La biodiversité du Vallon de Cavalas toujours en grand danger
Sauvé de l’urbanisation grâce à la mobilisation de ses riverains et à l’action de l’APE, le Vallon de Cavalas est aujourd’hui enfin reconnu par des jugements comme un espace naturel littoral remarquable à préserver.
En effet, le Vallon de Cavalas est un site naturel particulièrement remarquable et rare sur la presqu’ile de Saint-Mandrier à plusieurs titres :
- Au niveau hydrologique, des sources y sont présentes et un ruisseau saisonnier bordé d’une ripisylve draine les eaux de ruissellement des massifs de la Croix des Signaux et de Cépet. Il débouche en mer par une zone humide peuplée de cannes de Provence sur la plage de Cavalas.
- il constitue un biotope ouvert à la végétation basse, devenu rare à Saint-Mandrier particulièrement favorable à la biodiversité et, notamment, à l’avifaune qui vient y nicher et, en période migratoire, s’y nourrir et s’y reposer.
Or, aujourd’hui, une grande partie du vallon a été illégalement défrichée, défoncée et mise en culture, sans aucune autorisation. La plus grosse partie de ces travaux ont eu lieu en mars/avril, en pleine période de nidification et de migration des oiseaux.
Il s’agit d’une culture de chanvre pour la production de cannabidiol (CBD), culture abondamment irriguée en eau prélevée dans la nappe phréatique.
En avril dernier, l’APE a informé M. le Maire de ces travaux réalisés sans autorisation. Mais les travaux ont continué : seule la construction de serres a été interrompue. Pire, nous avons appris qu’une simple demande de régularisation était en cours, c’est pourquoi l’APE a saisi le Préfet.
En 2019, l’APE était déjà intervenue pour faire interrompre des travaux de défrichement et la construction d’un hangar à bateaux sur cette parcelle.
De nombreux recours en justice (annulation des zonages constructibles du POS, du PLU 2007 puis du nouveau PLU 2017) ont été nécessaires pour contraindre la commune à reconnaître les espaces naturels remarquables de la presqu’île à préserver du bétonnage : Hermitage, Vallon et plage de la Coudoulière, Vallon de Cavalas, Propriété Fliche Bergis …
Malgré ces jugements, il apparaît que rien n’est acquis et que bien des progrès restent encore à faire pour protéger réellement ces sites et leur biodiversité particulièrement fragiles du fait de leur morcellement sur la presqu’île et de leur confinement entre mer et urbanisation.
L’APE reste mobilisée pour sauver le vallon de Cavalas, pour faire respecter la loi littoral afin de protéger de sauver les derniers sites naturels de la presqu’ile, plus que jamais nous avons besoin de votre soutien !
Adhérez ou faites un don (www.ape83430.fr)
La préservation du Vallon de Cavalas, une longue histoire
Dans les années 80, avant la loi Littoral, ce sont les riverains qui se sont mobilisés : grâce à une pétition qui a réuni de très nombreuses signatures, ils ont fait échec à un premier projet de lotissement (30 villas) prévu par la municipalité.
En 1992, la municipalité classe le vallon en zone à urbaniser, classement que l’APE fera annuler en 2003, le Tribunal confirmant la qualité naturelle du site, reconnu comme une coupure d’urbanisation.
Ce jugement intervient en cours de l’élaboration du PLU, et, comme pour l’Hermitage, obligera la municipalité à classer le vallon en zone protégée et non en zone à urbaniser constructible comme initialement prévu.
En 2010, le PLU est annulé dans son entier par le Tribunal car il n’avait prévu aucune évaluation environnementale alors qu’il ouvrait plus de 50 ha à l’urbanisation. Il ne reconnaissait aucun espace remarquable : ainsi, même si le vallon était classé en zone naturelle, il n’était pas protégé de façon durable au titre de la loi Littoral.
