La Marseillaise publie un article sur les dégâts produits par l'articificialisation des plages. Pour lire l'article complet, cliquez sur l'image ou écrivez-nous à l'adresse
L'acétabulaire, vous la reconnaitrez facilement grâce à son look très particulier d’ombrelle en miniature d’environ 5 cm de haut d’un vert pâle à blanc. C’est une algue, classée dans les algues vertes (Chlorophycées) qui est bien visible ce moment en grand nombre sur le haut des rochers exposés au soleil par petits fonds, 1 à 2 m de profondeur, comme ceux de la plage de la Coudoulière.
Au printemps, en compétition avec les autres algues pour occuper la surface des rochers, les acétabulaires se développent rapidement et en grand nombre sur les rochers qu’elles recouvrent parfois presqu’entièrement. Les thalles des acétabulaires sont calcifiés.
Chaque individu correspond à une seule cellule « géante » dont le noyau est localisé à sa base dans un repli des rhizoïdes ! De nombreux chloroplastes pariétaux, discoïdes, vert gazon, sans pyrénoïdes, circulent dans le cytoplasme périphérique qui entoure une grande vacuole centrale. Dans les années cinquante, l’acétabulaire a été étudiée par les généticiens pour comprendre le fonctionnement cellulaire, en particulier le rôle du noyau, ses liens avec le cytoplasme, etc…
En ce moment, les acétabulaires ont atteint leur taille maximale, cette « ombrelle » est un thalle constitué d’une tige cylindrique de 1 mm de diamètre qui mesure environ 5 cm de haut. Elle se termine par un chapeau en forme de disque concave d'environ 1 cm de diamètre composé de 30 à 75 rayons allongés, libres ou joints, effilés ou arrondis. Ces rayons contiennent une centaine de sacs appelés gamétocystes contenant chacun de 20 à 50 gamètes biflagellées. Le thalle est fixé sur les substrats rocheux par des rhizoïdes qui lui servent de crampons.
En ce moment, les acétabulaires sont arrivées à maturité. Pour nombre d’entre elles, les rayons du disque se sont déchirés pour libérer les gamétocystes desquels sont sortis les gamètes par un ostiole dans l'eau libre. Ces dernières fusionnent ainsi que leur noyau pour former un « zygote ». Le zygote va rester invisible à nos yeux jusqu’au printemps où fixé par ses rhizoïdes sur un rocher il va développer une hampe verticale qui va évoluer en ombrelle. Le cycle est bouclé.
Aujourd’hui, les acétabulaires qui se sont reproduites commencent à perdre disques et hampes qui rejoignent les fonds pour se mélanger aux débris d’algues et autres, se fragmenter et finalement s’incorporer aux sédiments.
Le cycle, de la germination du zygote à la libération des gamètes, dure environ 1 an. La reproduction asexuée est également possible par fragmentation, régénération ou développement à partir de rhizoïdes basaux.
Les acétabulaires sont la nourriture de choix d'une minuscule limace herbivore l’Elysie timide (Elysia timida) d’un centimètre environ. Elle broute les acétabulaires et conserve intact les chloroplastes des algues consommées dans des diverticules de sa glande digestive pendant plus d’un mois après leur ingestion ! Ils donnent la coloration verte de l'élysie qui profite également des sucres synthétisés grâce à la photosynthèse réalisée par les chloroplastes directement dans son système digestif.
Pour en savoir plus
Il y a deux jours nous vous avions présenté le clapage des feuilles de Posidonie qui ont la mauvaise idée de s’accumuler à la côte, en particulier dans les ports mal conçus comme ceux de Saint-Elme ou de port Méditerranée de Six-Fours. De véritables nasses pour ces feuilles en vadrouille. Aujourd’hui, nous vous proposons un nouvel exemple local de la dure vie des Posidonies (Posidonia oceanica) de notre littoral, toujours celle de l’anse des Sablettes mais qui est considérée comme une estrangère à Saint-Mandrier, au niveau de la plage de Sainte-Asile.
Dans le premier article, nous vous avions mentionné l’importance écologique du magnifique herbier de Posidonie qui se développent entre 3m et 30m de profondeur dans l’anse des Sablettes. Sa richesse en nombreuses espèces marines (biodiversité), incluant des espèces protégées et l’importance de ses potentialités biologiques importantes ont conduit les scientifiques à classer cet herbier comme une Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF).
