En soirée, au départ du port de Toulon, le Ferry Mega Smeralda rejette son panache habituel de fumées noires dispersant ses polluants, soufre, dioxyde d’azote et autres composés toxiques, dans l’atmosphère littorale.
A 100 mètres de là, un véhicule passant devant la mairie et rejetant le même panache serait arrêté et verbalisé, voire immobilisé avec mise en fourrière pour pollution avec obligation d’y remédier.
En effet, en application des dispositions de l'article R. 318-1 du code de la route, le fait de compromettre la santé et la sécurité publiques par l'émission de fumées ou de gaz toxiques, corrosifs ou odorants, est punissable d'une peine de contravention de troisième classe et l'immobilisation du véhicule peut être prescrite.
Un départ remarqué du Corsica Ferry Mega Smeralda dont le panache en absence de vent monte haut dans le ciel. Il est bien connu que les pluies, même légères comme c’était le cas ce soir, peuvent lessiver les fumées d’une partie de leurs polluants qui retombent à la surface de la mer, voire sur les passagers qui admirent la tombée de la nuit. (06 mai 2022 – 20h35)
L’article R. 318-1 n'impose même pas l'emploi d'un dispositif technique particulier pour caractériser cette infraction lorsqu’elle est visible. Cependant, l'article R. 325-8 du même code précise qu'en cas de doute, lorsque le véhicule ne semble pas satisfaire aux prescriptions de l'article R. 318-1, l’autorité verbalisante peut prescrire de le présenter à un service de contrôle… A quand une vignette Crit’Air pour les navires ?
Pour en savoir plus : Article R318-1 du code de la route (Version en vigueur depuis le 07 avril 2011)
« Les véhicules à moteur ne doivent pas émettre de fumées, de gaz toxiques, corrosifs ou odorants, dans des conditions susceptibles d'incommoder la population ou de compromettre la santé et la sécurité publiques. Le ministre chargé des transports, le ministre chargé de la santé et le ministre chargé de l'environnement fixent par arrêté les conditions d'application du présent article. Le fait de contrevenir aux dispositions du présent article ou à celles prises pour son application est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la quatrième classe. L'immobilisation peut être prescrite dans les conditions prévues aux articles L. 325-1 à L. 325-3. »
Au petit matin, à l’arrivée en grande rade et jusqu’au port de Toulon, le Mega Express Three rejettera son panache habituel de fumées noire dispersant ses polluants, soufre, dioxyde d’azote et autres composés toxiques dans l’atmosphère littorale. Il est talonné de près par le Méga Andrea au panache légèrement plus discret mais bien visible.
Question pollution atmosphérique depuis des années on va droit dans la digue !
Le Mega Express Three à l’approche de la passe et en entrée dans la petite rade avec son sistership Mega Andrea dans son sillage (03 mai 2022 – 6h30)
A l’entrée de la rade, les panaches s’étalent et polluant maintenant directement l’atmosphère que respire Mandréens et Toulonnais. A l’arrivée à quai, les volutes de fumées noires s’élèvent vers les immeubles périphériques. Tonton pourquoi tu tousses… ?
Les émissions sont bien visibles en sortie des tuyères des cheminées : Encore une Escale zéro fumée de ratée, ce n’est pas beau de ne pas tenir ses promesses…
Depuis des années, les grands diseux, petits faiseux, et ils sont pléthore, nous racontent que notre santé est leur priorité comme il y a 5 jours lors de la 3ème Journée Méditerranéenne de l’Air consacrée aux Ports (voir notre post). Mais ne comptez pas sur leurs promesses mais plus sur les normes internationales de fioul respectueux de notre santé et de l’environnement qui seront imposées aux navires français et autres navigant en Méditerranée, comme cela est le cas déjà sur beaucoup d’autres mers !
Les associations AtmoSud et Qualitair Corse organisaient aujourd’hui à Toulon la 3ème Journée Méditerranéenne de l’Air consacrée aux Ports.
Les autorités portuaires, les compagnies maritimes méditerranéennes, les experts de la pollution atmosphérique, les associations et les acteurs territoriaux français et italiens se sont donc réunis une fois de plus pour discuter de la réduction de la pollution de l’air qui est un risque avéré pour la santé de nous tous vivant sur la côte Méditerranéenne.