En 2017, dans le nouveau projet de PLU élaboré par la municipalité, c’est le versant Est du vallon, situé en terrain militaire, qui est ouvert é à l’urbanisation (190 logements !). À la suite de la mobilisation des riverains et aux nombreux avis défavorables, dont celui de l’APE) lors de l’enquête publique, le projet est revu à la baisse (100 logements = des équipements publics). Pour l’APE ce n’était pas suffisant et elle a déposé des recours et a obtenu l’annulation de la constructibilité du site et du projet urbain (OAP Cépet) par jugement en 2019.
Le site n’est toujours pas requalifié par le PLU, qui n’est aujourd’hui toujours pas mis en conformité avec les derniers jugements.
Pour exemple ci-dessous un projet d’urbanisation du vallon de Cavalas en 1997
Le nouveau projet de construction d’un Centre aéré sur le site Fliche Bergis a fait l’objet d’une consultation publique avec une mise à disposition du dossier du 15 au 30 avril dans les locaux de la mairie et sur le site internet de la mairie.
Parmi ceux qui ont consulté les documents mis à disposition sur le site de la mairie, certains ont donné un avis défavorable à ce projet. En retour, le 3 mai dernier, ils ont reçu un courriel de Monsieur Valentin Aubry, juriste à la mairie de Saint-Mandrier, qui indique transmettre en pièce jointe, sous la forme d’un document sans entête, ni signature, une réponse du Maire aux observations formulées.
Compte-tenu du nombre d’explications confuses et d’affirmations erronées formulées dans ce document, il nous a semblé nécessaire d’y apporter quelques précisions par un courrier à l'ensemble de nos adhérents.
Nous vous livrons ci-après quelques extraits de ce courrier:
Un dernier exemple d’un site ayant fait l’objet d’une belle restauration particulièrement réussie en préservant l’architecture provençale des bâtiments et de leur environnement, à savoir le site de la Maison des quatre frères.
Le site de La Maison de la Nature des 4 frères du Beausset, un site exemplaire ouvert à tous pour apprécier la nature varoise et l’importance de sa sauvegarde. Mais ne serait-ce pas justement ce qui ferait peur aux bétonneurs ? (Crédit photographique Parc naturel régional de la sainte-Baume)
Le site des Quatre Frères d’une superficie de 380 ha s’étendant sur la commune du Beausset a été acquis en 1998 par le Conseil Général du Var. L’ancienne bastide provençale a été réhabilitée en Maison de la Nature en respectant sont architecture provençale et est devenue un lieu d’accueil, de sensibilisation et de découverte de l’environnement.
Ce vaste domaine naturel, en accès libre et gratuit, permet aux familles de se promener à la découverte de nos milieux naturels Varois en suivant des parcours balisés entre prairies, abords de forêt, potager, sentiers ombragés, vestiges... c’est un site qui fait plaisir aux familles qui aiment se ressourcer en pleine nature.
Mais pas seulement puisque chaque année, les écoles organisent une visite pour des classes de la commune afin que les enfants découvrent la faune et la flore de notre région tout en participant à de nombreuses animations "pédagogiques" qui enrichissent leurs connaissances et qui ainsi peuvent approfondir leur amour de la nature.
Alors, au lieu de dénaturer le site de Fliche-Bergis et d’en limiter l’accès en le clôturant pourquoi ne pas l’ouvrir à toutes et tous pour y transmettre l’amour de la nature comme cela est fait au Beausset.
A la vue de ces dernières photos pas besoin d’une longue démonstration pour les amoureux de notre Provence. Ces photos confirment la voie pour le futur du site Fliche-Bergis, nos propositions sont simples.
Les ruines doivent être évacuées, les bâtiments non écroulés doivent être restaurés en l’état sans aucun ajout de bâtis, le site doit être renaturé pour devenir un lieu de sensibilisation à notre environnement provençal et un lieu promenade et de quiétude accessible à toutes et tous, enfants comme adultes.
Vous avez jusqu’à minuit aujourd’hui pour donner votre avis et si vous êtes d’accord avec ces propositions recopiez les dans le cartouche « observations » du site internet de la mairie en précisant explicitement que vous êtes défavorable à ce projet.