Cet herbier, rappelons-le, s’étend de l’anse de Fabrégas et la pointe de Mar Vivo à l’ouest au prolongement de la plage de Sainte-Asile à l’est.
(Source : DONIA EXPERT : Cartographie détaillée des habitats marins - Données consultées le 14 aout 2024 sur la plateforme de surveillance MEDTRIX - https://plateforme.medtrix.fr).
La vaste étendue de l’herbier de l’Anse des Sablettes de plus de 200 hectares montre des signes de régression dans sa partie la plus profonde, entre 20 et 30m de profondeur, où sont observés des rhizomes morts de Posidonie sous forme d’une bande et de taches.
Justifiée par une politique visant à favoriser le développement touristique, les gestionnaires de la commune ont décidé l’artificialisation du littoral de la presqu’ile de Saint-Mandrier. Le bord de mer a ainsi été remanié pour y créer des plages. Pour exemple, la plage de Sainte-Asile naturellement constituée de galets a été artificialisée par des apports annuels de sable de carrière. Heureusement la partie au nord abritant une pinède est protégée par la loi Littoral en tant qu’espace naturel, elle a été plus faiblement artificialisée, tandis que la partie sud urbanisable a été « repensée » par les gestionnaires de la commune, qui promoteurs du rêve américain[1], ont tenté de reproduire les côtes californiennes ou hawaïennes en implantant une ligne de palmiers Washingtonia.
Devinette : Pour se mettre à l’ombre l’été, quels bancs faut-il choisir : ceux dans la pinède ou ceux sous les palmiers ?
Pour voir un cladocore il vous faudra un masque et mettre la tête sous l’eau baignant le littoral de la presqu’ile. Lorsque vous verrez un premier cairn, nagez à gauche, alors vous le verrez accroché à un rocher, le cladocore en touffe (Cladocora caespitosa).
Le cladocore est une espèce visible par petits fonds et jusqu’à 50m de profondeur, dans toute la Méditerranée. C’est un madrépore de forme hémisphérique ressemblant aux coraux tropicaux. De couleur brune cette colonie est constituée d’une multitude de polypes de 4 à 5 mm de diamètre appelés polypiérites. Chaque polypiérite est formé d’une structure calcaire tubulaire sous la forme d'une muraille cylindrique renforcée par des lames calcaires rayonnantes, les septes, avec au centre une colonne, la columelle.
La colonie de cladocore composée de nombreux polypiérites agglutinés peut atteindre plus de 50 cm de diamètre dans de bonnes conditions de développement. Une fois fixé sur son support, le premier polype commence à se diviser et à construire un squelette en calcaire. Sa forme évoluera en fonction de la profondeur, de la luminosité et des courants. (Dessin du squelette calcaire modifié d’après Was lebt im Meer, Werner de Haas and Fredy Knorr).
La bouche de chaque polype est entourée de tentacules qui peuvent se rétracter et qui capturent des organismes planctoniques. Les tissus des polypes accueillent des algues unicellulaires symbiotiques, les zooxanthelles de la famille des dinophycées qui diffusent en retour des substances nutritives.
La bouche des polypes est entourée de tentacules pour attraper de la nourriture sous la forme de particules, de planctontes. Le cladocore vit en symbiose avec une espèce d’algue microscopique qui lui donne sa coloration brune. L'algue apporte de l'oxygène et des nutriments au corail qui en retour la protège et lui fournit des nutriments. La hausse des températures des eaux de mer menace également les cladocores en touffe dont certaines colonies sont atteintes d’un blanchiment caractéristique des coraux en train de mourir.
Si vous avez la chance de découvrir un cladocore lors de vos balades sous-marines, observer le mais ne le touchez pas. Sachez qu’il est inscrit depuis 2015 dans la Liste Rouge des espèces en danger de disparition de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature.
Pour en savoir plus :
Que n’entendons-nous pas sur les ondes, que ne lisons pas dans la presse sur l’importance des Posidonies (Posidonia oceanica) pour la mer Méditerranée, son poumon, son rôle irremplaçable pour la biodiversité, un puits de carbone extraordinaire, etc… En journalisme, cela s’appelle un marronnier, un article de presse de faible importance mais fort utile pour meubler une période d’actualité creuse.
