.
Cela fait des années que nous pointons la nécessité de réaliser une étude d’impact avant d’enclencher les réensablements. Cette demande des associations a été systématiquement refusée par la commune car le maire M. Vincent, vice-président de TPM chargé de la Protection de l’environnement, est un fervent défenseur de l’ensablement des plages de la commune et du gloubi-boulga (voir légende plus haut). Il ne croit pas à l’impact négatif de l’ensablement des herbiers de Posidonie. Nous avons donc réitéré notre demande à la lecture du projet annoncé en 2022 de réensabler cette plage pendant 10 ans sans aucune étude.
En effet, ce n’est pas une requête extravagante quand on connaît les impacts avérés de ces réensablements sur les herbiers de Posidonies mis en évidence par de nombreuses études scientifiques. De plus, elle nous apparaissait cohérente avec les prises de position en faveur de l’environnement et de la protection des herbiers de Posidonies tant par les services préfectoraux que par certains élus régionaux et locaux.
Il aura donc été nécessaire de porter cette demande devant un tribunal pour que soit réalisée cette étude préalablement à d’éventuelles recharges en sable annuelles prévues pendant 10 ans. Le bon sens a parlé pour garantir la protection des espèces de ce site pour l’intérêt général puisque le tribunal en appliquant le principe de précaution a imposé une étude d’impact sur un site à forte valeur écologique. Quels gaspillages d’énergie et d’argent !
Nous n’avons évidemment pas attendu pour mettre en place un suivi de l’herbier de la plage de Sainte-Asile en particulier de son réensablement et de ses effets sur sa survie.
Le sable ajouté est remis en suspension augmentant la turbidité de l’eau et ainsi réduit l’efficacité chlorophyllienne des Posidonies. Il s’accumule dans l’herbier enfouissant progressivement les rhizomes des Posidonies qui finissent par mourir.
Par endroit, à proximité des herbiers de Posidonie, une autre plante à fleurs et rhizomes est visible bien que de plus petite taille, la Cymodocée. Elle forme des prairies en colonisant les nouveaux espaces de sable et de rhizomes morts des Posidonies.
Une fois encore, la charge de la preuve est laissée aux associations qui ont dû mobiliser des éléments techniques précis, soulignant la complexité pour des ONG de faire valoir leurs droits, vos droits à un environnement préservé.
C’est grâce à vous que nous agissons pour une mer plus propre, un littoral plus sûr et un avenir plus responsable.
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Ils sont de retour ! Nous vous avions signalé le passage des Guêpiers d'Europe (Merops apiaster) , à la fin de l'été. Ils s’arrêtent dans leur migration automnale sur la presqu’ile avant d’entamer une longue et périlleuse traversée de la Méditerranée pour aller hiverner en Afrique du Sud.
Vous les verrez dans le secteur de la renardière en train d’admirer les deux frères tranquillement posés sur les câbles électriques. Les Guêpiers d’Europe sont facilement reconnaissables à leur couleur vives : la gorge est jaune bordé de noir, le dos, la calotte et le haut des ailes sont brun-roux, le bec noir est légèrement incurvé. Vous les reconnaitrez aussi grâce à leur cri très caractéristique : ici
Depuis une quinzaine de jours ils sont de retour dans les cieux de la presqu’ile mais cette fois-ci dans leur migration printanière pour rejoindre leurs zones de reproduction dans le nord de l’Europe. Les scientifiques ont observé qu’ils migrent au printemps à une vitesse de déplacement plus élevée et sur une durée de voyage plus courte par rapport à l’automne. Alors, vite à vos jumelles !
