Le site internet de la mairie ICI
Dans le passé, votre soutien et votre mobilisation ont permis de faire annuler les permis illégaux délivrés par le maire pour urbaniser l’Ermitage, aujourd’hui aidez-nous à sauver le site de la propriété Fliche-Bergis de la défiguration, c’est possible !
Pour le respect de la loi littoral afin de protéger la commune du bétonnage à tout crin et de sauver les derniers sites naturels de la presqu’ile, plus que jamais nous avons besoin de votre soutien !
Vos réactions très positives à notre post précédent nous amènent à vous présenter d’autres sites locaux ouverts à toutes et tous, sites ayant fait l’objet de belles restaurations particulièrement réussies en préservant l’architecture provençale des bâtiments et leur environnement.
Le Grand jardin de la Valette et son château. Baudouvin tel qu’il était il y plus de 200 ans a survécu aux aléas du bétonnage, véritable témoin pour les nouvelles générations.
A la Valette, si vous ne l’avez pas déjà visité, rendez-vous à Baudouvin. La promenade dans les allées bordées de buis du Grand jardin est particulièrement agréable et permet de visiter les vergers, les potagers à l’ancienne et les chemins d’eau. Acquise par la commune en 1986, le « château » datant de 1785 a été restaurée sans perdre son âme, bien au contraire. Sur ce site également, la restauration a été conçue et portée avec conviction par la maire de l’époque, Mme. Christiane Hummel qui voulait ouvrir ce site au public dans la tradition des jardins maraîchers de l’identité valettoise.
Le site du Mugel à la Ciotat qui sent bon la Provence…
Vous vous promènerez en suivant des sentiers qui serpentent dans une végétation dense comprenant chênes verts, châtaigniers, lauriers nobles, chênes lièges, caroubiers, lauriers tins, pins d’Alep, pins parasols et maritimes, massifs de bambous ou encore fleurs sauvages.
La bastide et un très intéressant système d'irrigation du parc avec l'impluvium, calades et bassins ont été construits à la fin du XIXème. La commune acquiert 13 hectares de la propriété en 1952 et le Conseil Général 3 hectares en 1982. Le parc est ouvert au public depuis 1980, classé « Réserve du Cap de l'Aigle » en 1987.
A la vue de ces quelques photos nul besoin d’une longue démonstration pour les amoureux de notre Provence. Ces photos montrent la voie pour le futur du site Fliche-Bergis, nos propositions sont simples.
Les ruines doivent être évacuées, les bâtiments non écroulés doivent être restaurés en l’état sans aucun ajout de bâtis, le site doit être renaturé pour devenir un lieu de sensibilisation à notre environnement provençal et un lieu de promenade et de quiétude accessible à toutes et tous, enfants comme adultes.
Avant demain soir, dernier délai, si vous êtes d’accord avec ces propositions recopiez les dans le cartouche « observations » du site internet de la mairie en précisant explicitement que vous êtes défavorable à ce projet.
Le site internet de la mairie ICI
Dans le passé, votre soutien et votre mobilisation ont permis de faire annuler les permis illégaux délivrés par le maire pour urbaniser l’Ermitage, aujourd’hui aidez-nous à sauver le site de la propriété Fliche-Bergis de la défiguration, c’est possible !
Pour le respect de la loi littoral afin de protéger la commune du bétonnage à tout crin et de sauver les derniers sites naturels de la presqu’ile, plus que jamais nous avons besoin de votre soutien !
Il y a certaines personnes qui racontent leur histoire, que Saint-Mandrier est une presqu’ile de charme, cherchant à promouvoir une belle image, mais leurs actions au quotidien contredisent cette affirmation. Le bétonnage va grand train, certes ralenti par les actions en justice de l’APE, mais que restera-t-il du charme d’une presqu’ile bétonnée.