En revanche, le constat des scientifiques quant à la régression progressive des herbiers de Posidonie le long des côtes françaises depuis des années est plus rarement présenté. Pourtant, les causes de cette régression sont bien identifiées : anthropisation excessive du milieu marin avec la destruction de leur habitat par des infrastructures toujours plus nombreuses, recharges en sable de carrière pour maintenir des plages artificielles, arrachage par les ancres des bateaux, pollutions de toutes natures, etc.
Le soleil de plomb de ces derniers jours est aussi l’occasion d’admirer les effets de ses rayons pour magnifier notre environnement…
La résilience des plantes d’ici et d’ailleurs est extraordinaire. Dans les collines, les jardins, au bord des routes de la presqu’ile, elles continuent à fleurir, faire de nouvelles feuilles, des fruits malgré les températures dépassant les 33°C et la sécheresse des sols. Elles extraient une partie de l’eau nécessaire à leur développement dans l’humidité de l’air marin qui baigne la presqu’ile.
La température de l’eau de mer se maintient toujours à 27°C et les prévisions météorologiques annonce quelques jours caniculaires avec des pointes à 35°C : une bonne raison de profiter des baignades en l’absence de méduse.
L’évolution de la température journalière des eaux de surface calculée sous la forme d’une moyenne au niveau mondial montre que l’année 2024 (tracé en noir) sera très certainement une année caractérisée par une moyenne annuelle des plus élevée. La valeur moyenne le 7 aout était de 21°C proche de celle de 2023 à la même date. (Source des données NOAA).
Pour la Méditerranée et dans notre région les températures restent élevées, et atteignent maintenant 29°C dans le golf de Gènes (Source des données). Après l'Arctique, la Méditerranée serait la région du monde la plus touchée par le réchauffement climatique (Source MedECC).
L’occasion de prendre le temps pour une balade matinale, douce, en apnée pour croiser les bancs de Castagnoles (chromis chromis) en train de se nourrir. Leur robe sombre contraste avec les éclats d’argent des bancs d’anchois qui se nourrissent également dans les mêmes eaux.
Une vive est en éveil semi enfouie dans le sable, difficile à distinguer grâce à sa robe mimétique, véritable cape d'invisibilité, effrayée par le flash, elle déguerpie en faisant un petit nuage de sable d’un coup de queue pour dérouter l’éventuel prédateur. Pas très loin, posé sur le fond un rombou (Bothus podas) lui aussi à la robe très mimétique, immobile, il espère sans doute échapper à l’œil du promeneur sous-marin.
Un ilot de Posidonie se distingue au milieu du sable, tel une palmeraie au milieu du désert. Les rhizomes se sont bien ancrés sur les cailloux affleurant mais l’ensablement limitera leur croissance. D’ailleurs un peu plus loin, les rhizomes de Posidonie en limite de l’herbier sont ensablés et meurent comme le montrent les feuilles rabotées et décolorées.
Le poulpe est toujours la créature sous-marine la plus attachante, dans moins de 50 cm d’eau, un très jeune poulpe observe les entrées-sorties des humains de son univers marin…
Le Flambé est un papillon, eh oui ! Vous le reconnaitrez à ses ailes d’un jaune très pâle, zébrées de bandes noires avec les deux ailes postérieures qui se terminent par une longue pointe effilée. Il est observé dans presque tous les départements de France métropolitaine, en fait dans la majeure partie de l’Europe jusqu’en Asie Mineure.
Les ocelles orange du Flambé vous fascinent. Lorsque deux individus se rencontrent, c’est l’occasion de virevolter, de danser en tournoyant jusqu’à ne faire qu’un, êtes vous libre pour un paso doble ?
Sans surprise, avec la température atmosphérique ambiante qui dépasse les 35°C et en absence de vent, la température de l’eau de mer de surface continue à grimper lentement pour dépasser maintenant les 27°C le long du littoral de la presqu’ile côté mer ouverte et même dépasser aujourd’hui les 28°C côté petite rade, au niveau du Lazaret.