Le Marella Discovery 2 et les navires de la Corsica Ferry se croisent dans la rade mélangeant leurs panaches de fumée… (28 avril 2022)
Si les participants à cette réunion étaient vers 20h sur les quais du port de Toulon ou sur un site donnant sur la rade leurs poumons ont aspiré partie des retombées atmosphériques des polluants rejetés par les cheminées des navires entrant et quittant la rade. Le monde d’hier à la vie dure…
Par contre, en Italie, plus précisément à Catane ou à Palerme en Sicile, vous pourrez constater la présence quotidienne de navires qui sont déjà dans le début du monde de demain, celui des navires à motorisation hybride pour des escale à zéro émission dans les ports.
Des escales zéro fumée, vous vous rappelez celles qui nous sont promises depuis des années et que nous voudrions bien voir devenir réalité ici aussi !
Navire Eco Malta Grimaldi Hybrid RoRo à zéro émission dans le port de Catane (26 avril 2022)
Fin d’après-midi à l’approche du Cap Cépet, le Mega Express Three est bien visible avec son panache de fumée noire rabattue vers la surface de la mer, y entrainant ses polluants. A l’entrée de la rade, le panache s’étale polluant maintenant l’air du littoral que respire Mandréens et Toulonnais.
Le Mega Express Three à l’approche du Cap Cépet et à l’entrée dans la rade (17 avril 2022 – 18h00)
Le Mega Express Three croise le Bougainville de la compagnie Ponant quittant la rade pour rejoindre Cannes. Salade de polluants, soufre, dioxyde d’azote, etc… dans les émissions bien visibles en sortie des cheminées.
Le Bougainville en sortie de la petite rade croise le Mega Express Three qui entre au port, tous deux panaches dehors (17 avril 2022 – 18h30)
L’Escale zéro fumée, est-ce que ce ne serait pas une opération d’enfumage… des citoyens en attendant que des normes internationales de fioul respectueux de notre santé et de l’environnement soient imposées aux navires français navigant en Méditerranée ?
Ce soir dans la rade, travaux pratiques du cours de Modélisation de la pollution atmosphérique avec le traitement d’un cas d’école, la Dispersion atmosphérique d’un rejet de particules polluantes.
En effet, à 19h00 le Pascal Lota de Corsica Ferries appareille du port de Toulon pour gagner Bastia via la grande rade. Dans un grand élan de générosité pour nos études de pollutions, il rejette par ses cheminée un panache de fumée bien noire particulièrement repérable.
Le Pascal Lota rejette un panache de particules fines et autres polluants qui se disperse au-dessus de la zone littorale. Soyez rassurés puisqu’aucune station de mesure de la qualité de l’air ne détectera ces polluants que certains d’entre nous respirerons… (8 avril 2022 – 19h10)
En ce début de soirée, les conditions atmosphériques de la rade ont la configuration typique de la période du coucher de soleil ou de nuit clair, la couche limite atmosphérique est stable avec des transferts turbulents faible dans la direction verticale.
Conséquence, le panache des résidus de la combustion du fioul dans ses 4 moteurs Wärtsilä d’une puissance de 50 400 kW sort encore très chaud des cheminées du Pascal Lota pour être propulsé dans l’atmosphère. La température de celle-ci étant plus faible et l’absence de vent font que le panache va atteindre une belle altitude, de l’ordre de 300 m. A partir de cette altitude les polluants du panache vont se disperser dans l’atmosphère proche pour retomber par gravité sur les zones environnantes. Un bête modèle de panache gaussien permettra ainsi de calculer les niveaux de cette pollution de proximité, à vos calculettes, vous avez 15 minutes !
Si cette pollution n’était quotidienne, cette fumée noire pouvait être interprétée comme un signe de scrutin sans résultat pour l’élection présidentielle de dimanche. Mais que nenni, il faudra encore attendre des années pour que l’atmosphère de notre région ne soit plus polluée régulièrement par les particules fines et moins fines émises par les ferries et les véhicules dans les embouteillages malgré les affirmations d’actions des grands diseurs - petits faiseurs qui s’inquiéteraient de notre santé…
Selon la dernière étude de Santé publique France, près de 40.000 décès sont liés chaque année à une trop forte exposition aux particules fines et 7000 au dioxyde d'azote.