Concernant la propriété Fliche-Bergis, ceux qui ont la charge de la commune ne veulent pas entendre les jugements annulant partiellement le POS, totalement le PLU-2007 et partiellement le PLU-2017 qu’ils ont proposés successivement en bafouant la loi Littoral. Ces jugements protègent la propriété Fliche-Bergis de nouvelles constructions, mais les parcelles des bâtiments n’ont pas été acquises par le Conservatoire du littoral comme à l’Ermitage, mais par la commune qui ne peut imaginer protéger les sites naturels. Voir ici l’obstination de la commune à vouloir urbaniser le site retracé dans une saga judiciaire qui en dit long.
La façade du nouveau projet défigure les bâtiments patrimoniaux, les pilastres en façade n’ont rien de provençal….
La consultation en cours présente un projet dans la lignée du précédent d’un autre temps. Notre souhait, simplement que la commune s’inspire des communes voisines. Préserver les bâtiments en l’état afin de conserver leur valeur patrimoniale sans clôture, dans un espace ouvert à toutes et à tous, ouvert en permanence à tous les adultes et enfants et pas uniquement en période scolaire aux enfants d’une association qui bénéficie déjà de locaux communaux.
La maison du Cygne à Six-fours, une restauration exemplaire…
Les exemples de restauration réussie sont nombreux. Près de chez nous, prenons l’exemple de la commune de Six-Fours, où de nombreux sites ont été mis en valeur avec des jardins ouverts au public et les bâtiments simplement retapés dans leur architecture d’origine. N’hésitez pas à visiter la Maison du Cygne.
Plus près encore, la villa Simone acquise récemment par la Ville, située au cœur du Centre-ville de Six-Fours, mérite la visite et une promenade dans le jardin. Les similitudes entre les bâtisses de Fliche-Bergis et celles de la villa Simone vont vous sauter aux yeux.
La villa Simone, belle bâtisse datant du 19ème siècle, maintenant restaurée témoigne d’une architecture et d’un mode de vie provençal. Mais effectivement la liste municipale en place à Six-Fours n’a pas la même vision du patrimoine provençal que celle de Saint-Mandrier. « L’acquisition de la villa Simone s’inscrit dans un projet global : préserver notre patrimoine bâti et nos espaces naturels remarquables et ouvrir aux Six-Fournais des jardins publics pour s’y balader, jouer en famille et flâner », souligne Jean-Sébastien Vialatte.
Nous ne pourrions dire mieux ! C’est exactement ce que nous souhaitons pour le site de Fliche-Bergis.
Pour faire respecter la loi, protéger la commune du bétonnage à tout crin, plus que jamais nous avons besoin de votre soutien !
Une mise à disposition du public concernant le projet sur le domaine Fliche Bergis est organisée du 15 au 30 avril 2024 par la municipalité.
Les mandréens sont invités à déposer leurs observations sur un registre au service urbanisme ou en ligne sur le site internet de la mairie:
Ci-dessous, l'avis de l'APE déposé ce jour sur le site internet de la mairie:
Comme le précédent projet dont le permis de construire a été retiré, ce nouveau projet ne nous apparaît pas conforme à la réglementation applicable aux espaces remarquables protégés par la loi Littoral (articles L121-23, L121-24 et R121-5 du code de l’urbanisme). Notamment, les extensions prévues à droite et à gauche de la maison de maître dépassent les surfaces autorisées, le projet ne respecte pas le style architectural de la façade existante. En conséquence l’APE donne un avis défavorable à ce nouveau projet.
Le conseil d'administration invite les adhérents de l'APE à déposer leur avis sur ce nouveau projet et éventuellement à proposer une alternative pour la réhabilitation du site.
France Nature Environnement Var (FNE83) et l''APE ont déposé une plainte pour un dépôt sauvage de déblais de terrassement BTP sur la parcelle Ministère de la Défense / Marine nationale cadastrée 153 AH 27 située en zone NPR, sur la commune de Saint-Mandrier.