L’évolution de la température des eaux de surface de la station du Lazaret montre, après un rafraichissement dû à un coup de vent, la tendance à la hausse régulière depuis le début du mois de juillet avec des fluctuations jour-nuit quotidiennes (Source : HTM-Net). Le maximum atteint ce mois, 28,17°C, a été mesuré aujourd’hui en fin d’après-midi à 16h19 (14h19 TU). Cette augmentation de la température des eaux de mer, diminuant la teneur en oxygène et augmentant leur acidité, peut mettre en difficulté certaines espèces marines de mollusques comme les moules dont la température de survie est de 28 °C, alors que celle des huitres est plus élevée.
Ce soir, la plongée de nuit nous fait rencontrer des espèces rampant sur le fond qui sont également menacées non pas par le réchauffement climatique mais bien par la surpêche : les holothuries. L’aspect de leur corps allongé et mou leur a valu leur surnom de concombre de mer. Les scientifiques les ont classées dans les échinodermes car elles présentent la symétrie radiale d'ordre cinq qui leur est typique.
A l’arrivée au fond sur une zone de rochers, rencontre avec étoile de mer aux cinq bras d’un rouge pétant dans la lumière des lampes. Non loin, un autre échinoderme, une Holothurie tubuleuse (Holothuria tubulosa) d’un brun clair à roussâtre qui peut atteindre jusqu'à 40cm de long avec de grosses papilles caractéristiques en virgule. A proximité, un concombre de mer ensablé (Holothuria poli) rejette les sédiments qu’il a avalé pour en extraire la matière organique dont il se nourrit.
Non loin dans les anfractuosités et creux des fonds rocheux où s'accumule un peu de sédiments, à proximité des posidonies, un concombre cracheur marron (Holothuria sanctori) se distingue par ses auréoles blanches à jaunâtres cerclant la base des papilles. Les pieds ambulacraires sur la face ventrale s’agitent lorsqu’on la retourne.
Les pieds du concombre de mer ensablé sécrètent un mucus collant qui lui permet de se recouvrir d'une pellicule de sable et de divers débris comme des feuilles mortes de posidonie. Sa bouche offre une belle symétrie radiaire. L'holothurie est un animal détritivore qui avale le substrat meuble dont elle extrait la matière organique et rejette la partie minérale sous forme d'un chapelet de boulettes visible dans les anfractuosités entre les rochers.
Malheureusement pour les holothuries, les Chinois leur prête traditionnellement, et encore aujourd’hui, des vertus curatives anticancéreuses, voire préventives contre le cholestérol et autres affections. Les chinois les considèrent comme un mets prestigieux doté de vertus médicinales. La demande chinoise a conduit à leur surpêche et à leur raréfaction dans les eaux indo-pacifiques. Elles font maintenant l’objet de surpêche dans les eaux européennes. Aussi, afin d’éviter leur disparition des eaux méditerranéenne, des arrêtés interdisent leur pêche depuis 2019 en Corse et depuis 2023 pour PACA. Leur raréfaction et l’appât du gain suscitent des tentatives d’élevage des holothuries pour répondre à la demande chinoise…
La température de l’eau de mer se maintient à 27°C et les prévisions ne sont pas à la baisse puisque la vague de chaleur s’étend maintenant vers l’est de l’Europe.
En Sicile, le lac de Pergusa est réduit à une flaque d’eau stagnante, victime de la sécheresse. Sans affluent important, sa seule source d’approvisionnement sont les précipitations directes qui ont totalement fait défaut cette année. Depuis le mois de février, à 70 km à l’ouest du lac de Pergusa, les autorités locales ont décidé des mesures de restrictions en eau et les hôteliers limitent le nombre de touristes en raison de la pénurie en eau.
Ce soir, la plongée de nuit nous fait rencontrer quelques poissons ensommeillés ou… bien actifs.
A l’arrivée au fond des poissons qui nagent en pleine eau le jour sont très proches du fond, voire posés sur le fond. La lumière des lampes les désoriente et ils se déplacent comme des somnambules entre les rochers et les posidonies. Les Castagnoles (chromis chromis) en pleine eau le jour, au corps de couleur foncée et aux nageoires noire et bleutée avec la caudale en forme de « queue d’hirondelle », se sont réfugiées contre les rochers. Les Sars à tête noire (Diplodus vulgaris) qui nagent non loin du fond en journée sont endormis entre les rochers. Ils sont facilement reconnaissables à leur corps argenté barré de noir au niveau de la nuque et à la base de la nageoire caudale ainsi qu’à leurs rayures jaunes horizontales bien visibles. Les Corbs communs (Sciaena umbra) au corps couleur bronze et en forme de chapeau de gendarme sont en bordure des herbiers. Ils fuient immédiatement la lumière et se réfugient dans l’herbier de posidonies.