Communiqué du 20 septembre 2023
Le 25 janvier 2021, sur le prétexte d'abus du droit d'ester en justice, la Société SCCV LA PRESQU'ILE a déposé une action indemnitaire en assignant l’Association pour la Protection de l’Environnement et pour I’Amélioration du cadre de vie de la presqu'île de Saint Mandrier (APE) et son président M. Dominique CALMET devant le tribunal judiciaire de Toulon.
Le 19 janvier 2023, le tribunal a débouté la SCCV LA PRESQU’ILE de la totalité de ses demandes financières (138 810€) envers l’APE et son Président. La SCCV a renoncé à une procédure d'appel et vient enfin aujourd’hui, après de multiples relances, de se conformer aux termes indemnitaires du jugement.
Ce jugement confirme donc qu’il n’y a eu aucun abus de droit de la part de l’APE, ni aucune faute de son Président. L’APE et son président n’ont fait que respecter la loi conformément à la raison d’être et aux objectifs de l’Association, à savoir Protéger l’environnement et Améliorer le cadre de vie des habitants de la presqu'île.
Le jugement est sans aucune ambiguïté sur la motivation de cette procédure : intimider l’Association, en particulier par le biais de son président. D’ailleurs, dès l’annonce de cette assignation, les membres et soutiens de l’Association n’ont pas été dupes, ils ont compris que cette procédure était destinée à nous faire taire et ont été nombreux à nous soutenir. C’est une belle occasion aujourd’hui pour les remercier de leur confiance indéfectible.
Plus encore, ce jugement reconnait le rôle de notre Association en des termes sans aucune équivoque « il est clair que la société LA PRESQU'ILE est à l'origine d'une présente instance non seulement infondée mais totalement prématurée, qui peut être légitiment qualifiée de tentative de pression à l'égard d'une association d'utilité publique en charge de la lutte pour le respect de l’environnement ». Concernant son président, le juge indique que « … la responsabilité du dirigeant associatif est engagée sans même prendre la peine de tenter de caractériser une faute personnelle à son encontre détachable de son office associatif, ce qui donne la mesure d'une intimidation personnelle ».
Pour autant, des frais ont été engagés pour défendre l’Association qui ne sont pas totalement couverts par le jugement. En effet, ces procédures-baillons qui ont pour but de réduire les associations au silence ont aussi pour objectif de les empêcher de poursuivre leurs actions en asséchant leur finance.
Aussi, dans le contexte de la politique archaïque de sur-urbanisation de la presqu’ile, plus que jamais nous avons besoin de votre soutien pour limiter les conséquences sur l’environnement et notre qualité de vie de l’application du nouveau plan local d’urbanisation voté en 2017 par la commune.
Rejoignez l’APE et/ou si vous en avez les moyens, faites un don (défiscalisé à 66 %) pour permettre à l’APE de continuer ses actions pour la sauvegarde de notre environnement et de la qualité de vie de la presqu’ile.
Dossier de presse
Le tribunal administratif de Toulon a fixé la clôture de l’instruction le 31 octobre 2023 prochain à 12 heures.
A la date du 10 septembre, la commune n'a toujours pas répliqué au mémoire introductif de l'APE déposé le 6 juillet 2023 et communiqué à la partie adverse le lendemain.
A suivre ...
L’APE conjointement avec France Nature Environnement du Var et de PACA ont porté plainte pour destruction d’espèce protégées végétales marines, en particulier des herbiers de Posidonies, due aux recharges en sable qui ont été réalisés cette année sans aucune autorisation, hors celle de M. le Maire.
Dans un article de Var-Matin (édition du 12 août 2023), comme à son habitude M. Vincent manie le vrai et le faux dans une stratégie de confusion. Ainsi, cet article indique que « le maire de Saint-Mandrier n'est pas inquiet ». C’est surement malheureusement vrai. Pourtant, la surface des herbiers de Posidonie a régressé de 30% ces dernières années sur les côtes françaises et alors qu’elle ne représente que 1,5% de l’ensemble de la surface de la mer Méditerranée.
Les herbiers ont quasiment disparu de la rade et la périphérie des herbiers en face des plages de la presqu’ile montrent des plantes mortes dont il ne reste que des rhizomes ensablés. Encore une démonstration du slogan favori de M. le Maire « il est urgent d’attendre », alors que pour les scientifiques, les autorités, nombre d’associations et de particuliers, la presse il est urgent d’agir pour sauvegarder ces herbiers en régression !
L’article poursuit par « Il rappelle que la technique employée depuis années sur la commune est celle dite du millefeuille. Une couche sable, une couche d'herbier, et ainsi de suite, que l'on répartie sur l'ensemble de la plage. Ce que l'on fait, chaque printemps… » C’est encore vrai, enfin presque. En réalité le sable est rajouté tel quel en surface pour remplacer le sable dispersé en mer lors des tempêtes et ce directement sur les gravats qui réapparaissent sur les plages de la Vieille, du Touring et du Canon. Mais sur ces plages il n’y a aucune banquette de Posidonie ! En revanche le sable rajouté se disperse en mer pour s’accumuler dans les vestiges des herbiers survivant à proximité, les étouffant progressivement pour finir par les détruire. C’est en se sens que la Posidonie, espèce protégée est atteinte par les recharges inutiles en sable et qui est l’objet de la plainte des associations. Intox, confusion entre banquette et herbier !
Plage de la Vieille. L’érosion des recharges de 2022 par les eaux de pluies et les vagues laisse apparaître les galets (photographie du 19 juin 2023). Le sable de la recharge effectuée la semaine suivante est bien visible du fait de sa couleur plus clair (photographie du 29 juin 2023) et qui sera progressivement dispersé en mer dans l’herbier encore présent dans cette zone.
L’article continue par « ce que l’on fait … est parfaitement conforme à l'autorisation de la DREAL, ainsi qu’aux recommandations du ministère de l'Environnement ». C’est faux puisqu’il n’y a aucune autorisation de la DREAL concernant les plages de la Vieille, du Touring et du Canon permettant une recharge en sable. La seule autorisation de la DREAL concerne celle de Sainte-Asile et elle n’avait pas été donnée pour 2023 avant que la plage ne soit rechargée en sable dans l’attente d’un document concernant précisément « Un retour d’expérience de l’efficacité du millefeuille de Posidonies mis en œuvre la même année ». Infox, intox, ce n’est pas de la confusion, nous vous laissons le soin de qualifier cette déclaration.
Cette année encore, des opérations de recharges en sable exogène des plages de la presqu’ile ont été réalisées sans autorisation, aussi ce 3 aout 2023 nos associations ont déposé une plainte pour destruction d’espèce protégées végétales marines.
Cette plainte fait suite à un premier recours contentieux au Tribunal administratif de Toulon déposé en août 2022 contre la décision de la DREAL-PACA de dispenser les recharges en sable de carrière de la plage de sainte-Asile de toute étude environnementale. Le jugement est toujours en attente à ce jour.
Le constat d’échec des stratégies nationales biodiversités (SNB) qui se succèdent pour enrayer l'effondrement de notre biodiversité motive les associations à s’adresser à la justice pour faire respecter la réglementation existante. En effet, d’ores et déjà des articles de loi existent qui encadrent les opérations de rechargement de plage et qui protègent les habitats et les espèces jouant un rôle essentiel écosystémique comme la Posidonie (Posidonia oceanica) qui a le statut d’espèce marine végétale protégée depuis 1988 conjointement à Cymodocea nodosa dont les herbiers se mélangent.
Les herbiers de Posidonies jouent un rôle majeur pour la préservation de la biodiversité marine méditerranéenne mais aussi pour la lutte contre l’érosion par la constitution de banquettes de feuilles mortes.