Nous continuons notre promenade nocturne et dérangeons quelques serrans.
Dormant au contact du fond, les Serrans écritures (Serranus scriba) dorment, magnifiques avec leurs bandes verticales brun sombre sur le corps, leur tache bleu pâle sur l'abdomen et surtout leur tête ornée de motifs colorés ressemblant à des lignes d'écriture d’où leur nom scientifique. Il n’aime pas la lumière et s’enfuit dans les failles des rochers où des murènes (Muraena helena), elles bien réveillées sont en train de chasser.
La promenade nous fait rencontrer des rascasses aux couleurs bien vives mais, elles aussi bien réveillées.
Les rascasses classées par les scientifiques dans le genre Scorpaena sont également des poissons magnifiques, non pas uniquement pour leur gout dans la bouillabaisse. Elles vivent sur le fond. Elles ont de gros yeux bien utiles pour y voir dans le noir, une tête massive et épineuse et une bouche protractile qui leur permet d’attraper crustacés et petits poissons. Elles chassent la nuit à l’affût camouflées grâce à leurs taches irrégulières aux couleurs tirant sur les rouges et par des expansions cutanées, en particulier sous la mandibule inférieure, un bel exemple de mimétisme avec les algues environnantes. Leur nageoire dorsale est épineuse pour le moins.
La température de l’eau de mer est toujours à 27°C, presque trop chaude pour se rafraichir de la température ambiante qui grimpe encore ! La température de l’eau atteint 28°C dans la région est avec la canicule qui va se prolonger cette semaine.
Les températures de surface de la Méditerranée atteignent 28°C dans notre secteur. Cette carte de température des eaux de mer de surface a été réalisée à partir des données de l'analyse SST de Medspiration (précision d'environ 2km). La réactualisation s'effectue autour de 21h le soir.
(Source : https://www.meteociel.fr/accueil/sst.php)
Ce soir, la plongée de nuit nous fait rencontrer quelques crustacés locaux.
Un magnifique pagure, un grand Bernard l'Hermite (certainement Dardanus calidus) qui a choisi de s’abriter dans une coquille vide du mollusque Rocher fascié (Hexaplex trunculus) déambule accroché à la surface de la paroi d’une faille émergeant d’un herbier de Posidonie. Caractéristique de l’espèce, la pince droite est plus petite que la pince gauche servant à découper les restes de cadavres d’animaux. Un plus petit Bernard l’Hermite, le Pagure anachorète (Pagurus anachoretus) à pattes poilues, marron rayées de blanc comme ses antennes est suspendu à une algue. Les yeux sont verts et au bout d'un pédoncule blanc. Il s’est abrité dans une coquille de Cérithe-goumier (Cerithium vulgatum) très commune en Méditerranée.
Nous continuons notre promenade nocturne et notre regard est attiré par un paquet d’algues qui se déplace à toute vitesse sur un rocher fuyant la lumière de nos lampes.
Une petite araignée de mer (surement Maja crispata) dont la carapace de taille maximale de 8 à 9 cm de long est couverte d’algues (épibiontes) coure sur le gazon d’algues d’un rocher. Difficile de distinguer ses formes ni ses pattes mais grâce aux photographies nous vous laissons retrouver ses yeux, ses pinces et ses mandibules ainsi que les épines qui ornent sa carapace.
La nuit nombre de poissons s’immobilisent pour dormir, c’est l’occasion de les approcher de très près et d’observer un crustacé qui les parasite, l’Anilocre.
Un couple d’anilocres est fermement accroché sur le corps d’une oblade, l’individu le plus gros est la femelle (ectoparasite). Les anilocres sont d'abord mâles, puis deviennent femelles (protandrie). Leur corps composé de la tête avec des yeux bien visibles, d’un thorax de sept segments et d’un abdomen de six segments pour atteindre une longueur 3 cm. Leurs sept paires de pattes sont équipées de crochets de fixation qui leur permettent de se s’agripper fermement sur les poissons dont elles se nourrissent du sang, mais aussi du mucus et des tissus cutanés.