Comme cela a été démontré dans de nombreux articles scientifiques et repris dans des documents de la DREAL-PACA « l'artificialisation du littoral constitue la première cause de recul de l'herbier de posidonie et de nombreuses pratiques liées à la gestion des plages continuent de lui porter atteinte lors de… rechargement des plages (dégradation de l'herbier par augmentation de la turbidité et étouffement) et l’évacuation des banquettes qui engendre la destruction de l'habitat, et rend les plages plus vulnérables à l'érosion » … La DDTM-Var précise "Tout rechargement peut avoir un impact considérable sur la flore marine, en particulier les herbiers à posidonie souvent localisés à proximité des plages. Répétée, cette méthode peut entraîner une hausse de la turbidité au niveau de la zone de dépôt. La diffusion de sédiments au large, induit un potentiel étouffement de la flore aquatique."
La Posidonie ne se développe que dans les eaux méditerranéennes, elle forme des herbiers qui abritent de l’ordre de 25% de la diversité des espèces connues en Méditerranée. Outre leur rôle de préservation de la biodiversité, les herbiers participent à l'oxygénation des eaux, sont des frayères et nurseries pour la pêche et ralentissent le changement climatique en tant que puits de carbone.
Les herbiers de Posidonies réduisent également la houle et la force des vagues en domaine littoral, entraînant une augmentation des dépôts de sable et donc la protection des plages contre l'érosion.
Malheureusement, la surface des herbiers diminue progressivement depuis des années sur les côtes françaises. Sa régression est telle que les herbiers ont quasiment complétement disparu dans la rade de Toulon. Espèce protégée, elle bénéficie pourtant d’un statut qui interdit sa destruction.
A Saint Mandrier, des herbiers de deux espèces protégées de Posidonia et Cymodocea sont proches du rivage des plages. Les recharges en matériaux exogènes au niveau du domaine public maritime naturel de ces plages nécessitent en conséquence une analyse de leurs impacts environnementaux par l’autorité environnementale avant délivrance d’une éventuelle autorisation assortie des quantités autorisées.
Opérations de rechargement de sable sur la plage de Sainte-Asile réalisées sans aucune étude d’impact.
Depuis des années, on constate que les recharges en sable exogène des plages de la presqu’ile sont réalisées soit sans aucune autorisation, soit autorisées par la DREAL-PACA mais sans aucune étude d’impact environnemental. C’est le cas de la plage de Sainte-Asile dont le rivage abrite pourtant une zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF), la ZNIEFF de l’Herbier de posidonies de l'anse des Sablettes qui abrite d’autres espèces protégées…
En 2023, aucune de ces opérations n’a été autorisée, c’est pourquoi l’APE, FNE-Var et FNE-Provence-Alpes-Côte d’Azur ont déposé une plainte auprès du procureur de la République pour destruction d’espèces protégées.
Les dégradations des herbiers ont de multiples causes, dont une importante, l’arrachage des Posidonies par les ancres des plaisanciers alors que la vitesse de croissance des rhizomes de Posidonies est très lente, de l’ordre du centimètre par an. Heureusement la prise de conscience de l’importance des Posidonies est là et s’exprime parfois spontanément.
De nombreux travaux scientifiques repris par des articles et de presse mettent en avant le rôle des herbiers de Posidonie et son importance à les préserver et à les régénérer. A ce sujet, cette semaine des articles de presse et reportages télévisés ont mis en lumière le travail des scientifiques de l'Université de Corse et du GIS Posidonie, appuyés par la société Costa Verde Loisirs basée sur le port de Taverna qui ont replanté des boutures de posidonies afin d'aider l'herbier à coloniser plus rapidement les fonds marins détruits et lui permettre ainsi d'assurer ses fonctions écologiques et économiques majeures.
Mais à Saint-Mandrier, pour la commune il est urgent d’attendre que l’herbier ait complétement disparu pour agir, en l’occurrence en arrêtant les recharges des plages, c’est inacceptable devant l’effondrement de la biodiversité.
Par décision du tribunal administratif (TA) de Toulon ce 21 juillet 2023, le permis de construire accordé à la SNC IP1R le 29 avril 2022 par le maire de Saint-Mandrier est annulé (jugement).
Le permis de construire accordé à la SNC IP1R autorisait l’édification au 6 chemin des Roses d’un complexe immobilier de 5 bâtiments de 3 ou 4 niveaux comprenant 100 logements ainsi que 150 places de stationnement.
Le tribunal a admis l’intervention en défense de l’APE requérant l’annulation de ce permis et a retenu les arguments que nous avions transmis.
Sa décision précise ainsi que « le projet développe 5 bâtiments de 3 ou 4 niveaux comprenant 100 logements et 150 places de stationnement, dont 115 en sous-sol. La surface de plancher va être multipliée par un facteur supérieur à 3. En outre, si 2 des 5 bâtiments projetés (D et E) sont prévus d’être implantés sur l’emprise des constructions existantes au nord du terrain, en revanche, les 3 autres bâtiments (A, B et C) s’implantent sur la partie sud du terrain, qui n’est pas bâtie jusque là, au niveau des parties naturelles et boisées des parcelles. Dans ces conditions, il ne peut être contesté que le projet a pour effet d’étendre la partie actuellement urbanisée de la commune, même s’il est situé en continuité avec elle et desservi par la voirie et les réseaux... Ainsi, le projet, en ce qu’il va conduire à une extension de la partie urbanisée de la commune, méconnaît les dispositions de l’article L. 111-3 du code de l'urbanisme, remises en vigueur par l’annulation du plan local d'urbanisme de la commune suite à l’arrêt de la CAA de Marseille du 23 juin 2022 (suite au recours de l’APE pour l’annulation du PLU). »
C’est donc encore une bataille gagnée par l’APE au profit des dernières parties naturelles et boisées de la presqu’ile. Mais la SNC IP1R peut encore tenter un pourvoi en cassation que nous combattrons évidemment.
Cependant l’APE n’a pas été dédommagée des frais d’avocat qui nous a conseillé pour ce dossier.
Aussi, plus que jamais votre soutien financier est important car vous le savez les actions juridiques vont se multiplier pour la sauvegarde de l’environnement naturel et du cadre de vie des habitants de Saint-Mandrier face à l’urbanisation excessive et anachronique de la presqu’ile promue dans tous les quartiers de la commune par les bétonneurs locaux.
D'aucun ose prétendre que les branches du magnifique eucalyptus de la maison Fliche sont à l'origine de l'effondrement partiel de la toiture.
La photo ci-dessus démontre le contraire. Ce n'est pas bien de mentir à ses concitoyens ...
En 2019 la commune a commandé des études pour la réhabilitation de la propriété Fliche à la SARL DA&DU Programmation.
Ci-dessous, un schéma extrait du programme technique détaillé de Février 2020 montrant le plan de masse du projet avec la mention "Zone Ucb". Ce zonage Ucb a depuis été annulé par le tribunal administratif de Toulon, jugement confirmé par la Cour Administrative d'Appel de Marseille.
Le même programme technique détaillé donne page 29 le tableau des surfaces de l'existant:
On retrouve sur ce tableau la surface plancher totale existante avant travaux de 718 m² (avec le garage mais sans la ruine Sud) figurant sur le formulaire de demande de permis et non 1041 m² comme M. Gilles Vincent le prétend. Etonnamment, dans Var-matin, édition du 15 mai dernier (voir notre précédent post), le même M. Gilles Vincent mentionnait une surface des anciens bâtiments de 738 m², on est bien loin des 1041 m² de sa présentation !!! Serait-ce une tentative désespérée de l'expert en coup tordu (voir article page 5 du Mandréen n°264 de février 2021) pour continuer la polémique ?
Ce tableau donne également l'emprise au sol des bâtiments existants: 434 m² avec la ruine sud. Le garage Sud doit être enlevé pour donner l'emprise au sol réelle de l'existant sans le garage: 411 m².
Rappelons également que les terrasses et autres parvis ne peuvent être considérés comme de l'emprise au sol contrairement à ce que certains voudraient faire croire, et encore moins les canalisations enterrées. N'est pas architecte qui veut !